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À La Une - Terrorisme

Attentats en Espagne : la police retrace le parcours des suspects

L'enquête se prolonge à l'étranger, la plupart des suspects étant marocains et alors que leurs déplacements ont été signalés en Belgique, en Suisse et en France.

Des agents de la police catalane surveillent les Ramblas à Barcelone, en Espagne, le 18 août 2017. REUTERS/Sergio Perez

La police retraçait mercredi en Espagne et à l'étranger le parcours des auteurs des sanglants attentats de Catalogne qui préparaient une opération encore plus meurtrière avec une énorme quantité d'explosifs.

Les Mossos d'Esquadra, les policiers catalans, ont effectué de nouvelles perquisitions après les auditions mardi des quatre suspects encore en vie, qui ont révélé que les comploteurs, inspirés par un imam marocain, prévoyaient de faire sauter un ou plusieurs monuments en faisant un maximum de victimes.

 

Expulsion annulée
Mercredi, la justice espagnole a confirmé que cet imam, Abdelbaki Es Satty, avait failli être expulsé d'Espagne mais qu'un juge avait estimé en 2015 qu'il ne constituait pas "une menace réelle et suffisamment grave (...) pour la sécurité publique".

Après avoir purgé une peine de prison pour trafic de drogue en 2014, il était sous le coup d'un arrêté d'expulsion, qui a été annulé au vu de ses "efforts pour s'intégrer", selon un communiqué de la justice qui corrobore une information du journal El Mundo.

Ce n'est qu'après la mort de l'imam dans l'explosion accidentelle de leur laboratoire le 16 août dernier, dans un "champignon de fumée visible à des kilomètres à la ronde", que les jeunes jihadistes se sont résolus à utiliser des véhicules pour faucher des passants, comme à Nice, Londres et Berlin.

Deux des survivants de la cellule à laquelle la police attribue la préparation des attentats, Mohamed Houli Chemlal, 20 ans, blessé dans l'explosion, et Driss Oukabir, 27 ans, ont été inculpés mardi d'"assassinats terroristes". Huit autres sont morts, deux dans l'explosion, les autres après avoir massacré 15 personnes au total, jeudi et vendredi derniers.

Ils en ont tué deux à coups de couteau et écrasé 13 autres en lançant dans la foule une camionnette sur les Ramblas de Barcelone, puis une Audi A3 dans la station balnéaire de Cambrils au sud-ouest de la métropole catalane.

 

 

Un troisième suspect, Mohammed Aalla, propriétaire de l'Audi, a été placé en liberté sous contrôle judiciaire, les charges contre lui étant minces.

Le juge a prolongé de trois jours, pour complément d'enquête, la garde à vue du quatrième, Sahl El Karib, qui tenait un taxiphone (boutique d'appels téléphoniques) à Ripoll, petite ville au pied des Pyrénées où vivaient la plupart des suspects. Les Mossos d'Esquadra ont perquisitionné dans son taxiphone et dans un appartement "lié aux enquêtes des derniers jours", à Vilafranca del Penedès, à 50 km à l'ouest de Barcelone, a déclaré à l'AFP un porte-parole.

 

 

 

Renforts de police
L'enquête a des prolongements à l'étranger, la plupart des suspects étant marocains et leurs déplacements ayant été signalés en Belgique, en Suisse et en France.

L'Audi A3 utilisée par les assaillants de Cambrils, "flashée" par un radar non loin de Paris avec quatre personnes à son bord, a ainsi permis aux enquêteurs français de déterminer qu'elle était en France les vendredi 11 et samedi 12 août. Reste à "déterminer les raisons précises pour lesquelles ce voyage éclair, ramassé sur deux jours, est intervenu et si les terroristes ont été en contact avec d'autres personnes sur notre territoire national", a déclaré le procureur de la République française, François Molins.

Interrogées par l'AFP, les autorités marocaines n'ont pas réagi aux informations de la presse espagnole selon lesquelles plusieurs personnes ont été arrêtées au Maroc.

A Barcelone, les autorités ont annoncé mercredi un renforcement des mesures de sécurité, notamment à proximité des sites touristiques comme la basilique de la Sagrada Familia et pendant les matches de football, concerts ou manifestations. La maire de Barcelone, Ada Colau, critiquée pour ne pas avoir protégé les Ramblas par des bornes anti-intrusion, a ainsi annoncé la mise en place d'une commission qui devra déterminer où il conviendrait d'en placer.

 

(Lire aussi : La police a abattu l’auteur de l’attentat de Barcelone)

 

La mère de Satan
La menace était sérieuse. Dans les décombres du laboratoire, les policiers ont retrouvé 120 bonbonnes de gaz, une grande quantité de clous pour servir de mitraille, des détonateurs et au moins 500 litres d'acétone, de l'eau oxygénée et du bicarbonate -des ingrédients du TATP, un explosif artisanal utilisé par le groupe jihadiste Etat islamique qui a revendiqué les attentats de Catalogne. Les jihadistes ont baptisé le TATP "la mère de Satan".

Sous les gravats, la police a aussi découvert un texte manuscrit : "Au nom d'Allah... Brève lettre des soldats de l'Etat islamique sur la terre d'Al-Andalous (désignation de la partie de l'Espagne sous domination musulmane jusqu'en 1492) à l'attention des croisés, des haineux, des pécheurs, des corrupteurs...".

 

 

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