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Disparus de la guerre civile : S'ils pouvaient témoigner... - Pour préserver l’espoir

« Des SR syriens m’ont enlevé sous les yeux terrifiés de mes parents »

Des milliers de personnes ont disparu pendant la guerre du Liban. Leur sort reste inconnu. Dans le cadre du projet « Fus'hat Amal »*, nous publions le portrait de l'une d'elles.

Ali el-Hajj a disparu le 25 septembre 1989.

Mon nom est Ali. J'avais 8 ans quand la guerre a éclaté. J'ai passé les quatorze autres années de ma vie à me rendre à l'école, quand la situation le permettait, puis à m'engager dans les causes que je croyais les plus justes, d'abord la police puis le Parti communiste. Durant ces années, j'ai toujours su tirer le meilleur de chaque situation, conscient d'être épargné par la guerre et ce qu'elle charrie de souffrances.
Plusieurs de mes amis n'avaient pas eu cette chance et je savais que je pouvais connaître le même sort tragique. Mais, à aucun moment, je n'aurais pu envisager les raisons de ma disparition.

À la fin du mois de septembre 1989, une dispute avait éclaté entre mon ami Mohammad, avec lequel je me trouvais, et un officier syrien. Ce dernier était amoureux de la cousine de Mohammad et était venu la voir, bien qu'elle ait refusé ses avances. Alors que nous tentions de le repousser, l'officier s'est énervé et a sorti son arme pour menacer Mohammad. J'ai tout de suite tenté de le maîtriser et de lui ôter son arme. Mais avant même de réaliser ce qui se passait, nous avons entendu une détonation et nous avons vu l'officier syrien s'écrouler sur le sol.

Quelques jours plus tard, le 25 septembre, durant la nuit, des officiers des services de renseignements syriens ont fait irruption chez moi. Ils m'ont enlevé sous les yeux terrifiés de mes parents.
Cette dernière image de moi les hante jusqu'à aujourd'hui.
Mon nom est Ali el-Hajj. Ne laissez pas mon histoire s'interrompre ici.

 

* « Fus'hat amal » est une plateforme numérique qui rassemble les histoires des personnes disparues au Liban. Le projet est financé par le Comité international de la Croix-Rouge, l'Union européenne, le National Endowment for Democracy et la Fondation Robert Bosch.
Des histoires d'autres personnes ayant disparu durant la guerre sont disponibles sur le site Web de Fus'hat amal à l'adresse: www.fushatamal.org
Si vous êtes un proche d'une personne disparue, vous pouvez partager son histoire sur le site du projet ou contacter Act for the Disappeared aux 01/443104, 76/933306.

 

Tous les témoignages dans notre dossier
Disparus de la guerre civile : S'ils pouvaient témoigner...

Mon nom est Ali. J'avais 8 ans quand la guerre a éclaté. J'ai passé les quatorze autres années de ma vie à me rendre à l'école, quand la situation le permettait, puis à m'engager dans les causes que je croyais les plus justes, d'abord la police puis le Parti communiste. Durant ces années, j'ai toujours su tirer le meilleur de chaque situation, conscient d'être épargné par la guerre et...

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