Les pomiculteurs libanais manifestent pour leurs indemnités

Des producteurs de pommes ont manifesté hier matin dans plusieurs régions du pays, réclamant les indemnités que leur avait promises l'État l'an dernier. Les pomiculteurs ont distribué pacifiquement des pommes aux automobilistes à Damour (Chouf), Nahr Ibrahim (Kesrouan), al-Nabi Othman (Békaa) et sur la route Baalbeck-Hermel, d'après l'Agence nationale d'information. Aucun chiffre concernant le nombre de participants n'a été communiqué.
Face aux difficultés de la filière à l'export, le Conseil des ministres a décidé le 6 octobre dernier de subventionner chaque caisse de 20 kilogrammes de pommes cultivées en 2016 à hauteur de 5 000 livres libanaises, pour un budget total prévu de 26 millions de dollars. L'armée a ensuite recensé les pommeraies du pays jusqu'à fin mars, afin de permettre le versement des compensations par le Haut Comité de secours (HCS).
Mais, à ce jour, aucun chèque n'a été distribué aux dizaines de milliers d'agriculteurs concernés. Mercredi, le président de l'Association des agriculteurs, Antoine Hoyek, avait fait savoir dans un communiqué que « les agriculteurs refusent catégoriquement l'échelonnement des paiements des indemnités ». Il a aussi critiqué le communiqué publié mercredi par le président du HCS, le général Mohammad Kheir, qui indiquait que le ministre des Finances Ali Hassan Khalil avait approuvé le versement de la somme aux agriculteurs. « Tant que le communiqué ne précise pas si elle sera versée entièrement aux agriculteurs, cela n'apporte rien de nouveau », a dit M. Hoyek à L'Orient-Le Jour.
Par ailleurs, les pommes libanaises ont été interdites d'importation par les Émirats arabes unis, d'après un communiqué de presse publié lundi sur le site du ministère du Changement climatique et de l'Environnement émirati. La décision, effective à partir du 15 mai, s'applique également à certains fruits et légumes d'autres pays : Égypte, Jordanie, Oman et Yémen. Selon le ministère, ces produits « contiennent des résidus de pesticides qui excèdent les limites permises (...) par les organismes de réglementation émiratis ».
Une décision qui ne devrait pas avoir d'impact majeur sur les exportations de pommes libanaises, dont seulement 2 % ont été achetées par les Émirats arabes unis en 2016 d'après les douanes.