L’avocat Nabil Halabi, en compagnie du général Achraf Rifi, lors des dernières élections municipales de Tripoli, l’an dernier.
« Il n'y a pas d'opération de retour de réfugiés en Syrie. Seulement 13 familles syriennes sont retournées à Assal el-Ward, car elles considèrent que leur vie au Liban est trop difficile et ne craignent pas de représailles de la part du régime syrien. » C'est ce qu'affirme à L'Orient-Le Jour l'avocat Nabil el-Halabi, proche de l'opposition syrienne. « Le convoi pris en photo par l'armée libanaise était principalement formé de familles libanaises qui rentraient à Toufeyl, un village libanais enclavé en Syrie », poursuit-il.
Par ses propos, le défenseur des droits de l'homme, fondateur de l'association Life (Institut libanais pour la démocratie et les droits de l'homme), dément fermement le communiqué publié samedi dernier par l'armée libanaise, qui faisait état d'un retour volontaire à Assal el-Ward de 50 familles syriennes à bord d'une trentaine de véhicules, encadrées par la troupe. Il dénonce surtout « l'opération marketing » menée conjointement par l'armée et le Hezbollah, dans le cadre « d'une stratégie visant à encourager les réfugiés syriens installés au Liban à rentrer chez eux ». Une opération qu'il qualifie d'« inadmissible ».
« Non seulement la troupe effectue des descentes et des arrestations dans la Békaa, mais elle veut faire croire à ces réfugiés que leurs régions sont sûres », souligne-t-il. « Or ces villages frontaliers du Liban, parmi lesquels Koussair et Flita, ont été investis par le Hezbollah, ce qui représente un danger pour ces réfugiés sunnites qui peuvent être inquiétés par la milice chiite », martèle M. Halabi. « Et puis ces villages ne sont toujours pas sécurisés, Daech peut très bien y mener des opérations, compte tenu que le Hezbollah fait la guerre à l'Armée syrienne libre et non pas à Daech. Ces villages sont aussi détruits. Y retourner est dangereux et relève du suicide », soutient l'avocat, précisant que des pourparlers avec la communauté internationale et plus précisément l'administration Trump sont en cours pour la création dans cette région d'une zone sécurisée, interdite de vol, vidée des milices.
« Quant aux pourparlers menés par le Hezbollah dans le sens du retour en Syrie des réfugiés, ils concernent la population du Qalamoun et ont échoué il y a moins d'un mois », affirme Nabil el-Halabi. Il explique à ce propos que le régime syrien avait promis, au cas où les réfugiés syriens retourneraient chez eux, de ne pas les enrôler de force dans l'armée syrienne, compte tenu que ces habitants, de confession sunnite, appartiennent à l'opposition. « Mais le régime n'a pas respecté ses engagements et confronte les habitants à deux choix : soit ils se font enrôler, soit ils sont arrêtés », constate le militant.
Difficile dans ce cadre pour les réfugiés syriens, « las de promesses vaines », d'envisager un retour possible, du moins pour le moment.
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Par ses propos, le défenseur des droits de l'homme, fondateur de l'association Life (Institut libanais pour la démocratie et les droits de l'homme), dément fermement le communiqué publié samedi dernier par l'armée libanaise, qui faisait état d'un retour volontaire à Assal el-Ward de 50...
AINSI PARAISSENT LES CHOSES... A MOINS QU,ON L,Y PRENNE AU SERIEUX ET QU,ON PENSE AU DEVENIR DU PAYS !
20 h 52, le 13 juin 2017