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Nos Lecteurs ont la Parole - par Sylvain THOMAS

Être âgé(e) n’est plus un handicap

Être un homme ou une femme âgé(e), de nos jours, n'est pas du tout ce que bien des gens croient encore. On se figure souvent que les personnes âgées sont improductives, solitaires, mal portantes, pessimistes, ignorées. Ce sont des clichés. En réalité, la majorité des vieillards sont stables, en paix avec eux-mêmes, bien moins préoccupés de leur santé et de leur confort, bien moins isolés qu'on ne le pense.
Encore faut-il souligner que les capacités et les aptitudes atteignent leur sommet dans le jeune âge et déclinent ensuite rapidement. Ce préjugé tient au fait qu'on ne veut prendre en considération que quelques vies d'hommes célèbres qui vécurent à une époque où l'on mourait plus jeune qu'aujourd'hui. En fait, la puissance créatrice demeure grande chez les gens âgés, notamment dans des domaines comme les mathématiques, les inventions, la musique, la littérature, le journalisme. Chez les hommes d'État, les capacités tendent à augmenter avec l'âge dans la sphère de la pensée abstraite. À titre d'exemple, au niveau de la philosophie et de la logique, c'est entre quarante-cinq et quatre-vingt-trois ans qu'on atteint la puissance maximale.
II n'y a guère de preuves à l'appui de l'idée toute faite que les vieux loups de mer n'apprennent plus de nouveaux tours et qu'ils oublient même les anciens. Il est prouvé que les personnes âgées peuvent facilement se familiariser avec de nouvelles tâches, surtout si on ne les presse pas, si on ne les bouscule pas. Si certains hommes âgés n'ont pas pu paraître à la hauteur, c'est seulement dans la mesure où les intéressés n'avaient pas pris soin d'entretenir leurs connaissances. La diminution de l'agilité intellectuelle avec l'âge n'est absolument pas inévitable.
Un autre écueil, c'est celui de l'inactivité des hommes âgés. Dans le domaine des loisirs, moins de la moitié des personnes de cet âge restent passifs devant un poste de télévision. Dans un centre de loisirs pour personnes âgées, l'on trouve chaque jour que les retraités peuvent faire mieux que de rester devant un poste de télévision ou assis sur un fauteuil. C'est ainsi, par exemple, que certains s'adonnent à la culture physique ou à la natation, ou bien encore aux promenades pédestres.
Il est important de déraciner les préjugés relatifs au troisième âge, car c'est aux personnes âgées elles-mêmes qu'ils portent préjudice. Beaucoup d'entre elles se résignent à devenir pour de bon ce que les autres croient qu'elles sont déjà devenues. Cela est particulièrement frappant dans le domaine intellectuel.
Si la culture et le sport sont importants pour l'épanouissement de l'individu, le travail l'est encore davantage. Dans ce domaine, les préjugés causent un tort énorme aux personnes âgées, qui sont trop souvent tenues à l'écart des emplois, pour des raisons qui n'ont rien à voir avec leurs aptitudes ; c'est ainsi que le troisième âge est matériellement défavorisé. Maintenant, pour des raisons économiques, on retarde la retraite dans certains pays jusqu'à soixante-huit ans ou soixante-douze ans.
Certaines mesures doivent être prises pour alléger la situation matérielle des personnes âgées. Le porte-monnaie du « vieillard moyen » est deux fois mieux garni qu'il y a vingt ans. Cette situation permet aux personnes âgées de consacrer trois fois plus d'argent que les autres à leurs loisirs et à leur santé.
Les préjugés et la discrimination qui frappent le troisième âge diminueront avec une meilleure information et une législation adéquate, et les employés d'âge mûr, qui ont tendance à se résigner à leur rôle excessif, seront amenés à réexaminer leurs possibilités à l'âge de la retraite pour justement l'allonger. Le travailleur vieillissant pensait jusqu'à présent ne plus être apte à sa tâche ; faisons-lui constater qu'il existe toujours une activité adaptée à ses capacités.
L'idée que la société ne peut offrir qu'un nombre restreint d'emplois et que les vieillards sont les derniers servis dans ce domaine n'a plus de raison d'être. Les besoins en biens et en services sont pratiquement illimités. Pour les satisfaire, on doit faire appel à l'expérience, à l'habileté et au dévouement des plus âgé(e)s.

 

Être un homme ou une femme âgé(e), de nos jours, n'est pas du tout ce que bien des gens croient encore. On se figure souvent que les personnes âgées sont improductives, solitaires, mal portantes, pessimistes, ignorées. Ce sont des clichés. En réalité, la majorité des vieillards sont stables, en paix avec eux-mêmes, bien moins préoccupés de leur santé et de leur confort,...

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