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Économie - Énergie

L’Autorité palestinienne ne paie plus l’électricité de Gaza

La constante pénurie de carburant et le manque d'infrastructures ont provoqué une « crise humanitaire » pour les Palestiniens vivant dans la bande de Gaza, note la Banque mondiale dans un rapport.

Une jeune Palestinienne étudie à la lumière d’une bougie pendant une coupure de courant dans le camp de Shati, dans la bande de Gaza, le 25 avril 2017. Mohammad Salem/Reuters

L'Autorité palestinienne a informé hier Israël qu'elle cessait de payer l'électricité fournie par l'État hébreu à la bande de Gaza, selon des responsables israéliens. Cette décision pourrait conduire à une panne totale dans le territoire dont les deux millions d'habitants subissent déjà des coupures de courant quotidiennes.

Elle intervient le jour de la publication d'un rapport de la Banque mondiale qui estime que la constante pénurie de carburant et le manque d'infrastructures ont provoqué une « crise humanitaire » pour les Palestiniens vivant dans la bande de Gaza. Cette décision marque également un net durcissement de la politique de l'Autorité palestinienne contre le Hamas, qui contrôle l'enclave depuis 2007.

« L'Autorité palestinienne a fait savoir qu'elle cessait immédiatement de payer l'électricité qu'Israël fournit à Gaza via dix lignes électriques transportant 125 mégawatts, ou environ 30 % des besoins en électricité de Gaza », a déclaré le Cogat, comité de liaison militaire israélien avec l'Autorité palestinienne, dans un communiqué. « C'est une grave escalade et un acte de folie », a réagi un porte-parole du Hamas, Sami Abou Zouhri.

Le Hamas importe du diesel pour les générateurs via l'Autorité palestinienne, mais les deux rivaux politiques sont en litige permanent sur le paiement, entraînant des pénuries constantes. La décision de l'Autorité palestinienne de ne plus payer, si elle est confirmée, pourrait relever d'une volonté du président Mahmoud Abbas de faire pression sur le Hamas, qui lui interdit de reprendre pied à Gaza.

 

(Pour mémoire: L'unique centrale électrique de Gaza à l'arrêt faute de carburant)

 

Changements pratiques
L'électricité livrée par Israël est essentielle pour le territoire palestinien. L'unique centrale électrique de Gaza se retrouve souvent à court de carburant pour ses générateurs et ne peut parfois fournir que moins de quatre heures de courant par jour. En faisant payer à l'Autorité palestinienne 40 millions de shekels (11 millions de dollars) par mois, l'État hébreu permet ainsi aux habitants de l'enclave d'avoir quatre à six heures d'électricité par jour.

Dans son rapport publié hier, en prévision d'une conférence internationale des donateurs la semaine prochaine, la Banque mondiale note que le rationnement en électricité impacte les hôpitaux, les cliniques, l'approvisionnement en eau et d'autres services vitaux, ainsi que les besoins des ménages, provoquant une « crise humanitaire ».

La Banque mondiale estime que l'aide étrangère ne peut à elle seule sortir l'économie palestinienne de la stagnation, sans changements pratiques et sans coopération israélienne. « L'Autorité palestinienne doit entreprendre des réformes pour faire en sorte que les obligations de paiement aux fournisseurs d'électricité soient satisfaites, car cela encouragera les investissements privés nécessaires », souligne la Banque mondiale dans son rapport. « Ceci est particulièrement important à Gaza pour permettre la construction d'une ligne à haute tension en provenance d'Israël afin de contribuer à atténuer la crise énergétique », poursuit le texte. « Alléger les restrictions israéliennes sur le commerce extérieur (...) et ouvrir l'accès à Gaza sont essentiels pour accroître la croissance du secteur privé et de l'emploi », note également le rapport, en référence au blocus israélien imposé à l'enclave depuis plus de dix ans. « Si l'Autorité palestinienne et le gouvernement israélien entreprennent ces changements, l'impact de l'aide des donateurs augmentera de manière significative », ajoute le texte.

Le rapport de la Banque mondiale doit être présenté lors d'une réunion le 4 mai à Bruxelles du comité de liaison ad hoc (AHLC) chargé de coordonner l'aide internationale aux territoires palestiniens.

 

 

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