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Lifestyle - Rencontre

De Broadway à Beyrouth, un enchantement qui s’appelle Ala.Ni

Une voix suave et une présence. L'énigmatique et talentueuse Ala.Ni est au MusicHall, dans le cadre de Liban Jazz, pour un nostalgique moment musical.

Ala.Ni, loin des modes et du convenu. Avec un grain de nostalgie dans cette voix qui magnifie la vie. Photo Ira Rokka

Tout d'abord ce nom qui pique la curiosité. Ala.Ni : mystérieux et secret !
Pourquoi cette transcription graphique ? Quelle en est la signification ?
Et l'origine ?

Peau d'ébène, petite taille, silhouette frêle, tenue vestimentaire supercool (sur son tee-shirt noir il est écrit « spread love with music every day »), la chanteuse au joli regard de biche explique, dans un sourire aux dents ultrablanches : « Alani est mon vrai nom, composé par mes parents en référence à des personnes de notre famille. Et puis mon éditeur est venu avec cette idée d'un point qui coupe l'ensemble. J'y ai graphiquement et visuellement pris goût et je l'ai adopté avec plaisir. Bien sûr, il y a le "Ni" de Nicaragua, mais ça n'a rien à voir, car je suis née dans l'une des îles des Caraïbes, j'ai vécu à Londres et maintenant j'habite Paris. Sans toutefois parler français... »

Premier voyage au Moyen-Orient, à Beyrouth ? « Non, répond l'artiste qui reste silencieuse quand on parle de son âge qu'elle laisse délibérément dans une zone d'ombre. Je suis déjà venue à Dubaï à l'époque où la ville montait en hauteur et éclatait comme un champignon qui grossit... Pour Beyrouth, c'est bien la première fois et je crois qu'il y a là une énergie formidable, comme à Barcelone. Et puis il y a la mer que je vois de la chambre de mon hôtel. Vous croyez qu'on peut aller s'y baigner en cette saison ?... »

Auteure, compositrice, chanteuse, ex-choriste (d'Andrea Bocelli, entre autres), dans le sillage et les ondulations sonores de Judy Garland et Billy Holiday, Ala.Ni, en un temps presque record, s'est hissée au top des faveurs du public. Un succès inattendu et foudroyant. En l'espace d'un album de douze chansons (You & I ) lancé il y a à peine un an.

 

(Pour mémoire : For the love of Broadway)

 

Sa voix chaude, sucrée, susurrante a conquis les ondes, YouTube et enflammé les réseaux sociaux. Pour le plaisir et la volupté d'un tour de chant combinant paroles captivantes et mélodies douces, Ala.Ni sera ce soir* sur scène, micro en main, dans le cadre de Liban Jazz.

Elle n'est pas pour des habits glamour sous les spots. « Car, souligne-t-elle, je veux rester libre pour mes gestes et la respiration de ma voix. Ma mère qui était dans la haute couture m'a donné le goût des belles choses, mais simples. Je porterai peut-être ce soir du Emily Wiecktead (l'habilleuse de Michèle Obama !). Et quand je serai à Cannes prochainement, je porterai du Chanel... »

Joue-t-elle d'un instrument de musique ? La réponse fuse : « Sans être une grande technicienne, et j'avoue avoir convenablement fait mes gammes, je gratte de la guitare, je touche bien le piano et les percussions me parlent... Tenez, (ce) soir, il y a un nouveau percussionniste et on n'a pas répété ensemble. Mais j'attends avec impatience ce moment de révélation et d'harmonie... »

Les gens vous ont placée dans la case de Judy Garland et Billy Holiday, grandes dames de Broadway. En êtes-vous satisfaite ? Et comment définissez-vous votre voix ?
« Ce n'est pas à moi de définir ma voix, dit la chanteuse un peu pensive. Mezzo, alto, soprano ? Cela dépend des jours et surtout ce n'est pas à moi de dire si je suis sous l'ombrelle de tel ou tel chanteur/se. Quand les gens écoutent ma musique, c'est qu'elle éloigne d'eux la poisse et surtout qu'ils l'aiment. Moi je compose, je chante (j'ai grandi dans une maison où mon père jouait du reggae et du calypso), j'aime voir des films. Aux autres de me définir ou de me cataloguer. Si tel est leur bon plaisir ! Pour moi, le silence est la meilleure musique... »

 

(Pour mémoire : « Tamisez la lumière » pour Manel Mallat...)

 

Ni blues, ni jazz, ni soul
Et que réservez-vous à l'auditoire venu vous applaudir ce soir ? « Rien que les douze chansons de mon album que je me prépare actuellement à lancer aux États-Unis, dit Ala.Ni. Cherry blossom, Suddenly, Darkness at noon. Et si je me souviens des paroles (terrible ma mémoire avec les mots), je chanterai Cry me a river. »
Ni blues, ni jazz (elle s'écrie avec vivacité : « Je ne suis pas une chanteuse de jazz ! »), ni soul music, mais tout simplement une inspiration qui lui est propre. Celle d'Ala.Ni, loin des modes et du convenu. Avec un grain de nostalgie dans cette voix qui magnifie la vie. Loin de tout label ou classification, loin des étiquettes et des frontières convenues, place à la liberté des notes, des paroles, d'une cohérence à part. Un balancement, doux et caressant, entre paroles tendres, blues et cadences bien menées.

Tout en regardant la mer, avec instance, une dernière réponse pour une question concernant le futur. Des projets ? « Oui, dit la chanteuse, un nouvel album a capella. Qui sortira sans doute au printemps prochain. Un autre travail m'attend aussi avec mon producteur Adrian Young. Une chanson que je chante dans le film The bookshop de la cinéaste de Barcelone Isabel Coexet. Mais avant tout, il y a le concert de ce soir. Car, comme je viens de le dire, il y a ce nouveau percussionniste que je vais découvrir. En fait, moi je vis le moment. On verra bien, demain est un autre jour... »

 

* MusicHall/Liban Jazz
Centre Starco, au centre-ville. À 21h.

 

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