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Campus - Focus

Le club Include de l’USJ : pour une société réellement inclusive !

Les personnes à besoins spécifiques sont des citoyens à part entière qui doivent être en mesure d'accéder à toutes les sphères de la société et d'y apporter leur contribution.

Au campus des sciences médicales de l’USJ. De gauche à droite, au premier plan : Ayman el-Kadi, le père Salim Daccache, recteur de l’USJ, qui accepté de se mettre dans les chaussures d’une personne à mobilité réduite. Debout : Salah Naous (président du club), Hani Abi Khalil, Rayan Mahfouz (ancien président du club) et Mme Michèle Kosremelli Asmar, directrice de l’institut supérieur de santé publique de l’USJ et présidente de l’ONG Include.

Accéder à une éducation de qualité, aux loisirs, à la culture, au sport, se déplacer librement, travailler, contribuer à la société sont des droits pour tous les citoyens, qu'ils soient en situation de handicap ou non. Mais la réalité libanaise est tout au tre malgré l'adoption d'une loi, en 2000, censée assurer les droits des personnes à besoins spécifiques.

C'est dans ce contexte que l'ONG Include, créée en 2010 par des parents et amis d'enfants à besoins spécifiques qui « croient en l'importance et la nécessité de leur inclusion dans la société en tant que droit humain », a lancé un projet visant la promotion de l'inclusion des personnes à besoins spécifiques à l'USJ.

« En septembre 2014, Include a participé à la Journée des ONG afin de recruter des jeunes pour la création d'un club étudiant qui serait encadré et soutenu par elle. L'idée a émané d'un besoin de sensibiliser la communauté universitaire à la cause du handicap et de l'inclusion. Il était évident que les jeunes à l'université seraient les meilleurs ambassadeurs de cette cause. Ils sont les adultes de demain, la société de demain, le futur du pays », lance Michèle Kosremelli Asmar, dynamique présidente de l'ONG Include et directrice de l'Institut supérieur de santé publique à l'USJ.

 

(Pour mémoire : « Include », pour que chacun ait une place)

 

Aujourd'hui, le club Include rassemble 44 étudiants et étudiantes issus de différents instituts et facultés de l'USJ qui croient dur comme fer en la justesse de la cause qu'ils défendent. « Notre premier objectif est de sensibiliser les étudiants en particulier et la société en général à l'importance de l'inclusion des personnes à besoins spécifiques », explique le président du club, Salah Naous. Le futur banquier de 21 ans insiste sur l'importance « d'agir maintenant » et de « nous sentir tous concernés par cette cause ». « Le club s'appuie sur la loi 220/2000 pour expliquer les droits des personnes à besoins spécifiques. Il est important de rappeler que ces personnes ont de grandes capacités et des facultés que des individus sans handicap peuvent ne pas avoir. En changeant les mentalités et en assurant les droits de ces personnes, c'est toute la société qui sera gagnante », estime-t-il.

Maria Saky, trésorière du club, acquiesce. Revenant sur les raisons qui l'ont poussée à intégrer Include, la jeune étudiante en économie confie : « Pour moi, il est très important de défendre cette cause auprès des jeunes. Ces derniers pourront ainsi contribuer à l'avènement d'un réel changement dans la société. »

 

(Pour mémoire : Le club Inclusion veut adapter le campus de l’USJ aux personnes à besoins spéciaux)

 

Société meilleure pour tous
Parmi les multiples activités menées par le club Include figurent des séances de sensibilisation organisées sur les différents campus de l'USJ, notamment lors de la Journée internationale des personnes ayant un handicap, le 3 décembre, ou lors des Pandays qui ont eu lieu au campus des sciences médicales sur les thèmes : handball en chaise roulante et football sur béquilles.

« Je suis réellement impressionné par l'impact de nos activités sur les étudiants. Les jeux de rôle et les mises en situation ont permis aux participants d'expérimenter différentes situations de handicap telles que se déplacer sur chaise roulante ou en ayant les yeux bandés... Les étudiants ont ainsi été amenés à une prise de conscience de la réalité vécue par les personnes à besoins spécifiques », indique Raymond Asmar, 19 ans. Le jeune étudiant en première année de droit et de sciences politiques confie avoir choisi son domaine d'études car il ambitionne d'intégrer l'ONU et « de contribuer à rendre le monde meilleur ». Dénonçant « le grave problème de mentalité » qui sévit au Liban, il ajoute avec détermination : « Il faut absolument que cela change. »

« Pour qu'une société progresse, il faut qu'elle intègre et soutienne tous ses membres, notamment ceux qui ont des besoins spécifiques, que leurs déficiences soient physiques ou mentales », estime Ayman el-Kadi, 20 ans, étudiant en première année de biochimie. Intelligent et sûr de lui-même, le jeune membre du club, lui-même sur chaise roulante, insiste sur l'importance d'utiliser un vocabulaire approprié et dénué de toute connotation négative pour désigner les personnes ayant des besoins particuliers.

 

(Pour mémoire : Le jardin de Sin el-Fil, premier espace de jeu inclusif au Liban)

 

« Dans les universités au Liban, il faut travailler à améliorer l'accessibilité aux aires de stationnement, aux salles de classe, aux toilettes... Par ailleurs, il ne faut pas sous-estimer l'importance de la vie sociale et l'accès aux espaces de loisirs tels que les plages et les piscines », poursuit le jeune étudiant qui pratique régulièrement le handcycling (vélo à main) avec une équipe locale en espérant pouvoir accéder aux compétitions internationales.

Formés par Apave sur l'audit de l'accessibilité des lieux au Liban, les membres du club Include prévoient de « faire le tour de toutes les facultés afin d'évaluer leur accessibilité aux personnes à besoins spécifiques et trouver des solutions pour les rendre plus accessibles », précise encore Ayman.

« Include m'a permis de découvrir les obstacles et les défis que rencontrent les personnes à besoins spécifiques et d'apprendre comment je peux les aider et les soutenir », confie enfin Antoine el-Sett, 19 ans, vice-président du club et étudiant en première année de médecine. Et de conclure : « J'invite tout le monde à porter cette importante cause, à soutenir et à défendre les personnes à besoins spécifiques. Soyons solidaires pour une société meilleure pour tous. »

 

 

Pour mémoire

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