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À La Une - Procès

Escroquerie en bande organisée en France : un faux agent secret libanais dénonce une "cabale"

Arrivé du Liban dans les années 1990, l'homme a pendant une dizaine d'années échafaudé des "scénarios crédibles" faisant penser à son entourage personnel ou professionnel qu'il faisait partie des services secrets, aux fins de leur soutirer des fonds, selon l'instruction.

Au siège de la DGSE en France. Photo d'illustration MARTIN BUREAU / AFP

Un faux agent secret accusé en France d'avoir soutiré plusieurs millions d'euros à des personnes dont il avait gagné la confiance a dénoncé lundi devant le tribunal correctionnel de Versailles une "cabale" menée contre lui par ses coprévenus et les parties civiles.

"C'est une vengeance interne", un "complot", une "cabale", a dénoncé ce Libanais de 42 ans, poursuivi notamment pour escroquerie, extorsion, abus de confiance et blanchiment en bande organisée ou encore falsification de chèque. Mis en examen et écroué en mars 2015, l'homme au casier judiciaire vierge encourt 10 ans d'emprisonnement et une amende d'un million d'euros.

"Il n'y a pas de parties civiles, il y a des gens qui ont travaillé ensemble", a-t-il affirmé pour sa défense, ajoutant qu'il n'y avait "jamais eu extorsion ni menace". Eludant souvent les questions, il a par ailleurs accusé ses cinq coprévenus d'avoir "manigancé" contre lui, à l'initiative d'une de ses ex-compagnes, partie civile dans l'affaire.

Une hypothèse balayée d'un revers de main par la présidente, passablement énervée devant les réponses confuses du prévenu: le "complot éventuel" est a priori "exclu par la chronologie et par l'absence de lien établi entre les victimes", estime-t-elle.

Arrivé du Liban dans les années 1990, l'homme a pendant une dizaine d'années échafaudé des "scénarios crédibles" faisant penser à son entourage personnel ou professionnel qu'il faisait partie des services secrets, aux fins de leur soutirer des fonds, selon l'instruction. Une thèse qu'il réfute à l'audience: "J'ai jamais dit que j'étais agent secret", répète-t-il à l'envi.

Face au box des prévenus, une dizaine de parties civiles, personnes physiques ou morales, se sont dites victimes des agissements d'une "sorte de gourou", "manipulateur" et "charismatique".

Ses cinq coprévenus, qui comparaissent libres, l'incriminent à l'unisson, décrivant l'état de "dépendance" psychologique et/ou financière qu'il avait su leur imposer.

"Il a pris le dessus dès le début, a géré toutes mes sociétés. Je n'étais (devenu) qu'un petit coursier", estime un ex-gérant de sociétés. "J'ai crû à son réseau d'influence", dit à son tour un expert-comptable, mis en cause pour blanchiment aggravé.

Un autre, ex-membre de la fanfare de la gendarmerie mobile de Maisons-Alfort (Val-de-Marne), qui lui a servi de chauffeur et de coursier, relate avoir également été "sous sa coupe". "J'avais peur de lui, de son réseau, il m'avait montré des photos avec Fabius (ex-ministre des Affaires étrangères) et le général Giorgis (alors commandant des écoles de la gendarmerie)", a confié ce trompettiste de 42 ans.

Parties civiles et coprévenus racontent un homme se présentant comme "colonel" des services secrets, exhibant uniformes de la gendarmerie, vêtements siglés "DGSE", armes, holsters, gyrophare, écussons et disant avoir ses entrées Place Beauvau ou au Quai d'Orsay. A tous, il assurait pouvoir rendre des services, les mettre en relation avec les personnes qui arrangeraient leurs affaires commerciales, financières ou judiciaires.

Les premières plaintes étaient intervenues en 2012, après un signalement Tracfin concernant des transactions suspectes sur le compte de sa principale victime présumée, un restaurateur égyptien qui l'accuse de l'avoir ruiné en lui extorquant 2,2 millions d'euros.

Le procès doit durer jusqu'à jeudi.

Un faux agent secret accusé en France d'avoir soutiré plusieurs millions d'euros à des personnes dont il avait gagné la confiance a dénoncé lundi devant le tribunal correctionnel de Versailles une "cabale" menée contre lui par ses coprévenus et les parties civiles.
"C'est une vengeance interne", un "complot", une "cabale", a dénoncé ce Libanais de 42 ans, poursuivi notamment pour...

commentaires (3)

Et... pourquoi nous cache t on le nom de ce 008 ?

Cadige William

11 h 06, le 14 juin 2017

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Commentaires (3)

  • Et... pourquoi nous cache t on le nom de ce 008 ?

    Cadige William

    11 h 06, le 14 juin 2017

  • EN COMPARAISON DE SES COMPARSES DE CHEZ NOUS IL NE SERAIT SEMBLE-T-IL QU,UN ENFANT DE CHOEUR... SE CONTENTER DE QUELQUES PETITS MILLIONS SEULEMENT ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    20 h 45, le 13 juin 2017

  • Escroquerie en bande organisée en France : un faux agent secret libanais dénonce une "cabale" IL AURAIT DU DEVENIR DEPUTE OU MINISTRE AU LIBAN CA LUI AURAIT RAPPORTEE PLUS EN PLUS DE L'IMPUNITE/L'IMMUNITE IL SERAIT PEUT ETRE MEME DEVENU PRESIDENT QUI SAIT

    Henrik Yowakim

    13 h 45, le 13 juin 2017

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