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Lifestyle - Dalida et les livres

À la fois Bambino et Teilhard de Chardin

Dans l'intimité, la diva échangeait son fourreau lamé contre une paire de lunettes d'intello...

C’est dans sa bibliothèque que la star trouvait refuge... Collection Orlando

« On peut être une chanteuse populaire et s'intéresser à des sujets plus graves », n'a cessé de marteler Dalida à tous les persifleurs parisiens qui s'amusaient de son intérêt pour la lecture et les livres, la psychanalyse et la métaphysique. « Peut-on chanter Bambino et lire Teilhard de Chardin, le soir en rentrant chez soi ? » lui avait même demandé un jour le caustique Philippe Bouvard. Question à laquelle elle répondra, en 1979, par la célèbre chanson Comme disait Mistinguett : « On dit que mon meilleur copain c'est Teilhard de Chardin. C'est vrai, c'est vrai. Moi, j'aime les ritournelles intellectuelles, paroles, paroles et le disco aussi... »

C'est vrai qu'au début de sa carrière, Iolanda Gigliotti n'était pas ce qu'on pourrait appeler une grande lectrice. Assumant pleinement son image de star de variétés, la chanteuse de Itsi bitsi et de Gigi l'amoroso ne se préoccupe pas encore de métaphysique, de psychanalyse ou de philosophie. Ce n'est qu'après le drame du suicide de son amant, le chanteur italien Luigi Tenco, et sa propre tentative de suicide qu'une transformation s'opère en elle. « La douleur est le terreau de l'artiste », disait-elle. Elle sera aussi la révélatrice de son penchant intellectuel. Sous le masque de la chanteuse légère, de la diva à paillettes, la femme opère, à la fin des années soixante, une mue en profondeur. Elle cherche le sens des choses, dans des essais philosophiques, des ouvrages sur les religions, la découverte du bouddhisme, la pratique du yoga... Elle s'initiera notamment à la philosophie orientale auprès d'Arnaud Desjardins, réalisateur, auteur d'Ashrams et des Chemins de la sagesse, qui sera son compagnon de 1969 à 1972.

 

(Lire aussi : #France 2017 : Dalida, l'édito de Ziyad MAKHOUL)

 

Le nez dans le dictionnaire
Au début des années 70, alors que les années disco consacrent sur scène le triomphe de son personnage kitsho-glamour en fourreau lamé, dans l'intimité, c'est une Iolanda boulimique de livres qui prend le dessus. Céline (Voyage au bout de la nuit), Lautréamont (Le chant de Maldoror), Brecht... Elle s'adonne à la lecture avec une vraie curiosité, surlignant les passages, cherchant dans le dictionnaire les termes qu'elle ne comprenait pas. Fanatique de Freud, de Heidegger, de Jung, elle entreprend une analyse en suivant la méthode de ce dernier. Elle va même jusqu'à assister, calfeutrée sous un foulard et de grosses lunettes, aux grandes conférences de Lacan à la Sorbonne.

Cette quête de fond, de sens, de littérature de la chanteuse est, sans doute, alimentée par sa relation avec un certain président, lui-même grand lettré – François Mitterrand, pour ne pas le nommer. Sans doute aussi, par sa profonde solitude. « Le livre est le plus fidèle compagnon », répétait-elle, de plus en plus, au fil des années. « Et cela faisait sourire les médias », regrette son frère Orlando.
Et si, en son for intérieur, Dalida préférait les lumières de l'esprit à celles des projecteurs ?

 

 

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