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À La Une - Sécurité

Le chef du groupe EI aux Philippines aurait fui Marawi

"L'opération se poursuit, les fusillades sont intenses. Nous avons gagné du terrain de façon substantielle", a assuré un général.

Des membres des forces spéciales de la police philippines à bord d'un camion à Iligan, alors que les forces armées combattent des insurgés dans la ville de Marawi. Photo REUTERS/Jorge Silva

Le chef présumé du groupe Etat islamique (EI) aux Philippines, Isnilon Hapilon, aurait fui la zone de Marawi (sud) où des combats opposent depuis cinq semaines les militaires aux jihadistes, a annoncé l'armée samedi.

Les combats avaient éclaté lorsque l'armée avait lancé le mois dernier une chasse à l'homme pour retrouver Hapilon, également chef du groupe islamiste Abu Sayyaf et l'un des terroristes les plus recherchés par les Etats-Unis.

Hapilon n'a pas été vu sur le champ de bataille de Marawi, a indiqué le chef de l'armée pour la région, le général Carlito Galvez.
"Il n'a pas été vu dans la région. Nous avons des informations selon lesquelles il aurait pu s'échapper mais nous cherchons toujours à les confirmer", a déclaré le général Galvez à la radio DZBB.
Selon lui, les combattants se réclamant du groupe Etat islamique, qui ont pris le contrôle le mois dernier de quartiers entiers de Marawi, principale ville musulmane des Philippines catholiques, ont "essuyé de lourdes pertes" dans la bataille. "La majorité du groupe, plus de la moitié, ont été tués ou blessés", a-t-il affirmé.

La quasi totalité des 200.000 habitants de cette ville à majorité musulmane ont fui après le soulèvement le 23 mai de centaines d'hommes armés qui ont hissé la bannière noire de l'EI.

 

(Pour mémoire : Aux Philippines, des otages libérés sains et saufs, les islamistes en fuite)

 

L'armée gagne du terrain
Samedi, les combats se poursuivaient à Marawi, l'armée menant des raids aériens et employant l'artillerie contre les poches toujours tenues par les islamistes, alors que les soldats livraient des combats de maison en maison.
"L'opération se poursuit, les fusillades sont intenses. Nous avons gagné du terrain de façon substantielle", a assuré le général Galvez.

Près de 300 combattants islamistes et 67 militaires ont été tués depuis le début des combats le 23 mai, selon un bilan officiel.
D'après les spécialistes des questions de sécurité, Isnilon Hapilon s'efforce d'unifier les groupes philippins qui ont fait allégeance à l'EI, dont le groupe Maute, du nom de deux frères considérés comme les principaux meneurs des combats par les autorités.

Selon l'officier, il y aurait de "fortes indications" que deux ou trois des frères Maute auraient été tués, dont Omarkhayam Maute, considéré comme le chef du groupe.
Seulement un des frères Maute, Abdullah, a été vu pendant les combats, a précisé le général Galvez.

Hapilon dirige une faction du groupe Abu Sayyaf, basé sur les îles méridionales de Mindanao, qui s'est rallié à l'EI. Ce groupe est à l'origine de l'enlèvement de centaines de Philippins et d'étrangers depuis les années 1990, exigeant des rançons contre leur libération.

Le président philippin Rodrigo Duterte a déclaré la loi martiale dans tout le sud des Philippines dès le début de l'insurrection de Marawi et son armée peut compter sur un appui de forces non combattantes américaines pour tenter de venir à bout des jihadistes.

Les Etats-Unis, qui présentent Isnilon Hapilon comme un des terroristes les plus dangereux du monde, ont mis sa tête à prix pour cinq millions de dollars. Il a été inculpé à Washington pour son implication dans l'enlèvement en 2011 aux Philippines de trois Américains, dont deux avaient été tués.

 

(Lire aussi : La difficile implantation d'une province de l'EI en Asie du Sud-Est)

 

Jihadistes étrangers
A Manille, le porte-parole présidentiel Ernesto Abella a déclaré que l'armée tentait par ailleurs de confirmer des informations des services de renseignement selons lesquelles le Malaisien Mahmud bin Ahmad, qui aurait joué un rôle de premier plan dans les combats et les aurait également financés, serait décédé des suites de ses blessures.

Mais l'inspecteur général de la police en Malaisie, Khalid Abu Bakar, interrogé par l'AFP à ce sujet, a répondu dans un message SMS que ces informations n'étaient "pas vraies. Il est toujours vivant".
Les autorités avaient indiqué que plusieurs jihadistes étrangers, dont des Malaisiens et des Indonésiens, participaient aux combats.

M. Abella indiqué que les autorités tentaient également de confirmer d'autres informations des services de renseignement selon lesquelles 98 jihadistes étrangers se trouvaient à Mindanao, qu'ils ont gagné par voie de mer depuis la Malaisie et l'Indonésie.

Selon le général Galvez, l'armée a retrouvé vendredi deux corps en décomposition de personnes ayant des traits moyen-orientaux. Huit autres jihadistes, dont certains venus de Tchétchénie, d'Indonésie et de Malaisie, avaient été tués au début des combats, selon l'armée.

 

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