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Scan TV - Scan TV

La tête et les jambes

Photo tirée de la page Facebook Miss Lebanon

Elle est belle, elle le sait déjà depuis toute petite. Tout le monde la gratifie de compliments. Elle passe souvent en premier, elle est servie en vitesse, le sourire l'accueille là où elle va. L'expression Tes désirs sont des ordres lui est très familière. Le concours de beauté était pour elle un passage obligé, même obligatoire, pour officialiser la conformité de ses traits aux critères internationaux de beauté. Gratifiée par le bon Dieu et par un bagage génétique singulier, la jeune fille se présente aux portes de la chaîne télévisée qui organise le concours avec des rêves plein la tête. Les mensurations sont prises. La satisfaction est générale lors de son passage en maillot. Le moindre détail est scruté. « Parfaite, juste parfaite ! » Elle peut facilement incarner la beauté libanaise et devenir l'ambassadrice du pays du Cèdre dans les sphères internationales.

Et puis, tout est si simple, non ? C'est un concours de beauté ; il est donc inutile de s'encombrer d'un bagage intellectuel ou culturel important, il suffit d'afficher une simple licence en n'importe quel domaine et le tour est joué, non ? Eh bien justement, non ! Parce que quelqu'un (leurs proches, leurs amis, les organisateurs de l'événement...) aurait dû expliquer à certaines jeunes beautés l'impact de leur réponse (à une question posée peut-être pas toujours d'une façon très claire par un membre du jury) sur un public le plus souvent sans merci. Et d'une cruauté infinie sur les réseaux sociaux : nous en avons la preuve chaque année.

Les émissions transmises en direct par les chaînes télévisées requièrent un professionnalisme de la part de tous les acteurs entrant en scène et prenant la parole. Que serait-ce lorsqu'il s'agit de l'une des deux ou trois émissions les plus regardées au Liban ? Or, dimanche soir, certaines réponses étaient tellement hors sujet, certaines informations tellement erronées, certains silences tellement longs et lourds, même si la sémillante Dima Sadek réussissait à les sauver – sans compter une absence parfois insensée de culture générale et une faiblesse en langue désolante –, que le téléspectateur a failli oublier l'essentiel. Et l'essentiel est simple : le divertissement était garanti, les filles absolument ravissantes et la production de la LBCI, sous la houlette de l'infatigable Roula Daher, juste impeccable, entre décor, son et choix du jury. Mais quelques leçons doivent être tirées, sachant qu'à l'impossible, nul(le) n'est tenu(e) : Miss Liban, ou l'une de ses dauphines le cas échéant, va représenter pendant un an non seulement le Liban, mais la Libanaise aussi, et surtout. Elle sera le modèle de beaucoup de jeunes adolescentes qui, chaque année, se mettent à rêver. Un choix peut-être plus strict des candidates, ou un entraînement plus drastique, devrait être envisagé. Un trac, aussi gros que celui des candidates le soir de l'élection, peut être combattu, et battu.

Les Libanaises n'ont absolument rien à envier aux Vénézuéliennes, aux Américaines, aux Françaises, aux Indiennes, aux Nigérianes ou autres, ni en beauté, ni en intelligence, ni en vivacité. Ces concours de miss, vieux comme le monde, jouissent d'une popularité énorme, et cela perdurera. C'est ainsi. L'entertainment peut – et doit – être un geste politique. Une affirmation identitaire. À nous de faire mieux que les autres, à chaque étape. D'ailleurs, nous l'avons fait : Perla Hélou a prouvé qu'elle avait les jambes et la tête. Mabrouk !

 

Pour mémoire

Perla Hélou sacrée Miss Liban 2017

Elle est belle, elle le sait déjà depuis toute petite. Tout le monde la gratifie de compliments. Elle passe souvent en premier, elle est servie en vitesse, le sourire l'accueille là où elle va. L'expression Tes désirs sont des ordres lui est très familière. Le concours de beauté était pour elle un passage obligé, même obligatoire, pour officialiser la conformité de ses traits aux...

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