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À La Une - Venezuela

Confusion au Venezuela au lendemain d'une attaque contre l'armée

"Il n'y a pas d'alternative au respect des institutions légitimes, à la séparation des pouvoirs et au respect des droits des citoyens à exprimer librement leur opinion politique", répète l'UE.

Le président vénézuélien Nicolas Maduro, lors de son émission hebdomadaire "Les dimanches avec Maduro", à Caracas, au Venezuela, le 6 août 2017. Miraflores Palace/Handout via REUTERS

Des "mercenaires" accusés d'une "attaque terroriste" contre une base militaire étaient recherchés lundi au Venezuela, nouvel épisode confus dans ce pays plongé dans sa pire crise politique depuis des décennies, avec des manifestations ayant fait 125 morts en quatre mois.

Selon le président Nicolas Maduro, l'attaque d'une durée de trois heures survenue dimanche dans la ville de Valencia (nord) a été menée par une vingtaine d'hommes dont un ex-militaire. Deux assaillants ont été tués, huit arrêtés, une dizaine d'autres prenant la fuite après s'être emparé d'armes.

Le chef de l'Etat, confronté depuis début avril à une vague de manifestations quasi-quotidiennes exigeant son départ, a nié que cet incident, mené selon l'armée par "un groupe de criminels civils portant des uniformes militaires et un lieutenant ayant déserté", constitue une "rébellion" militaire.
Il a préféré parler d'"attaque terroriste" comme il avait déjà qualifié fin juin un épisode similaire : le survol de Caracas en hélicoptère par un policier - toujours recherché - qui a selon le gouvernement lancé quatre grenades sur la Cour suprême et tiré 15 coups de feu contre le ministère de l'Intérieur, sans faire de victime.

Le président socialiste ne cesse de dénoncer l'existence d'un complot pour le renverser, mené selon lui par la droite avec le soutien de Washington.
Principal pilier du pouvoir, la puissante armée vénézuélienne est jusqu'à présent restée sourde aux appels de l'opposition à la rejoindre.

 

 

L'UE inquiète
Dans une vidéo supposément tournée dans la base de Valencia circulant sur les réseaux sociaux, un homme se présentant comme le capitaine Juan Caguaripan se dit "en rébellion légitime" contre "la tyrannie assassine de Nicolas Maduro".
"Ceci n'est pas un coup d'Etat, ceci est une action civique et militaire pour rétablir l'ordre constitutionnel", affirme l'homme, flanqué de quinze personnes en tenue de camouflage, certaines armées.

L'attaque renforce les craintes de violences accrues au Venezuela, dont la profonde crise politique et économique suscite les critiques de la communauté internationale, inquiète de la dérive autoritaire du dirigeant socialiste élu en 2013.

L'Union européenne s'est alarmée à nouveau de la situation lundi dans un communiqué : "Il n'y a pas d'alternative au respect des institutions légitimes, à la séparation des pouvoirs et au respect des droits des citoyens à exprimer librement leur opinion politique".

Car le chavisme - du nom d'Hugo Chavez, président de 1999 jusqu'à sa mort en 2013 -, dont l'hégémonie avait été mise à mal par la large victoire de l'opposition de centre droit aux élections législatives fin 2015, a repris désormais la main sur l'ensemble des institutions.
Fin juillet, il a fait élire une Assemblée constituante, contestée par l'opposition et par une grande partie de la communauté internationale.
Elle a commencé ses travaux samedi, au sein-même du bâtiment du Parlement, en destituant la procureure générale Luisa Ortega, chaviste devenue ces derniers mois l'une des principales adversaires de M. Maduro.
Elle a été remplacée par un fidèle du président Maduro: le Défenseur du peuple (chargé de veiller au respect des droits de l'homme) William Saab, 59 ans.

 

(Pour mémoire : La Constituante inaugurée, malgré le rejet de l'opposition)

 

'Commission de la vérité'
Cette première action de la Constituante, qui doit poursuivre ses travaux lundi, "a affaibli encore plus la perspective d'un retour pacifique à l'ordre démocratique au Venezuela", s'est inquiétée l'UE.

Le Venezuela semble chaque jour plus isolé sur la scène internationale: les Etats-Unis ont accusé Nicolas Maduro d'avoir fait "un autre pas vers la dictature", tandis que le Mercosur, le marché commun d'Amérique du Sud, a suspendu samedi le Venezuela "pour rupture de l'ordre démocratique".
Le Pérou a convoqué pour mardi une réunion des ministres des Affaires étrangères de quatorze pays latino-américains afin de discuter de la crise.

La Constituante a le pouvoir de dissoudre le Parlement actuel, dominé par l'opposition, et veut réécrire la Constitution de 1999. Elle a aussi créé une "Commission de la vérité" chargée de poursuivre les députés et leaders d'opposition ayant commis des "crimes". Le président Maduro l'a appelée à lever l'immunité des députés du camp adverse.

M. Maduro a fixé pour mission à la Constituante d'apporter la "paix" et redresser l'économie en lambeaux de cette nation pétrolière, autrefois la plus riche d'Amérique du Sud. L'opposition l'accuse de vouloir l'utiliser pour accroître ses pouvoirs et prolonger son mandat qui s'achève normalement en 2019.

 

 

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