Il est quand même bidonnant de constater comment chaque pays traîne derrière lui des boulets politiques, comme qui dirait spécialement conçus pour asticoter les nerfs du populo et porter la poisse dans le landerneau.
La France ne fait pas exception et se coltine depuis quelque temps deux moutons noirs, frappés au coin de l'humour involontaire : François Bayrou, le centriste du juste milieu centré autour de son nombril et appelé plus communément Bayrou de secours ; et Jean-Luc Mélenchon, dit La Méluche, rescapé du stalinisme néolithique puis passé au gauchisme résiduel attardé.
Le premier, un Béarnais de pure souche comme les mousquetaires d'Alexandre Dumas, se plaît à fanfaronner dès qu'il trouve un micro ou une caméra à portée de sa lippe purpurine. Comme disent ses ennemis, il a acheté du Macron à la baisse et voulait en optimiser les plus-values. Raté ! Le fiel qu'il a déversé sur Fillon au sujet des puissances de l'argent et de la morale républicaine a fini par lui retomber sur la cafetière, et le voilà obligé de dégager fissa du gouvernement à grands coups de lattes dans le popotin. Qu'il est loin le temps de l'UDF et de sa centaine de députés à l'Assemblée nationale ! Depuis, de l'eau a coulé sous les ponts, qui ont fini eux-mêmes par s'écrouler, obligeant les centristes effarés par ses tartarinades à demander l'asile politique à Sarko, puis aujourd'hui au Jupiter de l'Élysée.
Jean-Luc Mélenchon, lui, voulait remplacer à lui tout seul le Parti socialiste en déconfiture. Ce qui n'était pas difficile, puisqu'il n'y a qu'en France où certains n'ont pas encore compris que le socialisme dans toutes ses versions, russe, chinoise, africaine, arabe, européenne et sud-américaine, n'a jamais fonctionné et, qui plus est, est parti en quenouille. Appauvrir les riches n'a jamais enrichi les pauvres, en revanche La Méluche devrait plutôt prendre aux pauvres. Comme ils sont plus nombreux, il ramasserait pour sûr beaucoup plus de pognon.
Bon, Emmanuel Ier a pour l'heure fait le ménage et rêve d'une classe politique pure et virginale flottant au-dessus des contingences bassement matérielles... en attendant de découvrir que pour y arriver, ce n'est pas la politique qu'il faudrait changer mais la nature humaine ! De nouveaux ministres ont donc éclos et les Français auront tout le loisir de les voir à l'œuvre. Croisons les doigts pour qu'aucun d'entre eux n'ait jamais oublié de payer un parcmètre, sinon la meute des journalistes et des juges va se déchaîner.
gabynasr@lorientlejour.com
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Imbus de leur ego
Hitti arlette
12 h 33, le 23 juin 2017