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Vivement un départ à la retraite « imposé » aux politiciens

Le président Aoun salué par le chef du Parlement Nabih Berry, à la tête du Parlement depuis 1992, après sa nomination à Beyrouth, le 31 octobre 2016. Photo AFP

Il y a certaines figures publiques locales squattant les chaînes télévisées entre 19h et 21h chaque soir, auxquelles il est temps d'indiquer le chemin de la sortie vers une retraite bien méritée. Des personnes qui, une fois atteint un certain âge, et ayant enregistré plusieurs dizaines d'années de service, s'agrippent de plus en plus à leur poste, refusant de pousser d'un pouce, s'acharnant contre l'évolution naturelle de leur propre corps et mettant à rude épreuve leur santé mentale ainsi que celle de leurs concitoyens! Le doyen, champion toutes catégories et le candidat idéal à un éventuel départ, sans aucune mauvaise intention, n'est autre que l'ancien seigneur de guerre et gouverneur absolu en temps de paix, gardien du trône législatif, Nabih Berry. Armé d'un humour décalé et d'une personnalité imposante, ce vieux loup de l'ancienne école a beau se recycler en parrain des négociations dans son hémicycle dont il détient jalousement les clés, il commence néanmoins à peser sur les esprits en campant, tel un aigle bridé, sur une institution vieillissante et inhibée depuis qu'il se l'est appropriée. Beaucoup d'autres à son image se font visiter au quotidien par les caméras des chaînes télévisées afin de capter la valse stérile de leurs visiteurs. Un rituel superflu qui commence à exaspérer une génération qui ne les a pas forcément choisis, mais les a sûrement subis pendant un peu trop de mandats dans un pays qui se présente pourtant comme démocratique... D'autres figures doivent également claquer la porte après avoir joué, dans le même feuilleton, le même rôle durant trente ans sans aucun rebondissement. C'est comme si le temps s'était arrêté au Liban depuis plusieurs dizaines d'années. La mort semble ironiquement emporter les plus jeunes, les plus efficaces et les plus intéressants. La seule jeunesse représentée dans ces cercles n'est autre que celle issue de l'une des ramifications de l'arbre généalogique d'un politicien septuagénaire et même octogénaire refusant à tout prix de céder sa place. Il en est ainsi, souvent, de certaines figures propulsées dans l'arène en guise de remplacement officiel du père, de l'oncle ou du beau-père et qui se mettent à patauger dans les affaires publiques dans le plus grand désintérêt des principaux intéressés.

Pour la génération née durant la guerre, certaines têtes, déjà divinisées dans leurs entourages respectifs, semblent immortelles en se réincarnant et se réinventant dans une autre dimension, hors du temps et de la réalité ! Nous avons beau zapper de chaîne, leurs apparitions télévisées semblent bien synchronisées, lassant au plus haut degré des téléspectateurs dont les cerveaux sont saturés par tant de déjà-vu et de contradictions insultant leur intelligence et surtout leur mémoire.

Le concept de la retraite ne fait visiblement pas partie de notre culture libanaise. C'est comme si les jeunes devraient s'excuser auprès de leurs aînés et ne pas froisser leur sensibilité avant de demander leur dû et d'accéder à des postes-clés. Il est temps de passer la main à une génération fraîche, compétente, avide d'institutionnalisation et d'organisation, et s'alimentant à l'envi de faire bouger les choses dans ce pays. Des personnes plus jeunes, vigoureuses, rêveuses, dynamiques, enthousiastes, moins blasées, moins cyniques, moins sinistres et moins profiteuses du marasme socio-économique. Les caméras, le petit écran et les journaux télévisés ainsi que les téléspectateurs sont éreintés par ce mélodrame au scénario récurrent et dont l'épilogue n'est qu'un éternel recommencement d'un fiasco criant et pathétique. Vivement la retraite imposée aux politiciens et la création d'une institution consultative où la sagesse de l'âge, l'expérience combattante, les atouts diplomatiques et l'héritage politique familial seront représentés et permettront ainsi à l'État de progresser sûrement au lieu de le bloquer à tous les niveaux en condamnant la jeunesse qualifiée à une émigration certaine.


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commentaires (4)

oui d'accords a 100% mais avant si on peut en une vie experimenter ou etudier leurs experiences afin de ne pas commettre pareil

Bery tus

20 h 47, le 29 octobre 2017

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Commentaires (4)

  • oui d'accords a 100% mais avant si on peut en une vie experimenter ou etudier leurs experiences afin de ne pas commettre pareil

    Bery tus

    20 h 47, le 29 octobre 2017

  • PAS BIEN MÉRITÉE ! PLUTOT ALLONGÉE, RÉALLONGÉE, PROLONGÉE ET REPPROLONGÉE ET SURTOUT ACCAPARÉE ET UTILISÉE POUR 3ABBI EL JAYBÉ YIABA... BON DEBARRAS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 10, le 29 octobre 2017

  • Merci Mme. Rania Raad Tawk!Votre article est simplement génial! Votre style courageux devrait atteindre la conscience de ceux parmi l' ancienne génération, qui ont encore un peu de bonne foi!! Bravo et félicitations!

    Zaarour Beatriz

    12 h 25, le 29 octobre 2017

  • Ces responsables inamovibles sont tout simplement des dictateurs ! Comme ceux de certains pays d'Afrique...où la population commence d'ailleurs à bouger. Une grande partie des migrants" viennent de ces pays africains où la corruption de ces dictateurs les maintient dans la misère et sans avenir. On trouve aussi de ces dictateurs inamovibles dans plusieurs Républiques de l'ex-Union Soviétique ainsi que quelques pays d'Amérique latine. Et maintenant notre pays, le Liban, peut figurer en bonne place dans ce tableau... Merci, Messieurs nos RESPONSABLES incapables, mais rapaces gloutons inamovibles ! Irène Saïd

    Irene Said

    10 h 34, le 29 octobre 2017

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