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Culture - Cinéma

Kamel el-Basha à L'Orient-Le Jour : Personne n'a le monopole du patriotisme

Il était un homme de théâtre, né dans la ville sainte. Aujourd'hui, Kamel el-Basha est un acteur reconnu. Grâce à « L'Insulte », il a reçu à la Mostra le prix d'interprétation masculine pour le film de Ziad Doueiri, et bien que silencieux dans ce film, sa voix porte.

Kamel el-Basha. Photo Michel Sayegh

Comment le cinéaste libanais vous a-t-il contacté ?
Ziad Doueiri insistait pour avoir un acteur natif de Jérusalem et ayant l'accent palestinien. Des amis communs, comme Raëd Andoni, lui ont avancé mon nom et j'ai fait le casting par Skype. Il a tout de suite adhéré à mon jeu.

Pensez-vous que le sujet du film ne concerne que les Arabes ?
Si le film a plu à l'étranger et a été compris par des milliers de personnes non arabes, c'est parce qu'il est de portée universelle. Il parle des complexes et des émotions enfouies, des transferts d'émotions qui deviennent un jour de la rage et de la colère. Enfin, d'une petite insulte qui dégénère. Et ceci concerne de nos jours la planète entière.

Quelle a été la scène la plus difficile à jouer ?
Avec sa caméra dynamique qui tournoie autour de vous, qui joue le rôle d'un scalpel, Ziad Doueiri vous donne le vertige et, en même temps, coupe dans la chair jusqu'à ce que vous poussiez un cri. Le spectateur est donc tenu en suspens jusqu'au bout, comme si son souffle était coupé. Pour ma part, la scène où l'on me renvoie de mon emploi a été très dure. Un quart de minute a nécessité plus d'un quart d'heure de prises de vue. Le réalisateur était comme un pivert qui martelait avec son bec afin que j'explose. J'avais en pensée tous les travailleurs palestiniens de tous pays qui ont subi le même sort injuste, et ceci a créé un sentiment de révolte.

Que signifient les cinq minutes et demie d'applaudissements à Venise et le prix que vous avez reçu ?
D'abord, je suis fier d'avoir eu ce prix et je le dois à Ziad Doueiri qui a su tirer de moi l'essentiel. Quant à cette ovation debout, elle nous concerne, tous, en tant qu'équipe de travail qui a su élever la voix du cinéma arabe et le confirmer dans son statut international. Plus que cela, avant-hier, lors de la projection du film au Liban, je me sentais pousser des ailes devant la réaction des spectateurs. J'avais envie de porter le cinéaste sur mes épaules comme un vainqueur.

Avant et après « L'Insulte » ?
Je sais que je retournerai au théâtre et peut-être que je jouerais au cinéma, mais Ziad Doueiri a mis la barre haute pour moi et je vais devoir être plus exigeant envers moi-même à l'avenir.

Que pensez-vous de l'accueil accordé au cinéaste libanais à son retour de Venise ?
Nous autres artistes du Moyen-Orient avons beaucoup de problèmes à régler concernant notre avenir et notre travail. Que les politiciens exercent leur travail sans se mêler du nôtre et sans nous sermonner ou imposer leurs règles. Nous ne sommes pas des enfants. Nous savons fixer nos propres normes, car nous savons ce que nous avons à faire. Une action qui a lieu en Israël peut-elle être tournée au Nicaragua ? Je pense que Ziad Doueiri, dans son film L'Attentat, a su employer des acteurs israéliens au service de la cause palestinienne. Si ces partis pensent faire de la résistance, qu'ils résistent à travers leur domaine politique. Quant à nous, nous avons nos propres moyens de résister à travers l'art. Et avec tout le respect que je leur porte, je leur dis : si vous êtes différents de moi, ne m'insultez pas et me m'humiliez pas. Et surtout ne me donnez pas de leçons de patriotisme, parce que vous n'en avez pas le monopole.

 

Lire aussi, la critique du film L'Insulte : Qu’y a-t-il au-delà d’une simple insulte proférée au Liban

et nos autres articles sur le sujet

Ziad Doueiri à « L’OLJ » : Le Liban vous donne beaucoup de déceptions, mais en même temps beaucoup d’espoir

L’affaire Doueiri, une tentative d’intimidation perdante... et perdue

L’insulte (faite aux Libanais), l'édito de Ziyad Makhoul

 

 

Comment le cinéaste libanais vous a-t-il contacté ?Ziad Doueiri insistait pour avoir un acteur natif de Jérusalem et ayant l'accent palestinien. Des amis communs, comme Raëd Andoni, lui ont avancé mon nom et j'ai fait le casting par Skype. Il a tout de suite adhéré à mon jeu.
Pensez-vous que le sujet du film ne concerne que les Arabes ?Si le film a plu à l'étranger et a été compris...

commentaires (4)

BIEN SUR QUE NON ! MAIS TOUS NE SONT PAS DES PATRIOTES QUAND IL MANQUE L,APPARTENANCE...

LA LIBRE EXPRESSION

17 h 21, le 14 septembre 2017

Tous les commentaires

Commentaires (4)

  • BIEN SUR QUE NON ! MAIS TOUS NE SONT PAS DES PATRIOTES QUAND IL MANQUE L,APPARTENANCE...

    LA LIBRE EXPRESSION

    17 h 21, le 14 septembre 2017

  • bravo voici un acteur d'origine palestinienne et qui demonte l'un des slogan que le hezb et l'iran d"ailleurs ont monter pour s'arroger la cause palestinienne VOUS NE DETENEZ PAS LE MONOPOLE DU PATRIOTISME ET ENVOYER DE LA BOUCHE D'UN CONCERNER DIRECT !!! ca fait reflechir ARMEE. PEUPLE. ETAT

    Bery tus

    16 h 30, le 14 septembre 2017

  • Il a absolument raison . Faut juste se joindre à ceux qui combattent l'injustice faite à un peuple bafoué et usurpé.

    FRIK-A-FRAK

    13 h 34, le 14 septembre 2017

  • Les vrais patriotes sont ceux qui sont ouverts sur le monde...

    Sarkis Serge Tateossian

    12 h 11, le 14 septembre 2017

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