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Économie - Finance

La démission de Hariri inquiète Moody’s, les banques restent sereines

Moody’s estime qu’une impasse politique prolongée exposerait le système bancaire à une perte de confiance. Photo P.H.B.

L'agence de notation américaine Moody's a fait part dans une note publiée lundi soir de ses inquiétudes vis-à-vis de l'impact que pourrait avoir le vide institutionnel sur la note souveraine du Liban. Cette réaction intervient deux jours après l'annonce surprise de la démission du Premier ministre libanais, Saad Hariri, retransmise samedi depuis Riyad par la chaîne d'information saoudienne al-Arabiya.
« Une impasse politique prolongée, moins d'un mois après l'adoption par le gouvernement de son premier budget en douze ans, saperait les récentes améliorations institutionnelles et exposerait le système bancaire à une perte de confiance », a déclaré Moody's. « Toute perte de confiance dans le système bancaire ou dans la stabilité des institutions du Liban aboutirait à un ralentissement significatif des dépôts entrants du secteur privé ainsi qu'à des sorties de capitaux, ce qui aurait un impact négatif sur la notation souveraine », a ajouté l'agence.

« Confiance des citoyens »
La réaction de Moody's, qui avait dégradé fin août la note de la dette libanaise de B2 à B3, tout en changeant sa perspective de « négative » à « stable », contraste avec celle du secteur bancaire libanais.
Le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, a ainsi déclaré lundi que « le marché est comme à son habitude » et « qu'aucune menace ne pourrait mettre en danger la livre libanaise ». Dans un communiqué publié hier, l'Association des banques du Liban (ABL) s'est également voulue rassurante, soulignant notamment la « stabilité » sur les marchés de change, dans le sillage de la crise. Une stabilité qu'elle a notamment attribuée à « l'efficacité de la politique monétaire de la BDL » et la « ferme confiance des citoyens, résidents comme non résidents ». L'ABL a également félicité « la sagesse » et « le sens de la responsabilité nationale » des hauts responsables et des politiques du pays dans la gestion de la crise. Enfin, de son côté, le directeur du département de recherche du groupe Byblos Bank, Nassib Ghobril, écarte le risque d'une fuite des dépôts bancaires. « Historiquement, on a pu constater que les dépôts n'étaient pas impactés par des événements tels que la démission d'un Premier ministre. Même en 2005, lors de l'assassinat de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri – le père de Saad Hariri –, les dépôts n'avaient reculé que de 5 % sur l'année. En 2006, année de l'attaque israélienne, la baisse avait été de 3 % », a-t-il expliqué à L'Orient-Le Jour.
Après une première baisse lundi, les eurobonds dont l'échéance est de cinq ans s'échangeaient à la mi-journée, hier, à 93,50 cents, soit une baisse de 1,95 cent, soit leur plus bas niveau depuis juillet 2013, selon Thomson Reuters. Dans le même temps, les Credit Default Swap (CDS, prix des contrats qui permettent de se couvrir contre le risque de défaut de l'État libanais), ont augmenté de 13 points de base pour se rapprocher de la barre des 550. Au niveau de la Bourse de Beyrouth, les actions de la société immobilière Solidere, fondée par Rafic Hariri, ont perdu un maximum de 2 % (contre plus de 7 % la veille), tandis que les actions bancaires ont une nouvelle fois bien résisté. La capitalisation boursière a baissé de 0,32 % par rapport à la session précédente.

L'agence de notation américaine Moody's a fait part dans une note publiée lundi soir de ses inquiétudes vis-à-vis de l'impact que pourrait avoir le vide institutionnel sur la note souveraine du Liban. Cette réaction intervient deux jours après l'annonce surprise de la démission du Premier ministre libanais, Saad Hariri, retransmise samedi depuis Riyad par la chaîne d'information...

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