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Liban - Municipalité de Beyrouth

Beyrouth : Débat houleux au conseil municipal autour de nouvelles caméras

Un projet de plus de cinq millions de dollars a fait l'objet d'un contrat de gré à gré, provoquant des interrogations sur le prix des installations. Explications.

Une affaire révélée récemment par le site kataëb.org est venue jeter le doute sur une décision récente du conseil municipal de Beyrouth. Cette décision, prise au cours d'une réunion « explosive », selon le site, a conduit à la modification d'un accord précédent sur l'installation de caméras de surveillance dans la capitale, en venant ajouter l'installation de 200 nouvelles caméras. L'accord initial était de 40 millions de dollars, que l'intervention de la Cour des comptes avait permis de réduire de 10 %, le diminuant ainsi à 36 millions. Or à cet accord s'ajoutent maintenant les nouvelles caméras, d'une valeur de 5,3 millions de dollars, un nouveau contrat qui sera signé avec la même compagnie.

Certes, l'affaire est actuellement entre les mains du mohafez de Beyrouth Ziad Chbib, qui pourrait négocier une baisse des prix avec la compagnie.

Mais ce prix-là est-il justifié à la base ? Six membres du conseil municipal pensent que non et l'ont fait savoir lors des discussions : Fady Chahrour, Rami Ghaoui, Joseph Raphaël, Gaby Fernaini, Élie Yahchouchi et Joe Traboulsi. Interrogé sur la raison de leur opposition, Gaby Fernaini affirme à L'OLJ que « le dossier aurait dû comporter au moins trois autres offres, afin que les négociations puissent se faire d'une manière plus avantageuse pour la municipalité ». Et d'ajouter : « Nous ne sommes évidemment pas contre l'installation de ces caméras et nous sommes conscients de leur importance pour la ville. Nous pensons simplement que les prix sont exagérés. »

Pourquoi 200 nouvelles caméras et pourquoi la municipalité a-t-elle décidé de procéder de la sorte ? Khalil Choucair, membre du conseil municipal, explique à L'OLJ que ces caméras sont une exigence des Forces de sécurité intérieure (FSI). « Elles vont couvrir la zone du centre-ville, dit-il. Il y avait auparavant, dans ce quartier, des caméras qui avaient été installées par Solidere. Mais leur technologie est devenue ancienne et elles ne fonctionnent plus, ce qui rend cette région très vulnérable. »

Pour ce qui est du processus suivi par le conseil municipal, M. Choucair estime qu'il y avait deux possibilités : soit de considérer une ordonnance de variation (en d'autres termes une simple modification du contrat initial avec la même compagnie), soit de tout recommencer, avec de nouveaux cahiers des charges, un nouvel appel d'offres... « Cette seconde option aurait pris beaucoup trop de temps, sans compter que la compagnie mondialement connue avec laquelle nous traitons a déjà effectué 80 % du travail, explique-t-il. Aurait-il été logique de consulter d'autres à ce stade ? »

Les opposants à cette décision pensent pour leur part que les économies potentielles auraient valu la peine. Qu'en disent-il ? « Il faut savoir que cette décision a été retardée de trois mois à la demande de ceux qui s'opposent à la décision, mais ils n'ont pas proposé d'alternative, répond M. Choucair. À mon avis, il aurait fallu plus de sérieux à ce niveau. Sans compter que les variations de prix dans des articles tels que ceux-là sont connues, et qu'elles ne sont pas aussi importantes que ce qui a été dit. Enfin, il faut savoir que le conseil municipal n'œuvre pas seul, il y a des organismes de contrôle, le ministère de l'Intérieur qui peut décider de transférer les décision à la Cour des comptes s'il le veut... D'ailleurs, il convient de préciser que les prix ne sont pas décidés au hasard, ils ont été fixés dans le rapport du consultant, sachant que les 5 millions de dollars couvrent non seulement l'achat des caméras mais leur installation, leur liaison aux centres de surveillance... »

En guise de réponse au « manque d'alternative proposée », Gaby Fernaini souligne que ce n'est pas aux membres du conseil municipal de proposer des offres, mais que celles-ci auraient dû être incluses au dossier. « Quand nous avons constaté, au cours de cette réunion, qu'il n'y avait pas d'options supplémentaires, nous avons décidé de réagir, dit-il. Dans tous les cas, la balle est actuellement dans le camp du mohafez, nous verrons jusqu'à quel point les prix pourront être révisés. »
Alors, question technique ou scandale en puissance ?

 

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Une affaire révélée récemment par le site kataëb.org est venue jeter le doute sur une décision récente du conseil municipal de Beyrouth. Cette décision, prise au cours d'une réunion « explosive », selon le site, a conduit à la modification d'un accord précédent sur l'installation de caméras de surveillance dans la capitale, en venant ajouter l'installation de 200 nouvelles...

commentaires (1)

C'est des prix incroyables ! n'importe quel expert international en CCTV , vous dira qu'avec le même budget , il est possible d'installer et de câbler le double (voir plus) ! de caméras de bonne technologie , conformes aux normes ISO en vigueur...! (pour de prendre que ce standard comme exemple )..

M.V.

10 h 22, le 23 mai 2017

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Commentaires (1)

  • C'est des prix incroyables ! n'importe quel expert international en CCTV , vous dira qu'avec le même budget , il est possible d'installer et de câbler le double (voir plus) ! de caméras de bonne technologie , conformes aux normes ISO en vigueur...! (pour de prendre que ce standard comme exemple )..

    M.V.

    10 h 22, le 23 mai 2017

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