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Moyen Orient et Monde - Guerre contre l’EI

Pour Washington, les victimes civiles sont inévitables en Irak et en Syrie

L'étau se resserre autour de l'État islamique (EI) en Irak et en Syrie à mesure que les frappes aériennes de la coalition internationale s'intensifient, entraînant la mort de centaines, voire de milliers de civils, selon les ONG. Vendredi, plus de 130 membres de familles de jihadistes de l'EI ont été tués en Syrie par l'aviation de la coalition internationale et celles du régime ou des Russes sur Mayadine, ville proche de la frontière irakienne et contrôlée depuis 2014 par l'EI. Une information confirmée par l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), qui cite des sources médicales et civiles. Trente-trois enfants figurent notamment parmi les victimes. « Il s'agit du bilan le plus lourd d'un bombardement ayant touché des familles de jihadistes en Syrie », selon Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH. Suite à cette annonce, le haut-commissaire de l'ONU aux droits de l'homme Zeid Raad al-Hussein a exhorté « les forces aériennes de tous les États », intervenant en Syrie à mieux distinguer « les civils des cibles militaires », soulignant que les jihadistes sont mêlés à la population et empêchent les civils de fuir. Habituellement plus enclin à démentir le fait de viser volontairement des civils, affirmant prendre les précautions nécessaires pour éviter des pertes au sein de la population, Washington a estimé hier que les victimes civiles sont inévitables dans la guerre contre le groupe jihadiste en Irak et Syrie. Mais les États-Unis font « tout ce qui est humainement possible » pour les éviter, a déclaré hier le secrétaire à la Défense Jim Mattis. Ces victimes « sont un fait de la vie dans ce genre de situation », a ajouté M. Mattis sur CBS. Mais les États-Unis « font tout ce qui est humainement possible et en conformité avec les nécessités militaires » pour les éviter, a-t-il indiqué.

« Campagne d'annihilation »

Selon certaines ONG, la hausse du nombre des victimes civiles résulte de la volonté de l'administration Trump d'accélérer le combat contre les jihadistes et de les « anéantir ». Une information démentie par le Pentagone. « Nous n'avons pas changé les règles d'engagement » dans les bombardements, qui déterminent les précautions à prendre pour éviter les victimes civiles, a répété M. Mattis hier. « Il n'y a aucun affaiblissement de notre volonté de protéger les innocents », a-t-il souligné. Le 19 mai, l'administration américaine avait promis une « campagne d'annihilation » contre l'EI, pour limiter au maximum le nombre de combattants étrangers entrant au pays. Une décision tactique visant à encercler les forces jihadistes avant d'attaquer est l'une des deux initiatives prises par Donald Trump suite au plan d'accélération de la campagne contre l'EI, qui lui a été remis fin février par le Pentagone. La coalition reconnaît officiellement avoir tué plus de 450 civils dans ces bombardements depuis le début de la campagne en 2014, y compris les 105 morts de Mossoul le 17 mars. Le collectif de journalistes Airwars basé à Londres, qui compile les données publiquement disponibles, estime de son côté le nombre de victimes à au moins 3 681. Dans un rapport datant de décembre 2016, commissionné par Remote Control, un projet du groupe de recherche d'Oxford, en partenariat avec Airwars, il est mentionné que les officiels américains ont fait preuve de franchise, en admettant que la qualité de la surveillance des sinistres civils pour l'Irak et la Syrie étaient beaucoup plus faible que pour les autres conflits américains récents, en partie à cause de la nature du conflit aérien. Depuis le début des opérations en 2014, le Centcom a joué la carte de la transparence, selon ce rapport.

Les États-Unis endosseraient notamment les victimes civiles abattues par les douze autres forces de la coalition en Irak et en Syrie, selon Foreign Policy, dans un article paru vendredi. Ces pays partenaires ont lancé plus de 4 000 attaques aériennes combinées, dont la grande majorité ont été entreprises par le Royaume-Uni, la France, l'Australie, la Belgique et les Pays-Bas. « Depuis plus d'un an, certains hauts responsables américains sont frustrés par le fait que leurs alliés n'ont pas fait le pas pour admettre leurs propres erreurs », révèle le magazine américain. Et bien que confrontés à des preuves tangibles de la mort de civils, aucun partenaire de la coalition n'en assumerait publiquement la responsabilité. À noter que 90 % des raids aériens contre les positions de l'EI sont perpétrés par les États-Unis. Selon Foreign Policy, les Américains n'identifieront plus leurs raids aériens. « Nous allons simplement dire coalition, et nous ne dirons pas si c'étaient les États-Unis ou non », a confirmé le chef des affaires publiques de Centcom, le colonel John Thomas. Une opacité qui vise notamment à ne pas alimenter le désir de représailles pour les civils touchés.

 

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commentaires (3)

LES ALLIES FRAPPENT L,E.I. QUI TIENT EN OTAGE DES CIVILS ET DES CIVILS INNOCENTS MOURONT... LES RUSSES, REGIME, IRAN ET ACCESSOIRES FRAPPAIENT ET FRAPPENT LE PEUPLE SYRIEN ET LES CIVILS INNOCENTS TOMBAIENT AVEC LE PEUPLE INNOCENT...

LA LIBRE EXPRESSION

16 h 13, le 29 mai 2017

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Commentaires (3)

  • LES ALLIES FRAPPENT L,E.I. QUI TIENT EN OTAGE DES CIVILS ET DES CIVILS INNOCENTS MOURONT... LES RUSSES, REGIME, IRAN ET ACCESSOIRES FRAPPAIENT ET FRAPPENT LE PEUPLE SYRIEN ET LES CIVILS INNOCENTS TOMBAIENT AVEC LE PEUPLE INNOCENT...

    LA LIBRE EXPRESSION

    16 h 13, le 29 mai 2017

  • Dans ce cas on peut qualifier les victimes de Charlie Hebdo , Nice , Manchester etc. comme collateraux .Donnant donnant suivant leurs logique... Esperons voire des bougies et des fleurs a Mossoul , Deir ez Zor et et et

    aliosha

    11 h 30, le 29 mai 2017

  • Encore heureux que se soient les americains qui parlent. Imaginez que ces paroles soient dites par l'axe de la résistance. En fait le demi-échec de la prise de Mossoul et les hésitations pour finir avec raqqa cachent mal la méthode américaine d'en finir avec leurs pions wahabites dans la région.

    FRIK-A-FRAK

    11 h 29, le 29 mai 2017

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