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Culture - BIFF

« La Cordillera », ambiance glaciale au sommet...

Hier soir, « La Cordillera (El Presidente) » a fait l'ouverture du Festival du film international de Beyrouth (BIFF). Ce long-métrage surprenant, signé par le réalisateur argentin Santiago Mitre, a été en lice pour le prix «Un certain regard» au Festival de Cannes 2017.

La veille de son départ pour un sommet de la plus haute importance, rassemblant tous les chefs d'État d'Amérique du Sud, Hernan Blanco, président d'Argentine, est au bord d'un scandale de corruption initié par son gendre. Il se trouve alors entre la nécessité urgente de protéger sa réputation et sa famille de cet esclandre, et celle de prendre les bonnes décisions pour son pays, et se débarrasser ainsi de cette étiquette de « président invisible ».

Le début du film La Cordillera (El Presidente) est construit de manière très subjective et réelle. Presque à la manière d'un documentaire, Santiago Mitre choisit de montrer au spectateur l'ambiance générale de la résidence présidentielle à travers une caméra en perpétuel mouvement. Cette atmosphère ne durera pas très longtemps puisque, dès l'arrivée au lieu du sommet, dans cet immense hôtel isolé de la cordillère des Andes, le climat change brutalement, et pas seulement au sens propre du terme.

La suite du film est focalisée sur la manière dont Hernan Blanco, récemment élu, va réussir à gérer ce qui est son premier test capital en tant que chef d'État argentin, en même temps que les instabilités psychologiques de sa fille qui l'a rejoint dans la cordillère. Alors que le réalisateur était dans une construction assez terre à terre, les troubles mentaux de Marina Blanco vont faire basculer l'histoire dans un contexte légèrement surréaliste, mettant son père dans une position compliquée et le faisant agir de plus en plus bizarrement.

Musique et paysages angoissants, hôtel gigantesque à la Kubrick et tension politique à son comble, tous les éléments sont présents pour intriguer le public et lui faire griffer ses accoudoirs. Pendant presque deux heures, ce dernier s'interroge, fronce les sourcils, s'étonne. Parfois aussi, quand le réalisateur se moque tout en finesse des relations diplomatiques, il sourit brièvement. Si le jeu des acteurs, et en particulier celui de Ricardo Darin dans la peau d'Hernan Blanco, frôle l'irréprochable, quelques failles dans la narration et certains passages un peu lents pourraient nous laisser sur notre faim.

Santiago Mitre dresse cependant un portrait intéressant des politiciens et des enjeux politiques actuels, tout en arrivant à garder jusqu'à la fin ce ton constant entre malaise et intrigue.

 

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