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Économie - Rapport

Pas de reprise significative de l’économie, constate Bank Audi

La banque souligne toutefois le niveau record des réserves de la Banque centrale au premier semestre et la « croissance saine » des dépôts bancaires.

Pour Bank Audi, « le Liban n’est pas dans un piège fiscal ». Jamal Saidi/Reuters

L'économie réelle a enregistré une légère amélioration au premier semestre, mais cela reste insuffisant pour relancer l'activité, au ralenti depuis plus de cinq ans. Tel est le constat dressé par le département de recherche de Bank Audi dans son dernier rapport trimestriel sur l'économie libanaise publié hier.

Les auteurs du rapport prennent notamment à témoin l'indicateur synthétique de la Banque du Liban – un indicateur composite de l'activité économique publié chaque mois. « Ce dernier a atteint 304,2 points sur les six premiers mois de 2017, en hausse de 4,8 % en rythme annuel, contre une croissance moyenne de 2,5 % sur les premiers semestres des trois dernières années », a confirmé à L'Orient-Le Jour le directeur du département de recherche de Bank Audi, Marwan Barakat. Il rappelle en revanche que la croissance du PIB a affiché une moyenne de 1,7 % depuis le début du conflit syrien en 2011, contre 9,2 % entre 2006 et 2010.

 

(Lire aussi : L’embellie du marché immobilier reportée à 2018 ?)

 

 

Nouvelles opérations de la BDL
Le rapport précise que la légère amélioration constatée au premier semestre est plus liée à la reprise de la consommation qu'au rythme des investissements, pénalisé par l'attentisme des investisseurs. Une tendance perceptible, d'après Bank Audi, à travers la « faible croissance » de l'activité de prêt sur cette période. Bank Audi établit, par exemple, que « l'activité d'octroi de crédit a progressé à un rythme plutôt lent, à 2,2 % depuis le début de l'année (à 58,4 milliards de dollars, NDLR) contre 3,1 % sur la même période en 2016 ». Les auteurs du rapport ajoutent que la consommation a en revanche bénéficié d'un coup de pouce suite à l'arrivée « d'un nombre supérieur » d'expatriés libanais et de touristes à fin juin (+14,2 %).

S'agissant des autres secteurs de l'économie réelle, Bank Audi signale que l'agriculture est restée « sous pression » au premier semestre, comme en témoigne la baisse des exportations agricoles (-4,7 % en un an, un phénomène lié à la fermeture de la frontière syro-jordanienne depuis 2015). Cela va en revanche mieux pour les exportations industrielles, qui ont progressé de 4,6 % à fin juin, « malgré la hausse des coûts de transport ». Le déficit de la balance commerciale a, lui, reculé de 0,8 % à fin juin à 7,9 milliards, selon les douanes. Quant au secteur immobilier, ses performances sont mitigées au premier semestre, avec, d'une part, la hausse du nombre et de la valeur des transactions immobilières (+12 % et +12,3 %, respectivement) ; tandis que la surface totale des permis de construire et les livraisons de ciment ont reculé de 0,8 % et de 4,4 %. Ils évoquent en outre la « croissance des flux financiers à l'entrée » de 9 % au premier semestre, une hausse toutefois « insuffisante pour effacer le déficit de la balance des paiements », qui a atteint 1,1 milliard de dollars à fin juin – contre près de 1,8 milliard un an plus tôt.

Au niveau du secteur financier, Bank Audi a notamment salué la hausse des réserves de devises de la BDL, qui ont atteint 41,1 milliards de dollars, contre 40,7 milliards fin 2016. Un seuil atteint suite à la hausse de 2,3 milliards de dollars des avoirs extérieurs de la BDL en juin consécutive « aux nouvelles opérations de la BDL ». Pour attirer plus de dollars, la Banque centrale a en effet proposé en juin aux établissements intéressés d'appliquer respectivement des hausses de 0,5 et de 1 point de pourcentage sur la rémunération de leurs nouveaux apports en dollars et en livres, sur des échéances à long terme. Selon Bank Audi, ces opérations ont aussi permis à la BDL de gonfler ses réserves à un niveau historique (42,2 milliards de dollars) à fin juillet.

Les auteurs du rapport soulignent en outre la « croissance saine » des dépôts auprès des banques commerciales, qui ont progressé de 8,5 % en un an, à 167,7 milliards de dollars, tandis que les actifs de ces dernières ont augmenté de 9,4 %, à 208,2 milliards de dollars. S'agissant enfin des finances publiques, le rapport note la hausse de la dette publique (+2,1 % à 76,5 milliards de dollars à fin juin) et rappelle que le projet de budget pour 2017, actuellement étudié en commission parlementaire, table sur un déficit de 4,8 milliards de dollars (-2,2 % par rapport au record de 2016). Malgré ces chiffres, Bank Audi considère que « le Liban n'est pas dans un piège fiscal » et reste notamment couvert par les « importantes » réserves en devises de la BDL ou encore les perspectives offertes par la réactivation du dossier de l'exploitation des réserves présumées d'hydrocarbures offshore après des années de blocage. « Il ne faut être ni optimiste ni pessimiste. Les paris à long terme sur la stabilité du pays ont porté leurs fruits. Depuis 1993, le rendement des bons du Trésor libanais et des eurobonds ont été en moyenne de respectivement 11% et 7% », conclut M. Barakat.

 

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