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À La Une - Espagne

Barcelone se recueille après les attentats qui ont endeuillé son été

L'enquête se focalise sur un imam qui aurait radicalisé les jeunes qui les ont commis.

Un policier espagnol près de la Sagrada Famailia, à Barcelone, en Espagne, le 20 août 2017. AFP / PASCAL GUYOT

Quelque 2.000 personnes se sont recueillies dimanche à la Sagrada Familia, la basilique emblématique de Barcelone, pour un hommage aux victimes des attentats sanglants en Catalogne, alors que les policiers continuaient à traquer un suspect, multipliant les barrages jusqu'à la frontière française.

"Ces journées ont été des jours de larmes, de beaucoup de larmes, mais surtout de grande humanité", a dit l'évêque, Sebastià Taltavull, l'un des prélats qui officiait la cérémonie de plus d'une heure.

Dans l'assistance, le roi d'Espagne Felipe VI et Letizia, installés au côté du président du Portugal, écoutaient gravement les religieux. Toute la classe politique espagnole assistait à la cérémonie, à commencer par le chef du gouvernement conservateur Mariano Rajoy, assis, protocole oblige, à côté du président de la Catalogne Carles Puigdemont avec qui les différends se multiplient depuis des mois autour de ses projets indépendantistes. Tous avaient le visage fermé, tandis que dans l'assistance, des badauds prenaient des photos avec leur téléphone, peu sensibles à la douleur de proches qui plongaient le visage dans leur mains.

A l'extérieur la cérémonie avait aussi attiré plusieurs centaines de personnes, sous le regard des tireurs d'élite postés sur les toits environnants. "Les Ramblas représentent quelque chose de très fort pour nous, nous nous y promenons souvent. Ca aurait pu m'arriver à moi, à mes enfants, à n'importe qui", confiait à l'AFP TV, en sanglots, Teresa Rodriguez, Barcelonaise depuis près de 50 ans. Des policiers lourdement armés veillaient aussi à la sécurité aux abords de la basilique.

 

(Lire aussi : Ripoll, paisible ville catalane où auraient grandi des jihadistes)

 

Un imam sorti de prison
Pendant ce temps, la police poursuivait l'enquête, recherchant toujours un Marocain de 22 ans, Younès Abouyaaqoub, qui pourrait avoir conduit la camionnette qui a fauché des dizaines de passants jeudi à Barcelone, faisait 13 morts et plus de cent blessés.

L'organisation jihadiste Etat islamique a revendiqué l'attentat de même que celui qui a suivi quelques heures plus tard quand une voiture a foncé dans la foule à Cambrils, à 120 km au sud de Barcelone, faisant un mort. Ses cinq occupants ont été abattus par la police. Les contrôles routiers s'intensifiaient dimanche dans la province de Gérone, frontalière avec la France, selon la police régionale.

Abdelbaki As Satty, un imam de la petite ville de Ripoll, au pied des Pyrénées dans cette même province de Gérone, apparaît de plus en plus comme l'un des protagonistes de la macabre fuite en avant qui a tué 14 personnes. Agé d'une quarantaine d'années, il aurait pu radicaliser la douzaine de jeunes qui auraient intégré avec lui la cellule ayant organisé les attentats. La police a perquisitionné son domicile à Ripoll samedi matin, a indiqué à l'AFP son colocataire qui ne donne que son prénom, Nourddem.

D'après les médias espagnols qui citent des sources policières, les enquêteurs cherchaient ainsi à prélever ses traces d'ADN et les comparer à celles des restes retrouvés dans une maison détruite par une explosion dans la ville catalane d'Alcanar, où les terroristes présumés cherchaient à fabriquer des bombes.

La police tenterait d'identifier les restes de trois personnes, et non deux comme indiqué jusqu'à présent.
Les enquêteurs croient que les conjurés préparaient un attentat d'envergure mais que l'explosion accidentelle les a conduit à se lancer dans des opérations plus rudimentaires.

Toujours d'après les médias, Abdelbaki As Satty avait déjà fait de la prison pour des délits mineurs. Selon El Pais et El Mundo, citant des sources de la lutte antiterroriste, il aurait rencontré en prison, dont il est sorti en janvier 2012, des détenus en lien avec les attentats islamistes de mars 2004 qui avaient causé la mort de 191 personnes dans des trains de banlieue à Madrid.

 

(Lire aussi : Attaques en Espagne: au Maroc, les proches de suspects n'ont "rien vu venir")

 

Retour au sport
Au troisième et dernier jour de deuil officiel, Barcelone tentera aussi de revenir à la normale grâce à sa passion pour le foot, qui reprendra ses droits dimanche avec un premier match de la saison du FC Barcelone au Camp Nou, face au Betis Séville, sous haute sécurité.

Une minute de silence est prévue en hommage aux victimes des attaques et les joueurs barcelonais, qui afficheront floqué sur leur dos "Barcelona" à la place de leur nom, porteront un brassard noir en signe de deuil.

Dans ces "circonstances extraordinaires et lamentables", l'entraîneur barcelonais Ernesto Valverde a affiché samedi sa "solidarité" avec les victimes et leurs familles, fidèle à la devise du Barça, "més que un club" ("plus qu'un club"), symbole d'un fort engagement politique, culturel et social en Catalogne.

Le gouvernement a décidé samedi de maintenir le niveau d'alerte terroriste à 4, évitant son niveau maximum 5, synonyme de risque d'attentat imminent, mais renforçant encore les mesures de sécurité alors que la saison touristique bat son plein.

 

 

 

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