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Face à la guerre au Yémen, les momies ne restent pas de marbre

Si la famine et les épidémies hantent les vivants, la guerre au Yémen n'épargne pas non plus certains défunts : au musée archéologique de la capitale Sanaa, les momies antiques ont entrepris de se décomposer, à cause des pénuries d'électricité et de conservateurs chimiques d'importation.

Les dizaines de corps filiformes, repliés en position fœtale ou emmaillotés dans des paniers, appartiennent à une civilisation païenne d'il y a vingt-cinq siècles, soit bien avant l'apparition de l'islam.

"Les momies ont commencé à se décomposer et sont envahies de bactéries. En raison de la pénurie d'électricité, les machines censées les maintenir en bon état ne marchent pas", explique Abdelrahman Jarallah, directeur du département des Antiquités à l'université de Sanaa.

"Nous avons besoin de certains produits chimiques pour assainir les momies tous les six mois, et ils ne sont plus disponibles à cause de la situation politique", ajoute-t-il.

Les coupures de courant sont monnaie courante dans Sanaa, ce qui désactive les déshumidificateurs d'air en place dans la "salle des momies". Quant aux financements de l'université, ils pâtissent de la lutte d'influence des belligérants pour contrôler la banque centrale.

Les spécialistes des antiquités réclament à l'université et au ministère de la Culture des financements et du matériel pour mieux combattre les microbes qui s'attaquent à la chair des momies. Mais la fermeture de l'aéroport de Sanaa et le quasi-blocus d'un port stratégique sur la mer Rouge ont stoppé les importations de produits chimiques nécessaires à leur préservation.

Les bombardements eux aussi ont défiguré certains trésors culturels du Yémen. Des tours médiévales, en brique, ont été rasées par des frappes aériennes dans le vieux Sanaa, tout comme une mosquée du moyen âge et un fort ottoman.

Quant aux membres d'el-Qaëda, ils ont dynamité plusieurs sanctuaires soufis.

Si la famine et les épidémies hantent les vivants, la guerre au Yémen n'épargne pas non plus certains défunts : au musée archéologique de la capitale Sanaa, les momies antiques ont entrepris de se décomposer, à cause des pénuries d'électricité et de conservateurs chimiques d'importation.
Les dizaines de corps filiformes, repliés en position fœtale ou emmaillotés dans des paniers,...