De retournement en retournement, il y a de quoi en être tout retourné.
Après plusieurs mois de gesticulations politiques sans intérêt, voilà qu'un glaviot aussi gros qu'un belon vient plonger dans la soupière maison. Les turlupins d'en haut auront au moins de quoi faire pour justifier leur fiche de paie et chasser l'ennui de cet automne languissant.
Il serait cependant amusant d'analyser a posteriori la fébrilité de tous ces tromblons atteints de la danse de Saint-Gui, après le fatras de rumeurs qui s'est emparé des médias et des réseaux sociaux, toujours prêts à s'enflammer et à faire grimper la mayonnaise à la moindre insignifiance.
Le plus vaudevillesque du landernau était bien évidemment le glutineux Wi'am Wahhab dont la carrière politique est en jachère depuis le départ de ses copains syriens. Sa grande force à lui, c'est son culot, toujours prompt à développer un psychodrame à barillet. À l'entendre, c'est prosterné en épingle à cheveux devant le roi d'Arabie que le Barbicho-barbu aurait ânonné sa démission, pendant que le prince héritier l'ajustait de son fusil à lunette depuis l'antichambre. Une certitude définitive à déguster lentement. À ce niveau d'intox, ce n'est même plus de la hâblerie, c'est de l'art pour l'art.
Résultat : depuis quelques jours, c'est journées de bal au Château, où l'Amer Michel multiplie les causettes pour tenter de sortir le pays de la mouise. Primus inter pares, Istiz Nabeuh, premier pourvoyeur d'emplois du service public de la République. Il en est ressorti avec une pensée aussi originale que puissante : « C'est par le dialogue que les Libanais pourront régler les problèmes. » Une maxime aussitôt adoptée dans un touchant mouvement d'ensemble par toute la classe politique. Plus on a la trouille, plus on devient poli et modéré.
Sauf que le Liban, qui produit aujourd'hui les meilleurs prosaoudiens et pro-iraniens, après avoir naguère exhibé les meilleurs propalestiniens, pro-israéliens et prosyriens, n'a plus qu'à espérer un hypothétique rabibochage des parrains régionaux sunnites et chiites.
La réconciliation religieuse par l'enchevêtrement des barbes ! L'effet Velcro, il fallait y penser...
gabynasr@lorientlejour.com
Après plusieurs mois de gesticulations politiques sans intérêt, voilà qu'un glaviot aussi gros qu'un belon vient plonger dans la soupière maison. Les turlupins d'en haut auront au moins de quoi faire pour justifier leur fiche de paie et chasser l'ennui de cet automne languissant.
Il serait cependant amusant d'analyser...
Et moi j'adore la description de Wi'am Wahhab, le glutineux...
16 h 58, le 13 novembre 2017