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Nos Lecteurs ont la Parole - Marie-Claude HÉLOU SAADÉ

Une feuille de route nationale pour sortir le pays de l’ornière

Pour permettre au Liban de surmonter les crises successives qui le secouent périodiquement, une ligne de conduite saine et rationnelle au niveau de la gestion de la chose publique s'impose dans l'objectif d'instaurer l'État de droit, d'assainir les finances publiques, de réformer l'administration, de renforcer les instances de contrôle... D'une manière plus ciblée, l'approche suivante devrait être mise en application sur ce plan dans différents domaines.

1 - Réaliser l'indépendance de la justice
Il faudrait réaliser l'indépendance complète de la justice afin que celle-ci s'affranchisse du pouvoir politique et se dégage de l'emprise du clientélisme. Une réflexion approfondie associant les services du ministère de la Justice, le Conseil supérieur de la magistrature, les ordres des avocats, des académiques et des praticiens du droit, devrait s'organiser sur le sujet. Il faudrait, en outre, réformer tout ce qui doit l'être dans le système judiciaire.

2 - Élaborer une législation de lutte contre la corruption
Les quelques dispositions éparses et superficielles dont nous disposons aujourd'hui constituent un leurre et ne permettent pas une lutte efficace contre la corruption. Il faudrait élaborer la législation indispensable à la transparence et à la lutte contre la corruption avec ses volets préventif et répressif. Celle-ci devrait permettre non seulement de poursuivre rapidement et efficacement les personnes coupables de fraude, de détournement de fonds publics et autres infractions au patrimoine de la nation, mais aussi d'adopter les textes de lois nécessaires destinés à encadrer toutes les opérations dans lesquelles l'État serait engagé.

3 - Élargir les prérogatives du Conseil constitutionnel
Les prérogatives du Conseil constitutionnel devraient être révisées dans le sens de l'élargissement de ses compétences et de ses conditions de saisine. Il est essentiel de conférer à cette institution le pouvoir d'interpréter la Constitution et le droit de s'autosaisir. Il faudrait donc procéder aux amendements nécessaires afin que cette instance, qui fut dépouillée d'attributions majeures, puisse redevenir le garant de l'État de droit et puisse s'acquitter pleinement de sa fonction de contrôle de la constitutionnalité des lois et de la régularité des élections présidentielles et législatives.

4 - Mettre en œuvre une politique économique et sociale
Ce n'est pas une mission que l'on peut accomplir en navigateur solitaire. Il conviendrait de dresser, en coopération avec les forces vives de la nation (instances économiques, syndicats, associations professionnelles etc.), les grandes lignes d'une politique économique permettant de retrouver la croissance, de se diriger vers le plein emploi et d'ouvrir la voie au « développement durable ». Cette politique économique irait de pair avec une politique sociale (globale, sectorielle, catégorielle et transversale) permettant de garantir à chacun une vie digne.

5 - Établir une politique étrangère et de sécurité nationale servant les intérêts du Liban
Notre politique étrangère n'en a jamais été une. Une addition d'initiatives et de mesures diplomatiques ponctuelles soumises au gré du vent régional et international ne font pas une politique étrangère mais plutôt une étrange politique ! Il faudrait donc s'employer à jeter les bases d'une véritable politique étrangère claire et bien pensée, en phase avec l'histoire de notre pays et servant les intérêts permanents du Liban à tous les niveaux et non point les intérêts conjoncturels, partisans, claniques ou personnels des intervenants. Il faudrait aussi travailler, en coopération avec les autorités concernées, à la détermination des paramètres de défense nationale et de sécurité intérieure permettant d'assurer la sécurité nationale du territoire et la protection des citoyens. La sécurité routière ferait partie intégrante de ce processus.

6 - Protéger l'environnement
Notre environnement est profondément dégradé et les richesses naturelles de notre pays sont en grand danger. Il faudrait donc se pencher avec une détermination sans faille sur les divers cas de pollution de l'eau, de la mer, de l'air, des sols et sur leurs conséquences sur la santé publique ; il faudrait aussi se pencher sur le problème des carrières, des déchets solides, liquides, toxiques et hospitaliers et autres problèmes environnementaux auxquels il faudrait trouver des solutions drastiques. La prévention devrait, en ce domaine, tenir une large part des préoccupations des responsables.

7 - Régler le grave problème des réfugiés syriens
Face à l'arrivée massive des réfugiés syriens dont le nombre s'élève déjà à 25 % de la population libanaise, il faudrait élaborer de toute urgence les solutions permettant le retour sécurisé de ces derniers dans leur pays, organiser entre-temps leur séjour au Liban de manière à servir l'économie du pays et à limiter au maximum les préjudices encourus par la population libanaise elle-même déjà très éprouvée.
En somme, une feuille de route indispensable et tout à fait accessible pour qui rechercherait sincèrement l'intérêt de son pays. « Pour faire de grandes choses, disait Montesquieu, il ne faut pas être un si grand génie; il ne faut pas être au-dessus des hommes, il faut être avec eux » !

Docteur d'État en droit des affaires de l'Université de Paris IFondatrice du Collectif Save 961

Pour permettre au Liban de surmonter les crises successives qui le secouent périodiquement, une ligne de conduite saine et rationnelle au niveau de la gestion de la chose publique s'impose dans l'objectif d'instaurer l'État de droit, d'assainir les finances publiques, de réformer l'administration, de renforcer les instances de contrôle... D'une manière plus ciblée, l'approche suivante...

commentaires (4)

IL MANQUE QUELQUEPART A CERTAINS L,APPARTENANCE !

LA LIBRE EXPRESSION

18 h 24, le 26 décembre 2017

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Commentaires (4)

  • IL MANQUE QUELQUEPART A CERTAINS L,APPARTENANCE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    18 h 24, le 26 décembre 2017

  • LA QUESTION QUI RESTE D'ACTUALITE, REPONSE ENCORE INCONNUE : COMMENT Y ABOUTIR? PAR QUEL BOUT COMMENCER ? EVIDEMMENT PAR DE NOUVEAUX ELUS , QUI ARRIVERONS A FORCER UN CHANGEMENT - ESPERONS VERS LE MEILLEUR - CECI DEVANT AVOIR LIEU PAR ETAPES, TTES PETITES... LE TEMPS DE VOIR UNE VRAI MAJORITE PARLEMENTAIRE AINSI COMPOSEE. UN DILEMNE SE POSERA CERTAINEMENT : PARMI CES NOUVEAUX ELUS, IL Y AURA CEUX DONT LA VISION DU LIBAN EST CELLE DISONS DU HEZB-LIBERATION DE JERUSALEM = LIBAN DE LA RESISTANCE etc... ET CEUX PAS ! NOUS EN REVIENDRIONS ALORS AU POINT MORT - CELUI OU NS NS DEBATTONS MAINTENANT ! QUI EST LA VRAI LA SEULE SOURCE DE NOS MALHEURS- JE N'AI DE CESSE DE ME RAPPELER DE LA "PREDICTION -D'ACTUALITE-"GEORGES NACCACHE

    Gaby SIOUFI

    11 h 11, le 25 décembre 2017

  • TANT QU,UNE COMMUNAUTE EST ARMEE ET S,IMPOSE AUX AUTRES DE VRAIS CHANGEMENTS NE SONT PAS POSSIBLES !

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 25, le 22 juin 2017

  • Cet article est la deuxième partie de l’article publié par l’Orient le Jour depuis quelques jours et intitulé « Une nouvelle Assemblée, pour quoi faire? » https://www.lorientlejour.com/article/1056011/une-nouvelle-assemblee-pour-quoi-faire-.html

    Citoyen volé

    10 h 54, le 22 juin 2017

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