Qu'est-ce qu'il n'a pas fallu entendre comme âneries proférées par les grands patrons de la politique, avant que la montagne ne finisse par accoucher d'une fiente de moineau. Une loi électorale en forme d'usine à gaz, avec son fatras d'articles et de codicilles dont on n'arrive pas à dépatouiller le mode majoritaire du proportionnel, tant la bouillie obtenue est informe, infâme et indigeste.
Avec à la clé une rallonge d'un an obtenue au forceps pour ce poulailler parlementaire, dont on prépare déjà la nouvelle couvée qui sera vraisemblablement un copier-coller de la précédente. Un an réclamé aussi à cor et à cri par le ministre pendu à l'Intérieur, qui a maintenant tout le temps de ne rien faire tout en nous servant son analyse fine sur les véritables enjeux de la bisbille entre les roitelets exotiques saoudien et qatari. Comme il se doit, il se réveillera en sursaut après 11 mois et 30 jours à minuit pour : soit torcher vite fait bien fait sa feuille de déroute électorale, soit exiger une deuxième extension. Au Liban, l'élasticité des matériaux n'a pas de limite.
À côté de cela, fallait ménager la susceptibilité de ceux qui sont menacés de se faire rétamer par les électeurs. À ceux-là, on a mitonné aux petits oignons une véritable assurance-branlée basée sur le découpage des circonscriptions et le seuil d'éligibilité. Certes, Istiz Nabeuh et le parti barbu auraient de loin préféré la circonscription unique, allant de Nabatiyé à Baalbeck, avec si possible un crochet par Téhéran et Bassora, où ils auraient pu donner toute la mesure de leurs « tracteurs », « bulldozers » et autres « rouleaux compresseurs ». La démocratie par l'agriculture et le béton, il n'y a que ça de vrai...
Aujourd'hui, c'est à la schlague que le Haut Perché de l'Étoile mènera son troupeau de prolongés de frais. Le vote sera aussi vif et rapide qu'un suppositoire. Quant aux réserves et protestations de certains, elles seront enregistrées dans le procès-verbal de la séance, que l'ex-déshérité utilisera pour caler un vieux buffet branlant à Aïn el-Tiné.
Comme d'habitude, on raconte déjà que cette nouvelle loi électorale va entrer dans l'histoire. Au vu de ce qui précède, il y a fort à parier qu'elle se contentera de l'historiette.
gabynasr@lorientlejour.com
commentaires (7)
Entre les poules et le plancher des vaches , il se trouve un âne qui braie plus fort que les autres . En plus il n'est pas dit que c'est celui qui comprend le mieux cette drôlastique situation .
FRIK-A-FRAK
12 h 25, le 16 juin 2017