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Lifestyle - Gastronomie

Felipe Rameh, un chef brésilien d’origine libanaise, derrière les fourneaux du Casino du Liban

Plus de 700 kilos de produits et de boissons ont été apportés du Brésil pour concocter la « Festa do Brasil ».

De gauche à droite, Felipe Rameh, Jorge Geraldo Kadri et Khalil Moussa.

Après Paris, Madrid, le Québec, l'Italie et l'Argentine, le chef brésilien Felipe Rameh sera, durant quinze jours, l'hôte du Casino du Liban, dans le cadre d'un événement baptisé « Festa do Brasil », organisé conjointement avec l'ambassade du Brésil au Liban.

Au programme, la troupe de danseurs brésiliens Eleganda venue spécialement de Paris pour l'occasion, et la musique du groupe libanais Xango, qui jouera des airs exclusivement brésiliens.
Felipe Rameh est d'origine libanaise. Il a travaillé en Europe et au Brésil avec divers chefs européens étoilés ainsi qu'avec Alex Atala, chef brésilien de grande renommée. À 36 ans, Felipe Rameh est présenté par la presse brésilienne comme l'un des plus talentueux chefs de sa génération.

Pour cette première visite au pays de ses ancêtres, il est venu accompagné de sa mère, Maria, qui est à la recherche de sa famille. Le grand-père du grand chef brésilien est originaire de Jounieh et s'appelait Khalil Youssef Rameh. « Il a quitté le Liban il y a 92 ans, et nous sommes à la recherche de la branche de notre famille restée au pays », souligne la mère du chef qui s'est rendue à Harissa mardi, au premier jour de son arrivée au Liban.

S'étant immédiatement mis aux fourneaux, Felipe Rameh n'a pas accompagné sa mère. C'est que la tâche qui l'attend est colossale. Durant quinze jours, du samedi 9 jusqu'au samedi 23 septembre, il servira tous les soirs, à La Martingale, un buffet composé de six salades et entrées, six plats chauds et cinq desserts. Pour ceux qui veulent manger plus léger, il préparera, dans l'espace lounge du Casino, trois entrées chaudes et trois froides ainsi que cinq desserts.

Pour l'occasion, Felipe Rameh a apporté du Brésil 700 kilos de divers produits et de boissons, notamment le fameux alcool brésilien à base de canne à sucre, La Cadra, mais aussi du chocolat, du café, de l'huile de palme, de la farine de manioc ou encore des crevettes séchées.
« J'ai commencé à cuisiner à 19 ans, pour faire plaisir à ma mère, qui aime la bonne chère et qui est jolie à voir quand elle mange », raconte Felipe Rameh, qui a déjà travaillé au Meurice, au Ritz et au Royal Monceau à Paris. « Le Brésil et le Liban ont beaucoup en commun en ce qui concerne la nourriture. Nous aussi, nous restons des heures à table, le dimanche. Si la cuisine libanaise est l'une des plus raffinée au monde, la cuisine brésilienne est unique, elle présente de nombreuses influences selon les régions. L'on retrouve ainsi les inspirations africaine, portugaise, allemande, espagnole, italienne et libanaise. C'est en Amazonie, avec des plats à base d'herbes et de poisson, qu'elle préserve son authenticité. C'est aussi une cuisine très riche, nous avons plusieurs milliers de plats préparés différemment dans chaque région », souligne Felipe Rameh, qui a à son actif trois restaurants dans sa région d'origine de Minas Gerais.

 

Huit millions de Libanais
Invité à commenter cette première édition du festival culinaire brésilien, l'ambassadeur du Brésil au Liban, Jorge Geraldo Kadri, souligne que « le monde entier découvre actuellement la cuisine brésilienne. Le Guide Michelin est arrivé au Brésil en 2015, où il compte déjà 19 restaurants étoilés ». « La cuisine brésilienne est unique parce qu'elle présente, entre autres, des ingrédients qui ne se trouvent qu'au Brésil, comme certains poissons, fruits et herbes. Le pays, qui a subi plusieurs influences, est immense et sa cuisine constitue donc une mosaïque très riche », poursuit-il. « Certains plats libanais, importés avec la diaspora libanaise depuis plus de 140 ans, ont été complètement adoptés par les Brésiliens, comme la kebbé, le hommos et le taboulé. À São Paulo, le chawarma, qui était le plat de prédilection des émigrés libanais, a été rebaptisé Beyrouth par les Brésiliens », dit-il encore.

Jorge Geraldo Kadri est, lui aussi, descendant de Libanais. Son père est originaire de Zahlé et sa mère de Tarchich. « Le Brésil compte huit millions de Libanais dont sept millions de chrétiens. La majorité de ces chrétiens sont des grecs-orthodoxes, venus du Liban-Nord. Très peu ont préservé leur nationalité d'origine », dit-il.
« Festa do Brasil » a notamment pour but de faire connaître la culture brésilienne aux Libanais et de renforcer ainsi les liens entre le Brésil et le Liban, insiste l'ambassadeur. Pour resserrer les liens culturels entre les deux pays, l'ambassade est présente à Achrafieh à travers le Centre culturel brésilien baptisé Brasiliban, où on dispense notamment des cours de portugais aux enfants et aux adultes. Le centre comprend également un bureau qui fournit des informations à ceux qui désirent poursuivre leurs études au Brésil. Des événements culturels (cinéma, musique, arts plastiques et même un carnaval avant le carême) y sont en outre organisés.

Khalil Moussa, directeur des relations diplomatiques au Casino du Liban, souligne de son côté que « c'est la sixième fois en l'espace de deux ans que nous accueillons ce genre d'événement gastronomique préparé conjointement par le Casino du Liban et les ambassades de pays voulant présenter leur culture culinaire aux Libanais ». « Le Casino du Liban présente le meilleur cadre pour mettre en valeur une culture gastronomique donnée. Nous sommes équipés pour recevoir de grands chefs et organiser les meilleurs événements », conclut-il.
La festa peut donc commencer...

 

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