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À La Une - Syrie

Dans la vieille ville de Raqqa, l'EI tente la contre-attaque

L'organisation extrémiste "va multiplier les assauts pour tenter de reprendre la vieille ville, qui est stratégiquement très importante", selon un commandant kurde des FDS.

Un combattant des Forces démocratiques syriennes (FDS) dans les escaliers d'un immeuble près du secteur de la vieille ville de Raqqa, en Syrie, le 3 septembre 2017. AFP / Delil Souleiman

Dans la vieille ville de Raqqa, des combattants des Forces démocratiques syriennes (FDS) patrouillent, fusil d'assaut en bandoulière. Le quartier a été repris aux jihadistes du groupe Etat islamique (EI), mais ces derniers multiplient les contre-attaques.

Partout, des immeubles effondrés transformés en amas de béton éventré et de tôles déchiquetées. L'air est envahi par l'odeur pestilentielle des dépouilles de jihadistes, abandonnées sur le bord de la chaussée.

Vendredi, les FDS, une alliance de combattants kurdes et arabes soutenue par Washington, ont annoncé avoir reconquis le quartier dans son intégralité, poursuivant leur progression dans Raqqa, important bastion de l'EI dans le nord de la Syrie. Mais depuis, les jihadistes multiplient les contre-attaques pour tenter de reprendre pied dans le secteur.

Une explosion vient déchirer le silence, un champignon de fumée grise envahit le ciel. Les avions de la coalition internationale poursuivent leurs frappes aériennes en soutien aux FDS, qui ont déployé leurs tireurs embusqués dans les étages supérieurs des immeubles pour surveiller les abords du quartier.

 

(Lire aussi : Vivre à Raqqa près des combats plutôt que dans un camp de réfugiés)

 

"Multiplier les assauts"
"Nous ratissons les rues près du Vieux Raqqa. Daech (acronyme en arabe de l'EI, ndlr) a attaqué certaines de nos positions mais nous les avons contrecarrés et les avions de la coalition les ont frappés", expliquait dimanche à l'AFP Arkich Siamand, commandant kurde des FDS, observant de la fenêtre d'un immeuble la fumée qui monte au ciel. Selon lui, l'organisation extrémiste "va multiplier les assauts pour tenter de reprendre la vieille ville, qui est stratégiquement très importante".

Entrées le 6 juin dans Raqqa, les FDS ont chassé les jihadistes de plus 60% de la cité, qui était sous le contrôle des combattants de l'EI depuis 2014. Ces derniers contrôlent toujours une partie du nord et du centre de Raqqa, où quelque 25.000 civils sont toujours pris au piège des combats, selon l'ONU.

L'alliance arabo-kurde avait effectué début juillet sa percée dans la vieille ville, aidée par les frappes de la coalition qui avaient ouvert deux brèches dans le mur de Rafiqah entourant ce secteur. La muraille -datant du VIIIe siècle- porte encore les stigmates des combats et des frappes aériennes. Non loin de là, des voitures criblées de balles ont été abandonnées à l'entrée des ruelles étroites.

"Nous avons sorti tous les éléments de l'EI du vieux Raqqa. C'était là leur centre stratégique, où se trouvaient leurs combattants étrangers", se réjouit Ardelan Hassaké, un commandant des FDS qui accompagne une équipe de l'AFP lors d'une visite du quartier. "Toutes leurs forces étaient là, ils ont essayé à plusieurs reprises de nous attaquer pour reprendre le quartier, mais nous avons brisé leurs offensives", poursuit-t-il avec fierté.

Dans un immeuble, plusieurs commandants sont installés à même le sol. L'un d'eux, visage rivé sur une tablette, détermine les positions où se trouvent encore des combattants de l'EI, dans une rue au sud du mur de Rafiqah. L'ordre est donné aux soldats d'attaquer.

 

(Lire aussi : Les enfants survivants de Raqqa ont un besoin urgent de soutien psychologique)

 

"Proies de l'EI"
Un peu plus loin, à l'étage d'un immeuble, un sniper installe son arme à la fenêtre, se préparant à viser des jihadistes qu'il a repérés, près d'une tour de télécommunication aux abords de la vieille ville. Des draps bleus et roses ont été tirés en travers des rues du quartier pour bloquer la vue des snipers de l'EI et protéger les déplacements des FDS.

Secteur historique, la vieille ville jouxte un quartier administratif stratégique dans le centre de Raqqa, où se trouvent notamment l'ex-siège du gouverneur et les bâtiments qui abritaient les services de renseignements.

La prochaine cible des FDS: des silos à grain, situés à près d'un kilomètre de la vieille ville. Embusquées dans un immeuble non loin de là, des combattantes kurdes appartenant aux Unités de protection de la Femme surveillent les mouvements des jihadistes dans ce secteur.

A une fenêtre, Biritan Joudi attend, le doigt sur la gâchette, son arme posée sur un coussin. "Nous attendons les proies de l'EI pour leur faire exploser la tête", lance sur un ton déterminé la jeune combattante.

 

 

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