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Économie - Commerce

Un ramadan en demi-teinte pour les professionnels

Commerçants et restaurateurs ont connu une baisse de leur activité, avant d'assister à un léger rebond durant la fête du Fitr.

Seuls les magasins d’habillement accessibles et non de haut standing, ainsi que les pâtisseries et chocolatiers ont connu une légère hausse de leur activité durant la période du Fitr. Ali Hashisho/Reuters

À chacun son ramadan et sa fête du Fitr ! Commerçants, restaurateurs et hôteliers ne peuvent pas tous se targuer d'avoir profité de cette période. « Nous avons observé une baisse de 10 % de l'activité commerciale par rapport au ramadan de l'an dernier et n'avons constaté qu'une légère amélioration de l'activité durant le deuxième et troisième jours (les 26 et 27 juin) du Fitr », déplore le président de l'Association des commerçants de Beyrouth, Nicolas Chammas. « Seuls les magasins d'habillement d'entrée de gamme, ainsi que les pâtisseries et chocolatiers ont connu une légère hausse de leur activité durant la période du Fitr », dit-il, avant de pointer du doigt la « grande inquiétude auprès des commerçants face à l'érosion du pouvoir d'achat des Libanais. »

 

Pas de hausse des prix
Une inquiétude qui explique sans doute en partie la modération des prix pratiqués cette année. « Les autorités mettent toujours en garde contre une hausse des prix durant le ramadan, mais la plupart des commerçants baissent leurs prix, à l'exception de certains vendeurs de produits alimentaires », affirme M. Chammas. De fait, l'indice fattouche publié par le ministère de l'Économie et du Commerce a baissé de 5 % sur un an pendant le ramadan 2017. Cet indice mesure l'évolution des prix des ingrédients de la célèbre salade de crudités libanaise en comparant leur moyenne à celle du mois précédant le ramadan.

Les restaurants, eux, ont dû faire face à une baisse bien plus considérable de leur activité durant le mois sacré. « Le chiffre d'affaires moyen d'un restaurant a baissé d'environ 50 % pendant le ramadan, et nous avions connu une situation similaire à la même période de l'an dernier », indique le président du syndicat des restaurateurs, Tony Ramy. Pour tenter de compenser, même partiellement, « une baisse de 70 à 80 % de leur activité durant les midis », les professionnels de la restauration ont proposé notamment des formules généreuses lors du repas de rupture du jeûne pour attirer un maximum de clients. « La majorité des restaurants ont proposé des formules variant entre 30 et 50 dollars par personne, incluant une soupe, des mezzés et un plat chaud traditionnel libanais. En général, les plats sont simples, pour permettre aux restaurants de proposer des offres compétitives au niveau des prix », détaille M. Ramy.

En revanche, les cafés ont connu une affluence exceptionnelle tout au long du mois de ramadan. Ces derniers ont vu leurs chiffres d'affaires augmenter de 30 % durant cette période. « Les cafés réalisent de bons chiffres surtout durant le sohour, le dernier repas avant le début du jeûne. Les gens commandent des desserts, des manakich, des jus, des narguilés... Il y a une bonne rotation sur les tables jusqu'à 3 heures du matin, indique M. Ramy. La fête du Fitr a été quant à elle excellente pour les restaurants, qui ont affiché complet pendant les quatre jours de fête », se réjouit-il.

 

Retour des touristes arabes
Et si durant le ramadan « les consommateurs étaient essentiellement des résidents », durant la période du Fitr « nous avons observé l'arrivée de touristes arabes, des Koweïtiens, des Saoudiens, des Jordaniens, des Égyptiens, mais nous n'avons pas encore de chiffres exacts », indique M. Ramy. Selon les chiffres de l'Aéroport international de Beyrouth (AIB), le nombre d'arrivées a atteint 652 617 passagers en juin, en hausse de 14 % par rapport à juin 2016. Durant la seule période du Fitr, « l'AIB a accueilli plus de 30 000 passagers par jour cette année contre une moyenne de 19 000 passagers durant la fête du Fitr de l'an dernier, confie une source à l'AIB. Néanmoins, cette évolution n'est pas imputable à la période en elle-même mais au développement de l'aéroport et l'ouverture de plusieurs nouvelles lignes », souligne-t-elle.

« Les hôtels quatre et cinq étoiles à Beyrouth ont affiché des taux d'occupation oscillant entre 90 et 100 % durant la période du Fitr, tandis que les hôtels en dehors de la capitale ont affiché des taux d'occupation allant de 50 à 70 % », se réjouit le secrétaire général du syndicat des hôteliers, Wadih Kanaan. « Cette amélioration de l'activité est en partie due au lancement de l'initiative "Estivons ensemble" qui comprend une série de promotions pour les touristes locaux et étrangers », précise M. Kanaan.

Les acteurs interrogés estiment que ce regain d'activité durant le mois de ramadan et la fête du Fitr est annonciateur d'une meilleure saison touristique cette année. « Le mois de ramadan de 2017 a eu lieu en mai-juin, tandis que l'an dernier c'était juin-juillet, en plein début de la saison estivale. C'est de bon augure pour la période de juillet et d'août », présage M. Chammas.

 

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