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Liban - Polémique

Forcing des partis chrétiens pour un « rééquilibrage » à l’UL

Un sit-in a été organisé, hier, en signe de solidarité avec Abdallah Sayyed au siège de la section 4 de l’UL à Zahlé. Photo ANI

Le tollé provoqué dans les milieux chrétiens, à la suite de la nomination de Abdallah Hussein Sayyed (sunnite) à la direction de la section 4 des sciences sociales de l'Université libanaise à Zahlé (qui était détenue par un grec-catholique), n'est pas près de prendre fin. Et pour cause : les partis chrétiens (Courant patriotique libre, Forces libanaises et Kataëb) semblent déterminés à mener la bataille du « recouvrement des droits des chrétiens » jusqu'au bout.

Si ces partis dénoncent une « atteinte à la présence des chrétiens au sein de l'université publique », les milieux proches du recteur de l'UL, Fouad Ayoub – appuyé par le mouvement Amal de Nabih Berry –, assurent que la nomination de M. Sayyed est une mesure conforme aux textes de loi en vigueur. Des sources proches de M. Ayoub expliquent dans ce cadre à L'Orient-Le Jour que la désignation d'un directeur d'une section se fait sur proposition du conseil de la faculté, après examen des candidatures des professeurs de la branche en question. En l'occurrence, la section 4 des sciences sociales à Zahlé. Et il appartient au recteur de choisir la personne remplissant les conditions requises, parmi les cinq premières personnes choisies par les professeurs, ajoute-t-on de mêmes sources, notant que ce choix n'est aucunement lié à l'appartenance confessionnelle des candidats. On s'empresse, toutefois, de nuancer ces propos : la coutume veut que soit respectée une répartition confessionnelle des postes. Mais, dans le cas spécifique de la section de Zahlé, aucun candidat chrétien ne remplissait les conditions de nomination. D'où la désignation de M. Sayyed de confession sunnite.

 

(Lire aussi : Des voix chrétiennes s’élèvent après la nomination d’un directeur de section sunnite à l’UL)

 

Mais ces explications ne semblent pas satisfaire les formations chrétiennes majoritaires. La dernière décision de Fouad Ayoub pourrait ainsi constituer la goutte qui a fait déborder le vase. Pour ces formations, la protestation ne se limite pas à l'affaire de Zahlé, mais porte sur la gestion de l'UL dans son ensemble.
C'est ainsi que Georges Azzi, président du conseil pédagogique au sein des Kataëb, fait état de « failles entachant plusieurs aspects du fonctionnement de l'UL ». Interrogé par L'OLJ, M. Azzi fait valoir que « ces failles observées dans les nominations et la répartition des budgets (pour ne citer que ces deux exemples) laissent des répercussions négatives chez les chrétiens ». « Il faut que l'équilibre soit respecté, dans la mesure où l'UL devrait être l'université de tous », note le cadre Kataëb, avant de poursuivre : « Cette université risque de devenir monochrome si un changement significatif ne s'opère pas pour mettre fin à l'abus de pouvoir observé aujourd'hui. » Georges Azzi va même plus loin. Il appelle à « réformer et repenser l'UL, en vue de redéfinir sa mission en fonction des besoins de la société ».

Commentant les accusations de « confessionnalisation du dossier » lancées récemment contre sa formation et celles dirigées par Gebran Bassil et Samir Geagea, M. Azzi déclare sans détour : « Nous ne cherchons pas à adopter un discours confessionnel, mais on nous oblige à le faire, pour préserver nos droits. »

 

(Pour mémoire : « Si l’UL va continuer à être à ce point soumise, il n’y aura aucun espoir de changement pour la jeunesse »)

 

La détermination des FL
En dépit de leur désaccord politique, les partis dirigés par Samy Gemayel et Samir Geagea, ainsi que le CPL convergent sur la question de la préservation des droits des chrétiens. À la faveur de cette logique, des sources FL assurent à L'OLJ que la formation de M. Geagea est déterminée à aller jusqu'au bout dans ce dossier. Dans les mêmes milieux, on dénonce le fait que « certains profitent du manque de sensibilisation des chrétiens, pour s'emparer de leurs droits ».

Les partis chrétiens n'ont certainement pas donné au dossier une coloration confessionnelle. Ils veulent que soit respectée leur présence au sein des institutions de l'État, note-t-on de même source, précisant que le problème ne se situe pas avec la communauté sunnite, mais avec le recteur de l'UL qui bloque la désignation d'un chrétien à un poste, en raison d'une simple formalité administrative. Une attitude qu'il n'adopte pas quand il s'agit de personnes appartenant à d'autres communautés.

Notons enfin que le président de l'association Labora (qui œuvre pour encourager les jeunes chrétiens à intégrer le secteur public), le père Tony Khadra, évoquera la question de l'UL lors d'une conférence de presse qu'il tiendra aujourd'hui au siège de l'association, en collaboration avec le CPL, les FL et les Kataëb.

 

 

Pour mémoire

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