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Liban - Campagne nationale

Cancer du sein : « Pas d’excuses » pour se dérober à la mammographie

À la demande de la Première dame, la campagne de sensibilisation a été prolongée d'un mois et se poursuivra jusqu'à la fin de janvier 2018. Quelque 132 hôpitaux et centres des secteurs public et privé y participent.

Ghassan Hasbani entouré des deux équipes de football. Photo Chamoun Daher

Le coup d'envoi de la seizième édition de la campagne nationale de sensibilisation au cancer du sein a revêtu cette année un caractère sportif. L'événement, qui s'est déroulé hier à la Cité sportive Camille Chamoun, à Beyrouth, a été marqué en fait par deux minimatches de football qui ont opposé des joueuses de l'équipe O Berytus à des célébrités des domaines de l'art et des médias : Rawad Raad, Nader Khoury, Fadi Andraos, Élie Khayat, Gilbert Jalkh, Nicolas Osta, Denise Rahmé Fakhri, Rémy Derbas, Chahir Idriss et Linda Mechleb. L'objectif ? « Promouvoir le sport constitue l'une des mesures préventives contre les maladies », comme l'affirme le ministre de la Santé Ghassan Hasbani. D'une durée de dix minutes, chacun des matches a été remporté par l'équipe rose O Berytus.

Organisée par le ministère de la Santé, sous le parrainage et en présence de la Première dame Nadia Aoun, la cérémonie a aussi été marquée par l'inscription au World Record Academy du plus grand ruban rose formé avec quelque 8 250 ballons de foot, symboles de l'édition 2017 de la campagne, placée cette année sous le thème « Pas d'excuses ».

Comme chaque année depuis seize ans, la campagne nationale de sensibilisation au cancer du sein appelle les femmes à ne pas manquer leur rendez-vous annuel avec la mammographie, puisqu'une tumeur dépistée à un stade précoce est guérissable dans 90 % des cas. Cette année, les femmes n'ont aucune « excuse » pour se dérober, puisque la campagne a été prolongée, à la demande de Mme Aoun, d'un mois. Ainsi, elle se poursuivra jusqu'à la fin du mois de janvier 2018 pour permettre à un plus grand nombre de femmes d'y participer.

Durant toute la durée de la campagne, à laquelle prennent part 132 hôpitaux publics et privés et centres médicaux contre 116 en 2016, la mammographie sera gratuite dans les établissements gouvernementaux et au prix réduit de 40 000 LL dans les hôpitaux et centres médicaux privés.

Impliquer les enfants

« Il n'est pas honteux de parler du cancer du sein », insiste M. Hasbani dans son allocution. Par contre, ajoute-t-il, il est honteux « qu'en 2017, l'insouciance et la négligence » continuent à avoir raison de la vie des femmes.

Cette année, la campagne implique les enfants âgés entre 14 et 18 ans. Elle les pousse à encourager les femmes dans leur entourage à se faire dépister sans plus tarder.
« Depuis la première édition de la campagne à ce jour, nous avons réussi à atteindre un taux de 50 % des femmes effectuant la mammographie sur une base annuelle », explique à L'Orient-Le Jour Racha Hamra Ambriss, directrice du département d'éducation au ministère de la Santé et coordinatrice nationale de la campagne nationale de sensibilisation au cancer du sein. « Notre objectif est de faire participer 70 % des femmes à la campagne », poursuit-elle.

Pour renforcer les capacités des techniciens de la radiologie dans les hôpitaux, le ministère de la Santé a lancé en août dernier de nouvelles directives, inspirées des recommandations internationales. Elles ont été publiées en collaboration avec la Société libanaise de radiologie. « Ces recommandations, qui visent à améliorer la qualité des services, couvrent l'ensemble des étapes par lesquelles passe une femme depuis la prise du rendez-vous jusqu'à l'annonce du résultat de la mammographie, précise Racha Hamra Ambriss. C'est un projet pilote qui sera généralisé, dans une étape ultérieure, à l'ensemble des hôpitaux. »
Pourquoi les hôpitaux gouvernementaux ? « Parce que, durant la campagne, la concentration se fait dans les hôpitaux publics », répond-elle. Elle explique qu'en octobre, des sessions de formation ont été organisées à l'intention des techniciens de radiologie, des radiologues, des techniciens dans les centres participant à la campagne, ainsi que des standardistes « pour mieux diriger la femme qui prend son rendez-vous ».

Quid du suivi ? « Jusqu'à présent, il s'agit d'une campagne et non d'un programme de lutte contre le cancer du sein, souligne Racha Hamra Ambriss. Nous œuvrons pour qu'elle devienne un programme qui engobera toutes les étapes. Il n'en reste pas moins que le ministère de la Santé assure aux femmes diagnostiquées avec une tumeur mammaire les médicaments. De plus, nous sommes le premier ministère dans les pays arabes à couvrir les frais d'une reconstruction mammaire à la suite d'une mastectomie. » Lancée l'an dernier, cette initiative profite aux femmes qui bénéficient initialement de la couverture médicale du ministère de la Santé.

Le cancer du sein est la tumeur la plus fréquente chez la femme. Selon le Registre national du cancer du sein, 2 400 nouveaux cas de cancer du sein ont été diagnostiqués en 2015 contre 1 900 en 2010, et 1 300 en 2003. Dans 70 % des cas, le cancer est à un stade précoce.


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