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Lifestyle - La Mode

Explosion stellaire chez Rani Zakhem

Après une collection spectaculaire en hommage à Dalida, le couturier Rani Zakhem proposait, lors de la semaine romaine de la haute couture, Alta Roma, début juillet, une variation glamour sur le thème de l'étoile. Éclatée, sublimée, stylisée, l'étoile y joue une partition à la fois romantique et contemporaine.

Modèles de la collection Rani Zakhem Haute Couture, automne-hiver 2017. Photo DR

Pur produit de la Parsons The New School de New York, le créateur Rani Zakhem a commencé par développer son sens des volumes et des structures en étudiant l'architecture. Ce couturier exigeant, travailleur acharné qui enchaîne les nuits blanches et n'hésite pas à faire défaire des robes qui ont nécessité des dizaines d'heures de confection, est sans cesse en quête de sa « note bleue ». Celle-ci est située quelque part au milieu d'un bal grandiose et suranné où surgit tout à coup une femme irréelle. Sa collection sur le thème de l'étoile fait partie de cette obsession.

Une étoile, qu'est-ce, sinon une planète mystérieuse et inaccessible, parfois inexistante et dont on perçoit encore, bien que depuis longtemps éteinte, la lointaine lumière ? Constamment inspiré par les fêtes démentes de l'entre-deux-guerres, le glamour de l'âge d'or hollywoodien et la fulgurante et délirante carrière du Studio 54 à New York, Rani Zakhem célèbre l'étoile pour ce qu'elle est : un accent scintillant sur la soie de la nuit et le brillant symbole de l'éternel féminin.

 

(Pour mémoire : Rani Zakhem célèbre Dalida et les années disco)

 

Une collection de géomètre
Architecte avant d'être créateur de haute couture, Rani Zakhem a retrouvé dans cette nouvelle collection ses talents de géomètre. L'étoile qui fait scintiller ses drapés et jupons illumine sa ligne de fourreaux de soie et éclaire ses décolletés savants, répond à son besoin de sublimer la femme, de l'entourer d'irréalité. Sous ses doigts, l'étoile explose, se fait miroir éclaté, poussière éblouissante, nuage fluorescent. Déconstruite, elle ne ressemble en rien à la banale figure à cinq ou sept branches qui la représente depuis des siècles. Elle est atomisée, enveloppante, tentaculaire. Puissante et dynamique, elle est feu d'artifice, big bang, cascade pyrotechnique, lumière liquide.

 

(Pour mémoire : Une robe Rani Zakhem aux Golden Globes)

 

Pure lumière
Et puisqu'il s'agit, dans cette collection, de pure lumière, toutes les couleurs du prisme apparaissent tour à tour dans des robes sculpturales en organza de soie, mousseline, tulle et satin précieux. Lilas et cyclamen d'abord, en fourreaux illuminés d'éclaboussures et de brisures d'argent. Ici, la taille est soulignée d'une ceinture en trompe-l'œil brodée d'un motif qui essaime à partir d'une étoile centrale. Là, comme un clin d'œil à l'astrologie chinoise, une robe longue transparente décline en paillettes, dans une harmonie parme, des motifs immémoriaux où l'on devine des flammes stylisées.

Là encore, une robe sable en tulle piqueté d'étoiles d'or célèbre à elle seule la découverte d'une supernova ou la conquête du firmament. On se laissera éblouir par la perfection complexe du décolleté rectiligne d'un fourreau de soie rouge sang de bœuf qui irradie le buste, comme un chef-d'œuvre ultime, de ses cristaux d'argent. Les étoiles de midi elles-mêmes, qui symbolisent en Orient l'impossible, essaiment sur un modèle jaune tournesol drapé dans le plus pur style Zakhem.

 

Reine de la nuit ou star du disco
Quand on ne voit pas d'étoile, il suffit de regarder de plus près. Sur ce fourreau noir, les broderies sont elles-mêmes constituées d'étoiles obscures, amassées comme des laves célestes. Ailleurs, on verra ruisseler, en cristaux irisés, les couleurs irréelles d'une pluie de comètes. Dans cet éblouissant crescendo se glissera un fourreau plissé magnifié d'étoiles d'or, aussi digne de la Reine de la nuit de Mozart que d'une icône disco du Studio 54. On apercevra aussi, en hommage à cette période Art déco que chérit le créateur, une robe corolle noire comme trempée dans une poussière d'or qui s'accumule de manière aléatoire sur le bas du jupon, pareille à la matière du bonheur dans un somptueux sablier. On se laissera séduire par un petit haut précieux, de coupe T-shirt, transparent et bordé, assorti à un fourreau de satin gris poudré, mais qui pourrait magnifier la tenue la plus ordinaire.

La robe de mariée, blanc de neige, traversée d'une tempête stellaire, est le point d'orgue poétique de cette collection inspirée. Les manches sous toutes leurs formes, notamment bishop, introduisent un élément stylistique sophistiqué à cette célébration de la lumière.
Entre Guerre des étoiles, Nuit des Perséides, éruption volcanique et aurore boréale, Rani Zakhem aura relevé dans cette nouvelle collection le défi de Peau d'âne en taillant ses robes dans la texture des astres.

 

Pour mémoire

Rani Zakhem ranime les fastes des derniers empires

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