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Liban

À l’UL de Tripoli, la grève estudiantine se poursuit sur fond de menaces d’escalade

En révoquant Antoine Tannous, nommé récemment directeur à la faculté des sciences économiques et de gestion, section 3, de l'Université libanaise (UL) à Tripoli, le recteur et le conseil de l'établissement se sont attiré les foudres de nombreux mécontents, qui ont estimé que l'UL n'aurait pas dû ployer sous les menaces et protestations des étudiants sunnites contrariés par la nomination d'un directeur chrétien. Estimant que la communauté sunnite a été écartée, même si certains y ont vu une manière de rétablir un certain équilibre confessionnel sur l'ensemble du territoire libanais, les étudiants sunnites de la faculté, toutes affiliations politiques confondues, avaient en effet observé un sit-in et déclaré une grève ouverte qui se poursuit, jusqu'à la nomination d'un certain Mohammad Hout.
Le ministre de l'Économie et du Commerce Alain Hakim a ainsi regretté via Twitter que « les considérations confessionnelles prévalent sur les considérations académiques dans les décisions prises au sein de l'UL ». « Nous espérions que le conseil de l'établissement entreprenne une réforme qualitative, mais certaines personnes ont malheureusement empêché cela », a-t-il aussi tweeté. La veille, le ministre de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur Élias Bou Saab avait estimé que « le recteur est en train de rectifier ses fautes en en commettant d'autres », qualifiant la révocation de M. Tannous d' « injustice ».
L'association des amis de l'UL Aulib a pour sa part commenté l'affaire en estimant que « les universités ne se développent qu'en respectant les us et coutumes et en appliquant les lois ». « Toute atteinte aux lois et coutumes est une atteinte portée à la crédibilité de l'établissement. Ce qui s'est passé à l'UL à Tripoli est un coup porté à la coexistence et à une longue histoire de fraternité entre les communautés », a ajouté le communiqué. Pour sa part, l'Union Aura a assuré que « les incidents en question ébranlent la crédibilité de l'établissement et augmentent les divisions entre Libanais alors que l'Université libanaise devrait œuvrer pour la promotion des valeurs de la coexistence ». « Nous appelons les responsables à œuvrer pour l'ouverture de nouvelles branches universitaires où les étudiants et enseignants ne seront pas soumis aux menaces extrémistes et aux agissements terroristes », a ajouté Aura.

L'UL répond sans détails aux accusations
De son côté, le secrétariat du conseil de l'UL a rendu public un communiqué dans lequel il a tenu à assurer que « l'université bénéficie d'une indépendance administrative, financière et académique », et qu' « elle gère ses propres affaires à travers son recteur et son conseil ». « Le conseil, en fonctions depuis le mois de septembre, œuvre afin d'étudier de nombreux dossiers dans un esprit de démocratie, de consensus et d'unanimité quand cela est possible. Les informations selon lesquelles le conseil connaît des différends entre ses membres sont erronées », a poursuivi le texte, qui a assuré que « toute remarque concernant la performance de l'UL devrait se faire selon les règles et non pas à travers les médias ».
Enfin, Naïm Maassarani, le responsable des universités au courant al-Azm, a assuré à L'Orient-Le Jour que les cours sont toujours suspendus à la faculté des sciences économiques et de gestion, section 3, et que la grève se poursuit. « Nous recourrons à l'escalade mardi si jamais un nouveau directeur n'est pas nommé, mais nous pensons que cela ne devrait plus tarder », a-t-il estimé.
Naïm Maassarani a toutefois tenu à assurer que « cette affaire et notre manifestation ne sont nullement sectaires et ne devraient pas être comprises de manière confessionnelle ». « Nous n'avons pas protesté contre la nomination de directeurs chrétiens dans d'autre facultés avoisinantes, mais dans ce cas, une erreur a été commise. Une communauté est en train d'être écartée et nous serons les premiers à soutenir les étudiants de toute autre confession si jamais un jour ils se retrouvaient victimes de politiques vindicatives similaires », a-t-il déclaré avant de poursuivre : « Si le conseil des facultés, formé de sept membres, dont le directeur, comprenait au moins un seul membre sunnite, nous n'aurions pas déclenché ce mouvement de protestation. »

En révoquant Antoine Tannous, nommé récemment directeur à la faculté des sciences économiques et de gestion, section 3, de l'Université libanaise (UL) à Tripoli, le recteur et le conseil de l'établissement se sont attiré les foudres de nombreux mécontents, qui ont estimé que l'UL n'aurait pas dû ployer sous les menaces et protestations des étudiants sunnites contrariés par la...

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