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À La Une - Procès

Voiture de police incendiée à Paris: sept "antifascistes" condamnés

La peine la plus lourde, sept ans de prison ferme, a été prononcée contre le Suisse Joachim Landwehr, en fuite.

La justice française a condamné mercredi sept "antifascistes", dont un militant dans le viseur des renseignements et un Suisse en fuite, après l'attaque retentissante d'une voiture de police, incendiée à Paris en mai 2016. Photo AFP / Patrick KOVARIK

La justice française a condamné mercredi sept "antifascistes", dont un militant dans le viseur des renseignements et un Suisse en fuite, après l'attaque retentissante d'une voiture de police, incendiée à Paris en mai 2016.
La peine la plus lourde, sept ans de prison ferme, a été prononcée contre le Suisse Joachim Landwehr, en fuite. Il a incendié la voiture de police avec un fumigène.

Déjà condamné pour violences dans le passé, Antonin Bernanos, un descendant de l'écrivain Georges Bernanos devenu au fil du procès une figure pour la mouvance d'extrême gauche, a été condamné à cinq ans de prison dont deux avec sursis.

Pour l'épilogue d'un procès sous haute tension, un dispositif de sécurité rarissime était déployé au rez-de-chaussée du Palais de justice de Paris: des gendarmes par dizaines, et des barrières.

Une quarantaine d'amis et de partisans s'étaient cependant rassemblés et ont accueilli la décision en scandant des slogans tels que "Tout le monde déteste la justice", avant d'être évacués.

Le président du tribunal a commencé par annoncer la relaxe de deux jeunes hommes, dont le frère d'Antonin Bernanos, poursuivis pour participation à un attroupement violent.
Puis le ton se durcit pour décrire la "véritable scène de guérilla urbaine" du 18 mai 2016 sur le quai de Valmy, lorsqu'une voiture de police, avec deux fonctionnaires à bord, est encerclée par des personnes masquées et vêtues de noir, en marge d'une manifestation.

Les vitres volent en éclats sous le coup de plots métalliques. Un policier est frappé, à coups de poing lorsqu'il est encore dans sa voiture, à coups de barre métallique ensuite. La voiture s'embrase. Les images deviennent virales et le Premier ministre Manuel Valls réclame des sanctions "implacables".

Le tribunal ordonne le maintien en détention de l'Américaine transgenre Kara Brault et d'Ari Rustenholz, respectivement condamnés à quatre ans de prison et cinq ans de prison, assortis pour moitié du sursis.
Tous deux ont brisé des vitres du véhicule alors que deux policiers se trouvaient à l'intérieur.

 

'Parce qu'il était policier'
Le tribunal reste en-deçà des réquisitions et les autres prévenus échappent, eux, à la détention, au moins dans l'immédiat.
Par exemple Nicolas Fensch, informaticien quadragénaire dont l'allure sage et les remords tranchent avec le reste des prévenus : cinq ans de prison dont la moitié assortie du sursis, une peine aménageable, pour avoir frappé un policier avec une barre de fer.

Un prévenu est condamné à douze mois avec sursis pour "participation à un attroupement violent". Un jeune ouvrier tombe dans les bras de sa mère en larmes: il a écopé de deux ans, dont un avec sursis, pour des coups de pied à la voiture et pourra également bénéficier d'un aménagement.
La situation est plus compliquée pour Antonin Bernanos, dans le viseur des renseignements depuis des années.
Pour le président, c'est bien l'étudiant de 23 ans qui a frappé à coups de poing un policier assis dans sa voiture, avant de briser le pare-brise arrière.
Il s'appuie sur le témoignage controversé d'un policier anonyme, et sur un faisceau d'indices allant de la couleur d'un caleçon à des bagues pour trouver une "corrélation parfaite entre l'auteur des faits" et Bernanos.
"Vous vous en êtes pris à un policier parce qu'il était policier, un peu comme d'autres s'en prennent à un Noir parce qu'il est Noir", lance-t-il.

Antonin Bernanos, qui conteste les faits, est condamné à cinq ans de prison dont deux avec sursis, sans "mandat de dépôt": il ne part pas tout de suite en prison.
Reste à savoir si les vingt-six mois qu'il lui reste à purger, en retranchant ses dix mois de détention provisoire, seront entièrement aménagés.

En sortant, son avocat Arié Alimi déplore que "la politique soit entrée dans la sphère judiciaire".
"Ils veulent éteindre la contestation mais ça aura peut-être l'effet inverse", dit à l'AFP une jeune fille venue soutenir les prévenus.

 

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