Le président syrien Bachar el-Assad a effectué vendredi un rare déplacement hors de Damas pour participer à la prière de la fête musulmane de l'Adha dans la province éponyme, ont rapporté les médias officiels.
Depuis le début de la guerre en Syrie il y a six ans, le chef de l'Etat syrien n'a fait officiellement que très peu de déplacements hors de la capitale. Cette année toutefois, et à mesure que son armée remportait des succès militaires en Syrie, ses apparitions dans les régions comme Hama (centre) ou l'ouest syrien sont devenues plus fréquentes.
"Le président Assad fait la prière de la fête de l'Adha (...) dans la ville de Qara", dans le Qalamoun ouest, non loin de la frontière avec le Liban, a tweeté la présidence syrienne, en montrant M. Assad agenouillé au milieu de dignitaires dans une mosquée. Le déplacement semble symbolique car c'est de cette région que le groupe Etat islamique (EI) a été chassé par l'armée syrienne et son allié le Hezbollah la semaine dernière. La télévision d'Etat a montré le président syrien tout sourire acclamé par ses partisans à l'intérieur de la mosquée.
#القلمون #قارة #عيد_الأضحى.. بعد الصلاة.. pic.twitter.com/PZfxDgTCDH
— Syrian Presidency (@Presidency_Sy) September 1, 2017
Le Drian : Assad "ne peut pas être la solution"
Par ailleurs, le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, a déclaré que le président syrien "ne peut pas être la solution en Syrie" et la transition "ne va pas se faire avec lui", revenant à la ligne traditionnelle de Paris sur ce dossier.
"On ne peut pas construire la paix avec Assad", a déclaré M. Le Drian sur la radio RTL, reprenant l'antienne de ses prédécesseurs. "Il ne peut pas être la solution. La solution, c'est de trouver avec l'ensemble des acteurs un calendrier de transition politique qui permettra d'aboutir à une nouvelle Constitution et des élections, et cette transition ne peut pas se faire avec Bachar el-Assad qui a assassiné une partie de son peuple", a-t-il ajouté.
Le président Emmanuel Macron avait affirmé au début de l'été avoir fait "un aggiornamento" sur la Syrie, en ajoutant qu'il ne voyait pas de "successeur légitime" à Bachar el-Assad, choquant l'opposition syrienne dont Paris était un des principaux soutiens depuis le début de la guerre en 2011. M. Macron a réaffirmé à maintes reprises que la France ne faisait pas du départ d'Assad un préalable à toute négociation, et fait de la lutte contre le terrorisme sa priorité, ce qui est en réalité la ligne française depuis les attentats de Paris en 2015, préparés depuis la Syrie.
"Daech (acronyme arabe de l'Etat islamique) va être battu en Syrie. Nous serons désormais face à un seul conflit, celui de la guerre civile", a déclaré M. Le Drian, qui a été chargé par M. Macron de tenter de former un nouveau groupe de contact sur la Syrie pour relancer le processus politique au point mort.
Déclenché par la répression sanglante de manifestations antirégime et opposant initialement armée et rebelles syriens, le conflit en Syrie s'est complexifié au fil des ans avec l'implication d'autres protagonistes, d'acteurs régionaux et internationaux et de groupes jihadistes, sur un territoire de plus en plus morcelé. Il a fait plus de 330.000 morts et des millions de déplacés.
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22 h 06, le 01 septembre 2017