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Liban - Loi électorale

Gemayel : Le nouveau code instaure une proportionnelle « défigurée »

Samy Gemayel lors de sa conférence de presse, au cours de laquelle il a fustigé la nouvelle loi. Photo ANI

L'adoption du projet de la loi électorale a vite fait hier de susciter une réaction caustique du chef des Kataëb, Samy Gemayel, qui a décrit le nouveau code comme une proportionnelle « défigurée », ne respectant pas l'unicité des critères, et faisant fi de la représentation des femmes et des émigrés, avant d'affirmer qu'il s'agit là d'une loi concoctée par la classe au pouvoir afin de servir les intérêts privés et mercantiles.
« La proportionnelle est un concept acceptable, à condition qu'elle ne soit pas défigurée », a tonné d'emblée M. Gemayel, lors d'une conférence de presse tenue au siège de son parti à Saïfi, affirmant au passage qu'il a choisi de s'exprimer devant les médias parce que, « pour certains, le Parlement n'existe pas sur la carte politique et ne représente pas une institution à travers laquelle le député peut remplir son rôle ». « Le projet de loi électorale a largement altéré l'image de la proportionnelle », a insisté le député, estimant que « le vote préférentiel sur base du caza et l'élection d'un candidat sur base des voix qu'il aura obtenues au niveau du caza sont des éléments qui sapent le principe de la proportionnelle ».
M. Gemayel a en outre estimé que le principe de l'unicité des critères n'est pas respecté dans le nouveau projet de loi, citant « l'exemple de Baalbeck-Hermel où deux cazas ont été regroupés au niveau du vote préférentiel, et celui de Zgorta-
Bécharré-Koura-Batroun, où les voix préférentielles seront au contraire exprimées à l'échelle de chacun des cazas ». « Pourquoi séparer les cazas dans des régions et les regrouper dans d'autres ? » s'est-il demandé dans ce cadre, soulignant en outre que le critère n'est pas identique dans la circonscription de Saïda-Jezzine, pourvue de 5 sièges, et le caza de Aley, pourvu également de 5 sièges mais qui a été adjoint au Chouf pour créer une circonscription de 13 députés. « Quel en est le mobile, sinon de tailler les sièges à la mesure des forces politiques au pouvoir et de les leur distribuer ? » s'est interrogé M. Gemayel, estimant que « les droits des communautés chrétiennes sont un prétexte pour réaliser des intérêts privés ». Et de noter que « dans des régions comme Bint Jbeil, les voix des chrétiens ne seront pas respectées à travers le vote préférentiel ».
Le chef des Kataëb a ensuite déploré la non-adoption du quota féminin, assénant qu'« il est inadmissible que le Liban soit parmi les derniers pays qui n'ont pas de femmes au Parlement ». Il s'est également penché sur le fait que les émigrés ne pourront pas voter lors des prochaines législatives, estimant que la raison de cette décision est que « les gens de la classe au pouvoir ne peuvent les influencer ni par l'argent ni par les armes ». Quant à la carte magnétique, M. Gemayel considère qu'elle n'a été introduite dans la prochaine opération électorale que pour « conclure un marché avec une société déterminée, et justifier par ailleurs la prorogation du mandat parlementaire ». Et M. Gemayel de s'interroger enfin : « Comment allons-nous donc demander des comptes à ceux qui ont conclu un tel accord dans les chambres closes ? »

L'adoption du projet de la loi électorale a vite fait hier de susciter une réaction caustique du chef des Kataëb, Samy Gemayel, qui a décrit le nouveau code comme une proportionnelle « défigurée », ne respectant pas l'unicité des critères, et faisant fi de la représentation des femmes et des émigrés, avant d'affirmer qu'il s'agit là d'une loi concoctée par la classe au pouvoir...

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