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Santé - La parole aux médecins

Le rôle du médecin anesthésiste, encore entouré de confusion

Une importante confusion existe chez les patients libanais sur le rôle du médecin anesthésiste et sur la perception de l'acte anesthésique. C'est ce qui ressort de l'enquête réalisée par le service d'anesthésie et de réanimation de l'Hôtel-Dieu de France entre mars et mai 2017. Une enquête qui avait pour objectifs de sensibiliser les Libanais au rôle de l'anesthésiste et d'identifier leurs inquiétudes liées à l'acte anesthésique. Ce travail a été mené sur des patients de plus de 18 ans programmés pour une intervention chirurgicale. Quelque 782 patients avaient répondu à un questionnaire distribué à 1 000 malades.
Confirmant l'impression initiale qu'une confusion existe concernant le médecin anesthésiste et son rôle, l'enquête démontre que 20 % de l'échantillon ne sait pas que l'anesthésiste est médecin et que 85 % des personnes interrogées n'ont aucune idée du nombre d'années d'études nécessaires pour devenir anesthésiste. La moitié de l'échantillon ne sait pas non plus quel est le rôle de l'anesthésiste à l'issue d'une opération chirurgicale, et 85 % des patients interrogés ne connaissent pas le rôle que joue l'anesthésiste dans les unités de réanimation et au sein de la clinique de la douleur.
Quant aux facteurs d'inquiétude des patients en rapport avec l'acte d'anesthésie, ils sont liés à la peur de se réveiller pendant l'intervention (15,6 %) ou de ne pas se réveiller à la fin de l'intervention chirurgicale (33,1 %), à la crainte d'infections postopératoires (18,3 %) ou de douleurs au réveil (17,2 %), à la crainte d'avoir des nausées/vomissements (8,8 %) ou des allergies aux produits anesthésiques (7 %).
Une campagne d'information s'impose donc. Les patients doivent réaliser que l'anesthésiste est un médecin qui fait sept ans d'études de médecine, suivis d'une spécialisation de quatre à cinq ans, selon les universités et leur programme de formation. Devenir anesthésiste nécessite donc entre onze et douze ans d'études.
L'anesthésiste est responsable de tout le processus de conduite de l'anesthésie, en cas d'intervention chirurgicale : d'abord lors de la consultation préanesthésique, ensuite au bloc opératoire pendant l'acte chirurgical, puis dans la salle de surveillance postopératoire ou salle de réveil, et enfin dans la gestion de la douleur postopératoire. Il intervient également dans tous les actes anesthésiques qui ne nécessitent pas de bloc opératoire, notamment en endoscopie digestive ou en maternité pour les accouchements. Il est aussi responsable de la clinique de gestion du traitement de la douleur aiguë ou chronique.
Dans nombre d'hôpitaux, le médecin anesthésiste est également réanimateur. Il prend en charge les patients admis dans les unités de réanimation chirurgicale, à la suite d'opérations lourdes ou compliquées.
Parmi les responsabilités susmentionnées, le rôle de l'anesthésiste commence à la consultation d'anesthésie. Celle-ci répond à une triple exigence, évaluation du risque, information du patient et communication avec l'ensemble des professionnels impliqués dans la prise en charge du malade. Et ce dans l'objectif de limiter les risques de complications pré ou post-interventionnelles, par le choix de la meilleure technique d'anesthésie et d'analgésie, et par la bonne préparation du patient. Car il n'y a pas une seule anesthésie. La technique (générale ou régionale) et les produits varient selon l'acte chirurgical, l'âge et l'état du patient, parfois même ses préférences. Au terme de l'intervention, l'anesthésiste accompagne le patient en salle de réveil pour assurer un réveil confortable et indolore. Ce passage en salle de réveil est obligatoire et peut durer plusieurs heures avant le retour du patient dans sa chambre d'hôpital.

Professeure Samia Madi JEBARA, docteur Joanna TOHMÉ
Service d'anesthésie-réanimation de l'Hôtel-Dieu de France, Université Saint-Joseph

Une importante confusion existe chez les patients libanais sur le rôle du médecin anesthésiste et sur la perception de l'acte anesthésique. C'est ce qui ressort de l'enquête réalisée par le service d'anesthésie et de réanimation de l'Hôtel-Dieu de France entre mars et mai 2017. Une enquête qui avait pour objectifs de sensibiliser les Libanais au rôle de l'anesthésiste et d'identifier...

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