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Culture - Installation

Invisible Borders : que reste-t-il de nos frontières ?

Beyrouth/Berlin : deux villes à la symétrie plus que déroutante sont à l'honneur jusqu'au 10 juillet à Mansion.

La réminiscence et la mémoire sont partie prenante de l’exposition qui transpose le visiteur dans le temps et l’interroge sur le futur. Photos D.R.

Une artiste avertie

Andrea Monrás Zöller est née en Espagne d'un père espagnol et d'une mère allemande, a vécu à Berlin en poursuivant des études de traduction pour adopter le quotidien beyrouthin quelque temps plus tard. Elle a développé une fibre artistique « sans étiquettes » et évite ainsi de se fixer des barrières. À partir de ces deux expériences citadines, l'artiste de 29 ans a cherché à constituer une analogie. Elle a mis en parallèle l'histoire des deux villes, et des constats se sont vite imposés, comme une évidence. 1989 : la chute du mur de Berlin ou « mur de la honte », marque la fin d'une ère. 1990 : la guerre du Liban prend fin. Mi-visible mi-invisible reste la démarcation entre Est et Ouest, encore aujourd'hui. Invisible Borders, installé à Mansion, est son premier grand projet en collaboration avec le photographe et documentariste Alfonso Moral et la graphic designer Miren Oller.

Deux villes divisées à lier

Berlin et Beyrouth sont des villes « cosmopolites et ouvertes », mais où « quelque chose est arrivé pour diviser les gens », analyse la jeune femme, et d'ajouter : « Maintenant, ils essaient de se réunir à nouveau. » Le défi est complexe mais étrangement similaire pour les deux cités. Le lien Beyrouth/Berlin est également palpable à la prononciation, avec des sonorités semblables. Comme si la linguistique avait préparé le parallèle. Finalement, c'est l'amour pour les deux capitales qui a poussé l'artiste à interroger le passé. Une interrogation menée au travers d'interviews, de papiers journaux découpés, d'objets retrouvés ou encore de vidéos reconstituées répartis entre la pièce principale et le sous-sol de la maison Mansion. Une « vieille villa libanaise » comme nous le rappelle Andrea Monrás Zöller, réhabilitée pour les artistes et partie intégrante du thème de l'exposition puisque « très proche de l'ancienne ligne de séparation ».

Une exposition comme expérience

De fait, la réminiscence et la mémoire sont partie prenante de l'exposition qui transpose le visiteur dans le temps et l'interroge sur le futur. Car il flotte dans l'air un sentiment de mélancolie lié aux objets et discours du vécu à contempler dans les lieux. À l'instar des cartes postales suspendues ou encore de la confession d'un certain Joseph, inscrite sur le mur, qui témoigne de son amour impossible. Le sous-sol propose une expérience plus énigmatique avec un film projeté sur Beyrouth et Berlin en relation. Un film sensoriel et libre d'interprétations diverses.

MANSION
Zokak el-Blatt
Jusqu'au 10 juillet, ouvert de 17h à 21h.

Une artiste avertie
Andrea Monrás Zöller est née en Espagne d'un père espagnol et d'une mère allemande, a vécu à Berlin en poursuivant des études de traduction pour adopter le quotidien beyrouthin quelque temps plus tard. Elle a développé une fibre artistique « sans étiquettes » et évite ainsi de se fixer des barrières. À partir de ces deux expériences citadines, l'artiste de...

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