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À La Une - France

Attaque devant Notre-Dame: la personnalité atypique de l'assaillant intrigue

Farid I., un universitaire algérien de 40 ans inconnu des services de renseignement, a prêté allégeance à l'EI.

Des policiers français pointent leurs armes en direction de la cathédrale Notre-Dame à Paris où une attaque a eu lieu, le 6 juin 2017. AFP / Karim DAHER

L'enquête sur l'attaque au marteau d'un policier devant Notre-Dame de Paris se concentrait mercredi sur la personnalité atypique de l'assaillant ayant prêté allégeance à l'EI, un universitaire et journaliste algérien de 40 ans inconnu des services de renseignement.

L'homme, porteur de papiers au nom de Farid I., né en Algérie en janvier 1977, n'avait pas "donné de signes de sa radicalisation" et toutes les indications confirment la thèse "d'un acte isolé", a affirmé mercredi le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner, au lendemain de ce nouvel attentat jihadiste visant la France.

Les policiers ont retrouvé dans l'appartement qu'il louait à Cergy, en banlieue parisienne, une vidéo dans laquelle il prête allégeance à l'organisation jihadiste Etat islamique (EI), selon une source proche de l'enquête. L'assaillant, blessé à la cuisse par des tirs mardi, a été placé mercredi en garde à vue à l'hôpital, a-t-on appris de même source.

En attaquant un membre d'une patrouille de police sur le parvis de l'édifice catholique, en plein coeur du Paris touristique, l'agresseur a revendiqué être "un soldat du califat", un terme utilisé pour désigner le califat autoproclamé en juin 2014 par l'EI.

L'homme, qui était également muni de deux couteaux de cuisine, a crié "c'est pour la Syrie" au moment où il frappait le policier, a rapporté mardi le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, sans doute en référence à la coalition militaire internationale à laquelle participe Paris pour éradiquer l'EI en Irak et Syrie.

Le policier agressé, 22 ans, légèrement blessé à la tête, au-dessus de la nuque, est sorti de l'hôpital.
Il renseignait un touriste lorsqu'un homme lui a assèné un coup de marteau derrière la tête. A ce moment là, "je me jette au sol (...). Je me dis que le mec est déterminé, que si le collègue ne réagit pas, je vais y laisser ma vie", a raconté mercredi sur la radio Europe 1 le policier.

Depuis 2015, la France est ciblée par une vague d'attentats qui ont fait 239 morts, les dernières attaques visant particulièrement les forces de l'ordre.

Cette attaque a par ailleurs eu lieu trois jours après un nouvel attentat au Royaume-Uni, revendiqué par l'EI: samedi soir à Londres, trois hommes ont foncé dans la foule avec une camionnette, avant de poignarder des passants, faisant 8 morts et une cinquantaine de blessés.

 

 

 

 

Lien avec la Suède
Farid I. était inscrit depuis 2014 comme doctorant en sciences de l'information de l'université de Metz, dans l'est de la France.

Sans "antécédents psychiatriques connus à ce stade" selon une source proche de l'enquête, il était "aux antipodes de tout ce qu'on décrit", a affirmé à l'AFP son directeur de thèse, Arnaud Mercier, qui le connaît depuis 2013. Son étudiant "chétif, calme, affable", "défendait des valeurs de la démocratie", selon lui.

Interrogée par l'AFP, l'université d'Uppsala, au nord de Stockholm, a confirmé que Farid I. avait été étudiant de ce prestigieux établissement entre 2009 et 2011, date à laquelle il a été diplômé en journalisme.

Selon le tabloïd suédois Expressen, il était marié jusqu'en 2005 à une Suédoise et a quitté le pays en 2013.
Selon une fiche à son nom sur le site professionnel Linkedin, Farid I. dit avoir dirigé un journal local à Béjaïa, en Kabylie, et travaillé pour le quotidien algérien El Watan, connu pour sa ligne anti-islamiste.
"Ce n'était pas du tout un islamiste avec une grande barbe. Plutôt le genre pantalon en toile et veste (...) Le genre insoupçonnable", a commenté un des locataires de sa résidence, se souvenant d'un homme "très discret".

Au lendemain de l'attaque près d'un lieu symbolique de la France, l'habituelle file d'attente de touristes s'est reformée à l'entrée de la cathédrale dans laquelle plusieurs centaines de personnes ont dû rester confinées plus de deux heures mardi.
"C'est pas un fou qui va nous arrêter. On fait confiance à la police et puis, finalement, personne d'autre que l'idiot avec le marteau n'a été sérieusement blessé hier", commentait Joe, un Américain de 53 ans.

Dans le café voisin, Le Notre Dame, situé sur le quai Saint-Michel, c'est un matin comme les autres. "Les gens n'en parlent même pas, ils ont pris l'habitude", témoignait Claude, derrière le bar.

 

 

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