Le Rassemblement de Saydet el-Jabal a mis en garde hier contre « l'abandon progressif de la prise de décisions souveraines par l'État au profit du Hezbollah » et « ses répercussions dangereuses sur le pays et tous les Libanais ».
« Il n'est pas normal que les Libanais attendent de savoir quel sera leur destin à partir des apparitions du secrétaire général du Hezbollah », a estimé le rassemblement dans un communiqué à l'issue de sa réunion hebdomadaire, déplorant « l'absence de l'État » à ce niveau.
« Les gens du pouvoir se contentent d'occuper vainement leurs postes, alors que l'influence réelle se trouve entre les mains d'une milice sectaire qui décide du sort du Liban et en fait un satellite de l'axe iranien, comme l'a exprimé clairement le cheikh Naïm Kassem, lorsqu'il a dit : "La résistance combat, l'armée soutient et le peuple appuie" », ajoute Saydet el-Jabal.
Le rassemblement a par ailleurs appelé à la préservation de l'unité de l'armée et son droit exclusif au monopole de la violence légitime. « Aucune partie ne devrait en délimiter les responsabilités ou lui donner des directives de combat dans le cadre d'un partenariat suspect. L'armée ne peut pas être le partenaire de la communauté internationale au sud du Litani conformément à la 1701 et en même temps celle des pasdaran au nord du Litani », note le communiqué.
Entre le marteau d'« une milice qui contrôle ses décisions à l'intérieur » et l'enclume de la communauté internationale qui « prévoit des sanctions qui pourraient mettre à rude épreuve son secteur bancaire et sa situation économique », le Liban se trouve devant un choix cornélien : « L'implosion ou la mise au ban de la communauté arabe et internationale », souligne Saydet el-Jabal. Aussi « le gouvernement est-il appelé à recouvrer sa décision souveraine, faute de quoi c'est lui qui assumera la responsabilité des sanctions qui toucheront le Liban du fait du comportement du Hezbollah », ajoute le texte.
« Nous rappelons enfin aux chrétiens en général et aux maronites en particulier que la gloire du Liban a été donnée à celui qui a arraché l'État libanais des mains du mandat pour qu'il soit libre, indépendant et démocratique », a indiqué Saydet el-Jabal, face au soutien de certains chrétiens au Hezbollah. « Nous n'acceptons pas que quiconque mette la main sur l'État et le destin de la nation, surtout s'il s'agit d'une milice qui dépend franchement d'un État étranger. C'est l'État, fondé sur la Constitution et les lois, qui protège le Liban. Le reste n'est que dhimmitude, que nous rejetons », a conclu le rassemblement.
commentaires (0)
Commenter