A gauche, le cheikh salafiste Ahmad el-Assir, à droite le chanteur devenu salafiste Fadl Chaker. REUTERS/Jamal Saidi
Le cheikh salafiste libanais Ahmad el-Assir, jugé par le tribunal militaire pour les affrontements de Abra en 2013 a été condamné jeudi à mort. Le procès porte sur les affrontements qui avaient eu lieu en juin 2013 à Abra, dans la banlieue de la ville de Saïda (Liban-Sud), entre des islamistes menés par le chef religieux et l'armée libanaise. Dix-huit soldats et onze miliciens avaient été tués dans ces combats. Recherché depuis, Ahmad el-Assir avait été arrêté en août 2015 à l'aéroport de Beyrouth, alors qu'il s'apprêtait à prendre l'avion.
Le premier juge d'instruction militaire, Riad Abou Ghida, avait requis en février 2014 la peine de mort contre el-Assir et 38 autres personnes impliquées dans les affrontements. Parmi ces personnes figure Fadl Chaker, ancien crooner adoré dans le monde arabe et devenu salafiste. Ce dernier a été condamné jeudi par contumace à 15 ans de travaux forcés et à une amende de 800 000 livres. Deux autres détenus et cinq islamistes en fuite, dont le propre frère d'el-Assir, ont également été condamnés à la peine capitale. Les 30 autres inculpés, dont les deux fils du cheikh Assir, ont écopé d'une peine de prison à vie.
Parfait inconnu avant le début en 2011 du conflit en Syrie, et alors que le Liban voisin est profondément divisé entre partisans et détracteurs du régime de Damas, Ahmad el-Assir, natif de Saïda, a gagné sa notoriété grâce à ses diatribes véhémentes contre le pouvoir syrien, le Hezbollah mais aussi l'armée libanaise qu'il accuse d'inaction face à l'implication en Syrie du parti chiite. Il est accusé d'avoir "constitué un groupe armé avec l'objectif de commettre des actes de terrorisme et d'avoir tué ou tenté de tuer des soldats libanais". Il est également soupçonné d'avoir préparé l'assassinat d'hommes politiques.
"Tribunal inféodé à l'Iran"
Au cours de l'audience, Ahmad el-Assir a affirmé qu'il rejetait d'avance le verdict du tribunal. La séance s'est terminée vers 13h00 et la décision du tribunal a été annoncée à 18 heures. "Ce tribunal est inféodé à l'Iran. Je ne le reconnais pas, et je ne reconnais pas son jugement", a insisté le prévenu, durant son audience. Le cheikh salafiste, ouvertement hostile au Hezbollah et aux autorités libanaises, a également rejeté la présence de l'avocat que le tribunal lui a désigné, le commandant Elie Hajj.
Parallèlement à la séance, des proches du cheikh salafiste et de ses compagnons qui sont également jugés avaient manifesté devant le siège du tribunal à Beyrouth, appelant les autorités à amnistier les prisonniers. Un dispositif sécuritaire renforcé avait été déployé sur les lieux. Des parents des militaires libanais tués par les islamistes étaient également présents et certains ont assisté à l'audience.
En début d'après-midi, les proches des détenus islamistes se sont dirigés à Saïda où ils ont organisé un sit-in. Après l'annonce du jugement, ils ont coupé la route au niveau de la place de l'Étoile. Prenant part à la manifestation, l'épouse du cheikh el-Assir a affirmé que leur mouvement allait se poursuivre.
La peine capitale est prévue dans la loi libanaise mais dans la pratique, il y a un moratoire non officiel. Aucune exécution n'a été appliquée depuis 2004 malgré des jugements en ce sens.
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commentaires (5)
Ça me ferait vraiment de la peine de le voir mort par pendaison haut et court , fusillé et guillotiné . Des clowns pareils on en fait plus , à part peut être encore aux usa .
FRIK-A-FRAK
20 h 50, le 28 septembre 2017