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À La Une - diplomatie

Tillerson obtient au Qatar un accord sur la lutte antiterroriste

Le secrétaire d’État américain doit rencontrer mercredi à Jeddah ses homologues d'Arabie saoudite, des Emirats, de Bahreïn et d'Egypte.

 

Le secrétaire d'État américain Rex Tillerson et le ministre qatari des Affaires étrangères cheikh Mohammad ben Abdel Rahman al-Thani, le 11 juillet 2017 à Doha. REUTERS/Naseem Zeitoon

Le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson a obtenu mardi l'accord du Qatar à un programme de lutte contre "le financement du terrorisme", au moment où ce pays est mis à l'index par ses voisins pour son soutien présumé aux groupes extrémistes.

M. Tillerson a entamé lundi à Koweït une tournée dans le Golfe pour aider à trouver une issue à la crise inédite entre le Qatar et ses voisins, dont la puissante Arabie saoudite, à propos du soutien présumé de Doha aux groupes extrémistes et de ses liens avec l'Iran. Le Qatar rejette les accusations de "soutien au terrorisme" et refuse que lui soit dictée sa politique étrangère, alors que l'Iran chiite est le grand rival régional du royaume saoudien sunnite.

L'accord sur la lutte antiterroriste, signé par le Qatar et les Etats-Unis, a été annoncé par le chef de la diplomatie qatarie, cheikh Mohammed ben Abderrahmane Al-Thani, lors d'une visite de M. Tillerson à Doha où il a été reçu par l'émir, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani.

"Aujourd'hui, le Qatar est le premier pays à signer avec les Etats-Unis un programme pour la lutte contre le financement du terrorisme", a déclaré cheikh Mohammed. "Nous invitons les pays qui nous imposent un blocus à s'y joindre" a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse conjointe avec M. Tillerson qui a regagné le Koweït où il passera la nuit avant de se rendre mercredi en Arabie saoudite.

L'accord précise "les efforts futurs que le Qatar peut faire pour renforcer sa lutte contre le terrorisme et s'attaquer activement aux problèmes du financement du terrorisme", a expliqué dans un communiqué un conseiller du secrétaire d'Etat, RC Hammond. "C'est un pas en avant".

 

 (Lire aussi : La crise du Golfe semble partie pour durer)

 

Réunion quadripartite à Jeddah
M. Tillerson a précisé que l'accord reposait sur la décision d'"éradiquer le terrorisme de la terre", prise par le sommet ayant réuni fin mai à Riyad une cinquantaine de dirigeants musulmans autour du président américain Donald Trump. Cet engagement "va commencer immédiatement sur plusieurs fronts", a ajouté le secrétaire d'Etat.

L'accord de Doha marque un premier pas dans la difficile mission de M. Trump à trouver un règlement de la crise. Le 5 juin, l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn et l'Egypte ont rompu avec le Qatar et lui ont imposé des sanctions économiques. Pour revenir sur leurs sanctions, les quatre pays ont exigé le 22 juin la satisfaction de 13 demandes, dont la fermeture de la télévision Al-Jazeera et d'une base turque, ainsi qu'une révision des liens avec l'Iran. Doha a rejeté en bloc ces demandes, estimant qu'elles violaient sa souveraineté.

Mercredi à Jeddah, dans l'ouest saoudien, M. Tillerson doit rencontrer ses homologues d'Arabie saoudite, des Emirats, de Bahreïn et d'Egypte. "Cette réunion reflète la volonté des quatre pays de renforcer la coordination et de montrer leur unité quant aux relations futures avec le Qatar", ont indiqué les Affaires étrangères égyptiennes en annonçant la rencontre quadripartite.

 

(Lire aussi : Crise du Golfe : "Aucune possibilité de confrontation militaire", selon Londres)

 

Concessions
Avant la visite du secrétaire d'Etat à Doha, RC Hammond avait estimé à Koweït, pays qui mène également une médiation dans la crise, qu'un règlement pourrait prendre des mois. Selon lui, l'enveloppe des treize demandes faites au Qatar n'était pas viable, mais prises une à une, certaines des conditions peuvent être remplies. Il a ajouté que des concessions devraient être faites par les deux camps et qu'en matière de soutien aux groupes extrémistes "il n'y a pas de mains propres", allusion au possible financement des adversaires du Qatar de tels groupes.

A l'issue des premiers entretiens lundi de M. Tillerson à Koweït, les Etats-Unis, le Koweït et la Grande-Bretagne, associée à la médiation, ont publié un communiqué pour exhorter les protagonistes "à résoudre au plus vite la crise à travers le dialogue".

Pour la délégation de M. Tillerson, l'objectif primordial est de faire tarir les sources de financement des groupes extrémistes pour consolider les gains obtenus contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI) en Irak et en Syrie et empêcher les attaques "terroristes" en Europe et ailleurs.

La base d'Al-Udeid mise à la disposition des Etats-Unis par le Qatar est une pièce maîtresse de la guerre menée par Washington contre l'EI.

 

 

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