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À La Une - conflit

L'EI perd sa dernière ville en Syrie

L'offensive a été menée notamment par des miliciens irakiens, des combattants du Hezbollah et des Gardiens de la Révolution iraniens, "colonne vertébrale" des forces qui ont chassé le groupe jihadiste.

Des forces pro-gouvernementales syriennes près de Deir ez-Zor, en Syrie, le 9 septembre 2017. AFP

Le groupe jihadiste Etat islamique (EI) a perdu jeudi la dernière ville encore sous son contrôle en Syrie, après avoir été chassé de Boukamal par le régime et ses alliés lors d'une opération éclair.

Après une montée en puissance spectaculaire en 2014 et la conquête de vastes territoires en Irak et en Syrie, le groupe jihadiste se retrouve pris en étau dans quelques zones à la frontière entre ces deux pays. Ces derniers mois l'organisation ultraradicale est allée de défaite en défaite, reculant sous le coup d'offensives multiples soutenues par l'aviation russe ou par la coalition internationale emmenée par les Etats-Unis.

Jeudi, les jihadistes ont perdu Boukamal, dans la province de Deir ez-Zor dans l'est syrien, tout près de la frontière irakienne. "Nos forces armées, en coopération avec les forces supplétives et alliées, ont libéré Boukamal", a annoncé l'armée dans un communiqué. "La libération de Boukamal revêt une grande importance, car elle représente l'échec du projet du groupe terroriste dans la région".

Soutenues par des raids de l'aviation russe, les troupes du régime syrien de Bachar el-Assad et ses alliés avaient progressé ces derniers jours vers Boukamal, avant de l'encercler mercredi.

 

 

Hezbollah et Irakiens
L'offensive a été menée notamment par des miliciens irakiens, des combattants du Hezbollah et des Gardiens de la Révolution iraniens, "colonne vertébrale" des forces qui ont chassé l'EI de Boukamal, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Après de violents combats, "les jihadistes se sont retirés vers l'est de la province de Deir ez-zor", a précisé le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.

L'EI ne contrôle plus que 30% de la province, selon l'OSDH - une vingtaine de villages et de localités le long de l'Euphrate, et des secteurs désertiques dans l'est et le sud. Dans l'est de la région, les jihadistes sont la cible d'une offensive distincte menée par les combattants kurdes et arabes des Forces démocratiques syriennes (FDS), soutenus par les Etats-Unis.

De l'autre côté de la frontière, en Irak, le groupe jihadiste contrôle la localité de Rawa et ses environs désertiques, où il s'est retranché après avoir perdu les villes sous son contrôle, reconquise par les forces irakiennes avec le soutien de la coalition internationale.

L'armée irakienne était déployée jeudi le long de la frontière, marquée par des remblais de terre et des tranchées. Des tireurs étaient postés au sommet des remblais, tandis que des blindés surmontés du drapeau irakien étaient positionnés en contrebas.

Le général Nomane al-Zobaï, commandant de la 7e division de l'armée irakienne, a affirmé à l'AFP que ses troupes avaient abattu dans la matinée quatre jihadistes qui tentaient de s'infiltrer depuis la Syrie.

Côté syrien, des drapeaux de l'EI étaient encore visibles en bord de route.

 

(Lire aussi : L'EI ne contrôle plus "que 6%" de la Syrie et de l'Irak)

 

Risque de famine
A Moscou, les Affaires étrangères russes ont affirmé qu'"avec le soutien des forces aériennes russes, les forces armées de Syrie achèvent la liquidation du foyer du terrorisme international en territoire syrien", tout en soulignant que "le niveau de la menace terroriste reste encore élevé".

Des dizaines de milliers de personnes ont été déplacées par les combats à Deir ez-Zor -dont 120.000 ces dernières semaines seulement pour la bataille de Boukamal selon l'ONU- nombre d'entre eux vivant dans des conditions difficiles dans des camps dans le désert.

Le chef du groupe de travail humanitaire de l'ONU pour la Syrie, Jan Egeland, a déploré "le lourd tribut" payé par les civils lors des combats anti-EI, en Syrie. "Etait-il vraiment nécessaire de déplacer tout le monde pour les libérer?", s'est-il interrogé à Genève. "L'aspect positif c'est que maintenant les gens vont pouvoir rentrer, et nous pouvons opérer là-bas. Nous n'étions pas autorisés à le faire" sous l'EI, a-t-il toutefois nuancé.

Dans les régions qu'il contrôlait, le groupe jihadiste commettait toutes sortes d'exactions et selon différentes sources, planifiait des attentats en Occident, où il a revendiqué de nombreuses attaques sanglantes.

Ailleurs en Syrie, l'EI est présent dans deux quartiers périphériques de Damas, Yarmouk et Hajar al-Aswad, et dans quelques poches de la province centrale de Homs et dans le sud syrien.

 

 

Sur un autre front de la guerre, l'ONU a demandé l'évacuation de 400 malades, dont 29 sont en danger de mort y compris 18 enfants, de la Ghouta orientale, une zone rebelle près de Damas assiégée depuis 2013 par le régime. Elle a appelé à un "cessez-le feu" afin de faciliter ces évacuations.

Déclenché en 2011 par la répression de manifestations pacifiques par le régime, le conflit en Syrie s'est complexifié depuis avec l'implication de pays étrangers et de groupes jihadistes, sur un territoire de plus en plus morcelé. Il a fait plus de 330.000 morts et des millions de déplacés et réfugiés et provoqué une très grave crise humanitaire.

 

 

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