#BalanceCetInnommable

La campagne #balancetonporc qui fait rage sur les réseaux sociaux a pris une tournure sexiste absolument immonde. Il n'y a pas que le S de trop dans le hashtag voulu à l'impératif qui dérange ; hormis cette faute de conjugaison qui montre à quel point le sens du mot a perdu de son sens, il y a surtout ce soulèvement massif des chromosomées XX à l'encontre des chromosomés XY. Comme si tous les malheurs de la gent féminine venaient uniquement et strictement des hommes et que toutes les victimes de ces horreurs égrenées comme un chapelet sans fin étaient uniquement des femmes ; qu'il suffirait à la limite d'être femme pour devenir – de facto – une victime en puissance. Un peu comme s'il était désormais acquis dans le statut féminin dcêtre considérée comme une cible potentielle pour les porcs (à comprendre les hommes) qui seraient eux seuls des agresseurs en puissance.
Non, il serait injuste et archifaux de limiter cette campagne de dénonciation/délation aux femmes. Il y a également, et en nombre sans cesse croissant, des enfants victimes de pédophiles, ces prédateurs qui marquent de leur sceau cuisant la vie de jeunes enfants – des garçons et des filles – paralysés, désarmés, livrés au sadisme et à la perversion d'individus méprisables et criminels. Ces petits bouts de chou à qui on v(i)ole l'enfance et qui devront plus tard composer avec tout ce qu'on a fait d'eux pour devenir – non sans peine – les adu ltes de demain. Il y a aussi les hommes battus, victimes de femmes dominatrices et violentes qui vivent un calvaire silencieux. En fait, il y a « viol » (n'ayons pas peur des mots !) à chaque fois que l'on fait subir à l'autre ce que ce dernier ne consent pas. Ce viol peut prendre plusieurs formes, allant de la simple suggestion, en passant par le harcèlement, pour finir par un passage à l'acte forcé. Il y a encore plus pernicieux, le harcèlement moral, les maîtres chanteurs, les personnes qui s'imposent dans votre vie en dépit de votre volonté à vouloir les maintenir loin de vous. Ces sosies de Glenn Close dans Fatal Attraction qui pourrissent tant de vies...
Venons-en à l'innommable, l'inceste, cet acte immonde perpétré par un parent à l'encontre de son propre enfant, cette terrible agression venant des référents qui sont censés protéger leurs enfants de tout mal et qui leur font eux-mêmes le plus de mal. Ces hommes et ces femmes qui violent leur propre progéniture, un peu comme si ces petits êtres étaient chosifiés ; cet inceste abject pour la plupart du temps dénoncé beaucoup plus tard à l'âge adulte, tant il a été refoulé pour protéger ce « presque parent » que l'on appelle communément « papa » et « maman » ; ce vampire « semblant crever le ciel et venant de nulle part (qui) surgit (comme) un aigle noir » que Barbara a chanté pour exorciser ses plaies.
Pour finir, aucun être n'a un droit d'emprise sur un autre être. Dire « non », c'est ne pas consentir. Dès lors que ce « non » a été formulé, tout geste, tout mot, toute action à votre encontre devient un viol. Que vous soyez homme ou femme importe peu. C'est le délit qui compte. Cette manière vile et sournoise de vous imposer ce dont vous ne voulez pas/plus. Ce viol, souvent silencieux, qui plombe des existences. Alors, peu importe le temps qui a passé avant que vous ne soyez capable de mettre en mots ce que vous avez subi, n'ayez pas peur : dénoncez votre pédophile, votre violeur, votre pervers narcissique, votre parent violent, votre instructeur qui abuse de son autorité, votre promoteur-canapé, votre supérieur véreux, votre harceleur, etc.
En somme, balancez votre porcherie tout entière. Parce que tous ces mots/sévices précités sont également valables au féminin !