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À La Une - France

Après les départs surprises de Goulard et Ferrand, un remaniement gouvernemental substantiel se profile

Une autre ministre du Modem, le parti de François Bayrou, n'exclut pas de quitter le gouvernement

La ministre sortante Sylvie Goulard avec des soldats français à Gao, au Mali, le 19 mai 2017. AFP / POOL / CHRISTOPHE PETIT TESSON

Il ne devait être que "technique" avec quelques ajustements à la marge mais l'annonce coup sur coup du départ de deux poids lourds du gouvernement menacés par des enquêtes en cours, Richard Ferrand puis Sylvie Goulard, promet un remaniement d'une toute autre ampleur.


La ministre des Armées qui visitait encore lundi sans rien laisser paraître le Salon du Bourget au côté du chef de l'Etat, a pris tout le monde de court en annonçant par voie de communiqué sa décision de ne "plus faire partie du gouvernement". "Dans l'hypothèse où l'enquête préliminaire visant le MoDem conduirait à vérifier les conditions d'emploi de mes assistants au Parlement européen, je souhaite être en mesure de démontrer librement ma bonne foi", a expliqué Sylvie Goulard.


Le parquet de Paris avait ouvert le 9 juin une enquête pour "abus de confiance et recel" visant à déterminer si le parti du Garde des sceaux François Bayrou avait employé des collaborateurs aux frais du Parlement européen où ils auraient occupé des emplois fictifs d'attachés parlementaires. L'ex-ministre Corinne Lepage était entendue comme témoin mardi dans cette enquête.


"Le président a accepté la démission de Sylvie Goulard et lui a indiqué qu'il respectait son choix", a déclaré laconiquement l'Elysée interrogé par l'AFP, précisant que Sylvie Goulard avait "échangé (...) ces derniers jours" à ce propos avec Emmanuel Macron et Edouard Philippe.
A noter que contrairement aux usages, le chef de l'Etat a laissé à la ministre le soin d'annoncer elle-même sa démission.


L'Elysée avait fait savoir lundi soir, dans la foulée de l'annonce d'un premier départ, celui du ministre de la Cohésion des territoires Richard Ferrand, que la nouvelle équipe gouvernementale serait formée mercredi, avant 18H00.
Après avoir présenté au chef de l'Etat lundi sa démission et celle de son gouvernement, conformément à la tradition républicaine au lendemain d'élections législatives, Edouard Philippe avait pour sa part été immédiatement reconduit dans ses fonctions.

 

Tache d'huile
Richard Ferrand, confortablement réélu dimanche dans sa circonscription du Finistère en dépit de l'enquête préliminaire dont il fait l'objet dans une affaire immobilière, doit rejoindre l'Assemblée nationale pour y prendre les rênes du groupe La République en marche, à la demande du chef de l'Etat.


La démission de Sylvie Goulard pourrait-elle cependant faire tache d'huile ? Outre François Bayrou, Marielle de Sarnez, ministre des Affaires européennes, est également susceptible de devoir rendre un jour ou l'autre des comptes à la justice dans l'affaire du MoDem.

Contactée par Reuters, Mme de Sarnez n'a pas exclu de quitter le gouvernement pour prendre la présidence du groupe MoDem à l'Assemblée nationale. "Je peux soit m'occuper des questions européennes et vous savez que ça me passionne, soit m'occuper du Parlement", a-t-elle dit. "Donc tout est ouvert." Le MoDem choisit sa présidence de groupe "cette semaine, donc tout cela sera opérationnel cette semaine", a-t-elle ajouté.


"François Bayrou a vocation à rester au gouvernement", il n'y a "aucun" problème, a assuré Edouard Philippe mardi matin sur RMC et BFMTV. Contacté par l'AFP, le ministre de la Justice a lui-même dit "respecter" la "décision personnelle" de Mme Goulard. Il n'a pas souhaité faire davantage de commentaires sur cette démission ni sur le sort des autres ministres MoDem, notamment le sien.


Selon des sources MoDem contactées par l'AFP, la décision de Mme Goulard ne remet absolument pas en cause la participation du MoDem au gouvernement. Et elle est "totalement indépendante" d'autres éventuels "ajustements", dit-on.


Le Premier ministre a lui laissé filtrer quelques bribes d'informations sur la formation de son deuxième gouvernement, avant l'annonce de Mme Goulard. Il n'est "pas impossible" qu'il comprenne de nouveaux membres venus des rangs des Républicains (LR), a-t-il déclaré, interrogé peu avant l'annonce de la démission de Sylvie Goulard. Et il est "possible" que l'équipe gouvernementale s'enrichisse de nouveaux secrétaires d'Etat, mais "pas trop", a-t-il précisé.


Motus et bouche cousue en revanche du côté de l'Elysée où l'on "se refuse à tout commentaire sur la composition du nouveau gouvernement", évoquant simplement un délai de "48 heures entre la démission du précédent et la formation du nouveau", qui interviendra donc avant mercredi 18H00.
"Le même dispositif que lors de la nomination du précédent gouvernement est mis en place" pour vérifier la situation fiscale et patrimoniale des nouveaux entrants, explique-t-on encore de même source.

Il ne devait être que "technique" avec quelques ajustements à la marge mais l'annonce coup sur coup du départ de deux poids lourds du gouvernement menacés par des enquêtes en cours, Richard Ferrand puis Sylvie Goulard, promet un remaniement d'une toute autre ampleur.
La ministre des Armées qui visitait encore lundi sans rien laisser paraître le Salon du Bourget au côté du...

commentaires (2)

En si peu de temps Emmanuel Macron a rencontré Donald Trump, Vladimir Poutine et Narendra Modi... les puissants de ce monde ne laissant personne indifférent ... même les plus hermétiques repartant avec cet étrange sentiment d'avoir croisé un ami d'enfance. Il a été unanimement coopté pour porter la voix de l'Europe éclipsant Mogherini et son cabinet .Un profond sentiment de fierté est né alors en France, à l'origine des résultats du premier tour des législatives . les autres partis, aux abois, ont alors réagit par la diatribe sur les thèmes de l'absolutisme et de la démocratie confisquée, troublant le message présidentiel , avec pour conséquence un réajustement au second tour. Il n'en demeure un résultat qui annonce le crépuscule des dieux pour ceux qui ont régné en maître pendant cinq décennies. la gauche ,peau de chagrin aux ultimes rétrécissements est vouée aux gémonies. la droite de par ses polarités multiples et une attraction irrésistible au président Macron a entamé un processus de fragmentation Avec ses adversaires il a été magnanime. il a eu l'humilité des grands ,s'abstenant d'ajouter l'humiliation à la rancœur. Sur les deux dernières génération jamais une majorité parlementaire n 'aurait été aussi redevable au président élu. Les français s 'interrogent, Cet homme à qui tout réussit pourra-t-il vaincre le chômage? Saura-t-il également dompter cette autre assemblée .. celle de la Rue

ANDRE HALLAK

23 h 59, le 20 juin 2017

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Commentaires (2)

  • En si peu de temps Emmanuel Macron a rencontré Donald Trump, Vladimir Poutine et Narendra Modi... les puissants de ce monde ne laissant personne indifférent ... même les plus hermétiques repartant avec cet étrange sentiment d'avoir croisé un ami d'enfance. Il a été unanimement coopté pour porter la voix de l'Europe éclipsant Mogherini et son cabinet .Un profond sentiment de fierté est né alors en France, à l'origine des résultats du premier tour des législatives . les autres partis, aux abois, ont alors réagit par la diatribe sur les thèmes de l'absolutisme et de la démocratie confisquée, troublant le message présidentiel , avec pour conséquence un réajustement au second tour. Il n'en demeure un résultat qui annonce le crépuscule des dieux pour ceux qui ont régné en maître pendant cinq décennies. la gauche ,peau de chagrin aux ultimes rétrécissements est vouée aux gémonies. la droite de par ses polarités multiples et une attraction irrésistible au président Macron a entamé un processus de fragmentation Avec ses adversaires il a été magnanime. il a eu l'humilité des grands ,s'abstenant d'ajouter l'humiliation à la rancœur. Sur les deux dernières génération jamais une majorité parlementaire n 'aurait été aussi redevable au président élu. Les français s 'interrogent, Cet homme à qui tout réussit pourra-t-il vaincre le chômage? Saura-t-il également dompter cette autre assemblée .. celle de la Rue

    ANDRE HALLAK

    23 h 59, le 20 juin 2017

  • Voilà...le bluff Macron , prend ses réelles dimensions ...la marche arrière est enclenchée.....!

    M.V.

    18 h 16, le 20 juin 2017

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