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Liban - Éclairage

Le Hezbollah s’obstine à pousser le Liban dans l’axe syro-iranien

Une question taraude les esprits dans certains milieux politiques depuis quelque temps : pourquoi le Hezbollah cherche-t-il à ressusciter des dossiers sensibles et litigieux sur la scène interne, en les transposant au sein du gouvernement et du Parlement, comme si la déstabilisation du pays était voulue ?
Dans ces milieux, on croit savoir que le parti chiite cherche tout simplement à faire dévier l'attention de ce qui s'est réellement passé lors de la bataille des jurds, notamment la transaction conclue pour exfiltrer les jihadistes vers la Syrie. Le second objectif est de minimiser la victoire effective de l'armée.

On s'étonne également de cette insistance de la part du Hezbollah à vouloir à tout prix démontrer l'existence de ce qu'on sait déjà, le clivage politique sur la scène interne, tout en faisant fi de l'accord d'entente qui a régenté le début du sexennat. L'accord avait permis l'élection du président de la République et la mise en place d'un gouvernement d'union nationale qui a réuni les adversaires politiques sur la base d'un engagement clair en faveur de la préservation de la stabilité interne.

À l'heure où l'on se dirige pas à pas vers un règlement des crises dans la région, c'est dans une direction opposée que le parti chiite essaye paradoxalement d'entraîner le Liban, en jouant la carte de la zizanie et des tensions internes. L'exacerbation des tiraillements politiques sur le plan local a été relayée par une escalade syrienne qui s'est manifestée par l'insistance du régime de Damas à claironner qu'il y a eu coordination avec l'armée libanaise dans le cadre de l'opération « Aube des jurds », et ce en dépit des démentis de l'institution militaire.

 

(Lire aussi : Bataille des jurds : Après Riyad, Londres s'invite dans la fracture politique)

 

Malgré la série de déclarations officielles de l'armée, le secrétaire général du parti chiite, Hassan Nasrallah, n'a pas baissé les bras, cherchant à minimiser l'apport majeur de la troupe dans cette bataille et ses capacités à mener seule les combats, laissant entendre que la participation de la résistance et celle de l'armée syrienne étaient incontournables.

Le régime syrien a répondu, de son côté, par une campagne dont l'une des manifestations était la confiscation des biens du Premier ministre, Saad Hariri, en Syrie, accusant ce dernier, ainsi que le député Okab Sakr de soutenir le terrorisme et de constituer une menace pour la Syrie. Au Liban, le Hezbollah a pris le relais pour réclamer à cor et à cri l'ouverture d'une enquête pour mettre au clair les circonstances de la prise d'otages des militaires, en août 2014 à Ersal, par les jihadistes.
Dans certains milieux politiques, on craint que ces nouvelles manœuvres ne se répercutent sur le plan interne, et ce à un moment transitoire délicat.

 

(Lire aussi : Les « non-dits » de la bataille des jurds, le décryptage de Scarlett Haddad)

 

À la campagne de dénigrement, M. Hariri répond en brandissant l'entente interne qui devrait gouverner cette période, insistant sur l'accord scellé entre le courant du Futur et le Courant patriotique libre, ainsi que sur la solidité de la relation qu'il entretient avec le chef de l'État, Michel Aoun. Il ne manque pas de rappeler également son attachement ainsi que celui du président à préserver le calme dans le pays, en épargnant au Liban les retombées des conflits externes et la guerre des axes, comme proclamé dans le discours d'investiture. Ce dernier devait clairement évoquer la nécessité de distancier le Liban des crises régionales et du bras de fer qui a actuellement lieu au sujet de la guerre en Syrie.

Dans les milieux du 14 Mars, on estime que les dernières positions exprimées par le Hezbollah après l'évacuation des jihadistes de Fateh el-Cham d'abord, puis de l'État islamique vers la Syrie suite à une transaction jugée douteuse constituent une tentative de plus de la part du parti chiite de faire entrer le Liban dans la crise entre l'Iran et l'Arabie saoudite, et de l'utiliser comme carte de pression dans les négociations actuellement en cours en vue d'un règlement à la crise en Syrie. Toujours selon ces milieux, le Hezbollah chercherait, en provoquant l'escalade, à confirmer le fait que le Liban se situe dans l'axe irano-syrien et non américano-saoudien.

Des sources proches des milieux souverainistes considèrent que les positions du parti chiite ne peuvent être comprises que sous l'angle du bras de fer qui a actuellement lieu entre l'axe iranien et l'axe saoudien. C'est dans cette perspective qu'il faut lire le tweet posté en début de semaine par le ministre saoudien des Affaires des pays arabes du Golfe, Thamer el-Sabhane, dans lequel il affirme que le « parti du diable a commis des crimes contre l'humanité, qui se répercuteront bientôt sur le Liban ».

 

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commentaires (3)

Qu'on l'aime ou pas , qu'on le critique c'est de bonne guerre DÉMOCRATIQUE, mais faut juste s'imaginer que si l'axe hezb libanais et de la Syrie du héros BASHAR avait perdu la partie , les VAINQUEURS ne leur auraient fait aucun cadeau . Restons dans la logique des choses , cet axe est vainqueur , et dieu sait à quel prix alors à lui d'imposer ses points de vue , BIEN sûr sans violence ni arrogance . La défaite est en soi difficile à admettre , l'avaler prendra plus de temps , mais ça passera avec un bon champs.

FRIK-A-FRAK

10 h 13, le 08 septembre 2017

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Commentaires (3)

  • Qu'on l'aime ou pas , qu'on le critique c'est de bonne guerre DÉMOCRATIQUE, mais faut juste s'imaginer que si l'axe hezb libanais et de la Syrie du héros BASHAR avait perdu la partie , les VAINQUEURS ne leur auraient fait aucun cadeau . Restons dans la logique des choses , cet axe est vainqueur , et dieu sait à quel prix alors à lui d'imposer ses points de vue , BIEN sûr sans violence ni arrogance . La défaite est en soi difficile à admettre , l'avaler prendra plus de temps , mais ça passera avec un bon champs.

    FRIK-A-FRAK

    10 h 13, le 08 septembre 2017

  • en verite , un probleme se pose, comme a chaque coup , mais ILS ne savent pas y faire face-je ne sais pourquoi : nasrallah a raison, ns avons interet a reprendre nos relations avec assad- pour des raisons economiques evidentes, a commencer par les routes de transit vers l'hinterland arabe. comme tjts nasrallah sor des demi verites, cette fois ci l'autre verite non dite est ce serait pr nous une reddition pure et simple( et pas slt a assad....) ILOS ne savent pas y faire face car ils n'osent pas, ne veulent pas, les 2 a la fois ou alors sont incapables de s'exprimer clairement- comme ci-haut- d'expliquer leurs raisons a contrere nasrallah... ET a demander a assad- PAS a nasrallhah d'exposer officiellement, clairement, PUBLIQUEMENT quels seraient les conditions sous jacentes a cette reddition non dite , pt't que assad est honnete cette fois-ci... qu'il n'en veut + au liban , pt't qu'il ne veut + du liban... ds ce cas , saudia, UK, USA et les autres: on se fiche de leur avis... nous repereons langue et mieux MAIS OUI, C un reve que je relate ici

    Gaby SIOUFI

    10 h 00, le 08 septembre 2017

  • « le parti du diable a commis des crimes contre l'humanité, qui se répercuteront bientôt sur le Liban ». L’opération "Hezbollout" est en cours...

    Pierre Hadjigeorgiou

    09 h 38, le 08 septembre 2017

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