Le président du Parlement libanais, Nabih Berry, s'est déclaré prêt à prendre contact avec le régime syrien pour assurer le retour chez eux des réfugiés syriens installés au Liban. Il a fait ces déclarations dans un entretien publié dans le nouveau quotidien local al-Itihad, dont le premier numéro est sorti ce lundi.
"Contacts avec Damas"
"Il y a des zones sûres en territoire syrien dans lesquelles les réfugiés pourraient se réinstaller", a affirmé M. Berry. "Mais certaines formations politiques au sein du gouvernement refusent de prendre langue avec Damas malgré l'existence de contacts entre nos deux pays, notamment en ce qui concerne l'armée libanaise", a-t-il ajouté. "C'est dans ce cadre que je suis prêt à mettre place des contacts avec Damas sur ce plan", a affirmé le président du Parlement.
(Lire dans Le Commerce du Levant : Al-Itihad, nouveau-né de la presse quotidienne au Liban)
Samedi, le ministre de l'Économie, Raëd Khoury, avait affirmé que la crise syrienne a coûté à l'économie libanaise 18 milliards de dollars depuis son déclenchement en 2011 et que les déplacés syriens au Liban représentent désormais 40% de la population. Plus d'un million de déplacés syriens sont enregistrés auprès de l'ONU au Liban, mais leur nombre dépasse ce chiffre.
Vendredi, le président de la République Michel Aoun et le Premier ministre Saad Hariri avaient accordé leurs violons sur la question des déplacés syriens. M. Aoun avait estimé "nécessaire que la position libanaise soit unie sur ce sujet, notamment sur le fait de prendre conscience que c'est le Liban qui subit les retombées de cette situation aux multiples dangers sécuritaires, politiques, économiques et sociaux". Saad Hariri a été dans le même sens que le président de la République, estimant que la question des déplacés syriens prenait une tournure négative à plusieurs niveaux, compte tenu des répercussions économiques, politiques, sécuritaires et sociales qu'elle crée au Liban.
(Lire aussi : Pour Raï, les réfugiés syriens sont devenus un « fardeau »)
"Un million de %"
Par ailleurs, M. Berry a assuré que les élections législatives, prévues en principe au printemps prochain, auront lieu "à un million de pourcents". "La nouvelle loi électorale ne représente pas un quart de ce que nous aurions rêvé mettre en place mais elle a un avantage, celui de passer du scrutin majoritaire à la proportionnelle", "Les élections à un million de pourcents", a-t-il ajouté.
Les législatives sont censées avoir lieu en mai 2018, alors que les députés ont renouvelé à trois reprises leur mandat depuis 2009. Dans certains milieux politiques, on redoute une modification à la dernière minute de la nouvelle loi électorale.
Sur un autre plan, le leader du mouvement Amal a déploré le niveau de corruption dans le pays, exprimant l'espoir que l’adoption d'un nouveau budget permette de "combattre ce fléau".
Dans cet entretien, M. Berry a déclaré que le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah et lui sont en parfait accord. "Nasrallah et moi ne faisons qu'un", a-t-il déclaré, une citation qu'al-Itihad a choisie comme titre.
En outre, le président du Parlement a déclaré qu'il se tenait aux côtés du président Michel Aoun avec lequel il entretient "les meilleures relations possibles".
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commentaires (5)
"...Nasrallah et moi ne faisons qu'un..." oui, malheureusement pour notre pays ! Irène Saïd
Irene Said
17 h 00, le 23 octobre 2017