Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Éclairage

Trump en guerre ouverte avec les leaders républicains

Donald Trump, décrit par ses détracteurs comme étant rancunier et narcissique, entretient depuis quelques jours une querelle enflammée avec le sénateur républicain, Bob Corker. Reuters/Jonathan Ernst

Le fracas amorcé entre le président américain Donald Trump et les leaders du Parti républicain va crescendo ces derniers jours. Comme si les États-Unis avaient besoin de problèmes supplémentaires après plusieurs ouragans désastreux, un racisme et un fanatisme rampants, et des incendies ravageurs, en plus des cris de sécession en Californie. Sans compter une autre guerre, par livres interposés celle des deux ex-épouses de Donald Trump, Ivana et Marla. Si la troisième et actuelle épouse et First Lady, Melania, a tenté de ne pas trop s'y mouiller, elle n'a pas manqué de faire une grosse bévue ailleurs : en signe de compassion pour l'épouse d'un détenu politique au Venezuela, elle lui a dit : « Comme je vous comprends ! La Maison-Blanche, c'est le confinement, pareil aux prisons vénézuéliennes. »

On ne tolère plus rien au pays de l'Oncle Sam. La Maison-Blanche vient de poursuivre légalement une humble professeur d'université, Tessa Winkelmann, pour avoir critiqué Donald Trump devant ses étudiants. Et, en même temps, le président recevait, avant-hier, les anciens poids lourds de la politique nationale et internationale, notamment Henry Kissinger. À cette occasion, il a eu des consultations séparées avec le secrétaire à la Défense, James Mattis, l'ancien secrétaire d'État, Colin Powell, et l'ancien ambassadeur à l'ONU, John Bolton. Si ses relations se sont récemment refroidies avec le secrétaire d'État, Rex Tillerson, qui l'avait traité de « moron » (idiot), en privé, Donald Trump a déjeuné avec lui, avant-hier. Il avait déclaré auparavant : « J'ai une bonne relation avec M. Tillerson », précisant que les deux hommes n'étaient pas parfois du même avis, et ajoutant : « Je voudrais qu'il soit un peu plus dur. » Puis, sans tarder, il a déclaré hier au magazine Forbes qu'il avait l'intention de comparer son QI à celui de son secrétaire d'État, pour déterminer qui de lui ou de Rex Tillerson est le plus intelligent. Concluant avec assurance : « C'est moi qui vais gagner. »

La chaîne MSNBC a expliqué hier que Rex Tillerson avait qualifié le président de « moron » car il le trouve obsédé par la question du nucléaire. Le président américain avait demandé de décupler l'arsenal US, lors d'une réunion, l'été dernier, pourtant destinée à étudier la limitation de cet armement dans le monde.

 

(Lire aussi : Quand Trump attise les tensions raciales dans le sport)

 

 

« La Maison-Blanche, une garderie pour adultes »
Par ailleurs, Donald Trump, décrit par ses détracteurs comme étant rancunier et narcissique, entretient depuis quelques jours une querelle enflammée avec le sénateur républicain Bob Corker qui préside le comité des Relations étrangères au Sénat. Le président a commencé par l'appeler « liddle » au lieu de « little » (petit), en référence à sa petite taille. Et il en a remis une couche, en disant que sa petite taille n'était pas adéquate avec le poste de secrétaire d'État auquel il aspire. M. Corker a rétorqué que la Maison-Blanche est « une garderie pour adultes » et il a averti ses concitoyens que le président met les États-Unis « sur la voie d'une troisième guerre mondiale ». Réaction de M. Trump : « Le New York Times, ce journal raté, qui a publié les propos de "liddle" (Corker), a enregistré son interview pour mieux montrer sa stupidité. Ce qui m'a permis de le traiter en tant que tel. »

Ces querelles rappellent ses attaques contre ses concurrents lors de la campagne présidentielle de l'an dernier. Les critiques du président se demandent néanmoins pourquoi il insiste à saper l'autorité de son secrétaire d'État, Rex Tillerson, qui tente de régler diplomatiquement la crise avec la Corée du Nord. Dans ce contexte, l'analyste politique Charlie Cook pense que les supporters de Trump ne vont pas le lâcher puisqu'ils lui ont été fidèles à des moments plus litigieux. Mais le président est en train de mettre en danger son parti, à la veille des prochaines élections.

 

(Lire aussi : Las Vegas : unis par les massacres, divisés par les armes)

 

Bannon veut « couper l'oxygène » du sénateur McConnell
Outre M. Corker et sept autres sénateurs qui le critiquent publiquement, plusieurs républicains des deux chambres du Congrès sont hostiles à Donald Trump en privé. De même que d'autres officiels dans l'administration, qui, eux, craignent de dévoiler leurs cartes, sachant que, dans ce cas, il se retournera publiquement contre eux. À noter que le chef de cabinet de la Maison-Blanche, le général John Kelly, a réussi à mettre de l'ordre dans la maison, sans pour autant pouvoir contenir le maître des lieux.

L'ancien stratège en chef de la Maison-Blanche, Steve Bannon, vient pour sa part de déclarer la guerre à l'establishment du GOP, en déclarant : « On va aller à l'assaut contre eux tous et on va gagner. » À présent qu'il occupe le poste de rédacteur en chef du média en ligne de l'ultra-droite, Breitbart, il a dit à la chaîne de télévision de la même sensibilité Fox qu'il y a « un nouveau jeu en ville », promettant notamment de « couper l'oxygène » au leader de la majorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell.
Le commentateur du Financial Times, Gideon Rachman, estime qu'il est prématuré de penser avec optimisme que le phénomène Trump est « une aberration temporaire qui pourrait ne pas causer de dommages à la longue ».

Même la chaîne Fox qui soutient le président américain à bloc s'inquiète pour lui et lui adresse le message suivant : « Attention, vous n'avez plus d'amis. » Et, en fait, le président s'est coupé du monde. Ce n'est plus un secret que presque tous les soirs il se retire tôt dans ses appartements privés, revêt sa robe de chambre et s'installe devant les programmes télévisés qui lui sont favorables.

 

 

Lire aussi

Racisme blanc : Trump a-t-il renversé la position officielle de l'Amérique ?

L'insoutenable privilège d'être fille et gendre de Trump

Le fracas amorcé entre le président américain Donald Trump et les leaders du Parti républicain va crescendo ces derniers jours. Comme si les États-Unis avaient besoin de problèmes supplémentaires après plusieurs ouragans désastreux, un racisme et un fanatisme rampants, et des incendies ravageurs, en plus des cris de sécession en Californie. Sans compter une autre guerre, par livres...

commentaires (2)

GAFFES D,ICI ET GAFFES DE LA-BAS... ET LES GAFFES CONTINUENT !

LA LIBRE EXPRESSION

13 h 11, le 12 octobre 2017

Tous les commentaires

Commentaires (2)

  • GAFFES D,ICI ET GAFFES DE LA-BAS... ET LES GAFFES CONTINUENT !

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 11, le 12 octobre 2017

  • Contenter le peuple et ménager les grands, voilà la maxime de ceux qui savent gouverner. Une maxime que Trump ne connait pas.

    DAMMOUS Hanna

    11 h 35, le 12 octobre 2017

Retour en haut