Emmanuel Macron et Édouard Philippe ont formé hier un gouvernement étoffé, après la cascade de démissions enregistrées depuis lundi, avec 29 membres contre 22 dans l'équipe précédente, 15 hommes et 14 femmes, dont une majorité (17) provient de la société civile.
Cinq nouveaux ministres ont fait leur entrée dans le gouvernement Philippe 2. Deux sont issues du PS : la juriste et membre du Conseil constitutionnel Nicole Belloubet, nommée à la Justice où elle succède à François Bayrou, et Florence Parly aux Armées pour succéder à Sylvie Goulard. La diplomate Nathalie Loiseau remplace aux Affaires européennes Marielle de Sarnez, Jacqueline Gourault, sénatrice MoDem, occupe un nouveau poste, celui de ministre auprès du ministre de l'Intérieur, et Stéphane Travert (ex-PS tôt rallié à M. Macron) s'empare du portefeuille de l'Agriculture. Celui-ci était détenu dans le gouvernement Philippe 1 par Jacques Mézard (PRG), nommé à la Cohésion des territoires en remplacement de Richard Ferrand. La nouvelle équipe compte également neuf secrétaires d'État dont les quatre de l'équipe sortante qui conservent leurs postes. Les cinq nouveaux venus sont Sébastien Lecornu (LR) et Brune Poirson (REM), nommés auprès du ministre de la Transition écologique, Jean-Baptiste Lemoyne (LR), auprès du ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, Geneviève Darrieussecq (MoDem), auprès de la ministre des Armées, Julien Denormandie, auprès du ministre de la Cohésion des territoires, et Benjamin Griveaux, auprès du ministre de l'Économie et des Finances. Conformément aux souhaits exprimés par le candidat Macron pendant la campagne, certains ministres et secrétaires d'État n'ont pas de fonctions précises. « Ils ont vocation à être les adjoints des ministres auprès desquels ils sont nommés », précise-t-on à l'Élysée.
« Mission impossible »
Hier matin, un nouveau rebondissement avait rebattu les cartes : François Bayrou et Marielle de Sarnez, piliers du MoDem, avaient annoncé leur départ du gouvernement, emportés par les soupçons d'emplois fictifs pesant sur le parti, après Richard Ferrand, lundi, et Sylvie Goulard, mardi.
Ce remaniement postlégislatives, qu'on annonçait « technique » avec quelques ajustements à la marge, est ainsi devenu large et très politique. À noter aussi que Muriel Pénicaud, ministre du Travail, a conservé son poste alors qu'elle pouvait paraître à son tour menacée, au lendemain de perquisitions effectuées dans les locaux de Business France, organisme de promotion de la France auprès des investisseurs étrangers dont elle fut directrice générale. La justice enquête cette fois sur un marché lié à un déplacement en janvier 2016 de M. Macron, alors ministre de l'Économie, à Las Vegas.
Ce matin, le nouveau gouvernement se retrouve pour son premier Conseil des ministres, avec, à l'ordre du jour, la loi antiterroriste, censée prendre le relais de l'état d'urgence après sa sixième prolongation. Levant un coin de voile sur la composition de sa nouvelle équipe, Édouard Philippe avait glissé mardi qu'il n'était « pas impossible » qu'elle comprenne de nouveaux membres appartenant aux Républicains (LR). Les faits lui ont donné raison avec l'arrivée de Jean-Baptiste Lemoyne, premier parlementaire LR à avoir rallié En Marche !, et de Sébastien Lecornu, proche de Le Maire.
Source : AFP
commentaires (3)
PLUTOT PERD SA PEAU... ET S,EN PROCURE ET ESSAIE UNE AUTRE !
LA LIBRE EXPRESSION
11 h 14, le 22 juin 2017