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Liban - Dans les coulisses de la diplomatie

Mise en garde occidentale contre une déstabilisation sociale et politique

L'ambassadeur d'un pays occidental, faisant partie du Groupe international de soutien au Liban, confie avoir attiré l'attention des hommes politiques qu'il rencontre non seulement sur les risques d'un blocage au niveau du dossier électoral, mais aussi sur ceux que recèle la série de mouvements de protestation qui sont organisés depuis quelque temps dans le pays. À ses yeux, le fait que des employés de la CNSS et des journaliers d'EDL en arrivent à empêcher deux ministres, Pierre Bou Assi (Affaires sociales) et César Abi Khalil (Énergie et Eau), d'accéder à leurs bureaux respectifs, doit être interprété comme une alerte, surtout que les deux ministres ont dû faire appel à l'armée pour disperser les manifestants et pouvoir ainsi entrer dans leurs ministères.
Toujours de l'avis de ce diplomate, le mécontentement populaire et syndical qui est en train de s'exprimer dans la rue peut à la longue porter atteinte à la stabilité sociale. Une telle menace ne doit pas être prise à la légère, estime-t-il, au moment où le pays fait face à une crise politique et risque d'entrer dans une zone de turbulences, à partir du 15 mai, si jamais les différentes forces politiques ne parviennent pas à s'entendre sur une nouvelle loi électorale. Face à la détermination du président Michel Aoun à organiser les législatives sur base d'une nouvelle loi électorale et à ses trois négations : non à une prolongation du mandat de la Chambre, non à l'organisation du scrutin conformément à la loi de 1960 et non à un vide au niveau de la législature, le risque est grand que le pays se retrouve dans la même situation que celle qui prévalait avant l'élection de M. Aoun à la tête de l'État, poursuit-il.
Selon ce même ambassadeur, les membres du Groupe international de soutien au Liban discutent entre eux des développements qui se succèdent au Liban et se sont inquiétés récemment de la suspension, par Pierre Bou Assi, du travail de 400 personnes qui étaient chargées de recenser les déplacés syriens au Liban (voir par ailleurs), une telle mesure étant, selon eux, susceptible d'accentuer le mécontentement populaire.
Reçu hier par le ministre de l'Intérieur, l'ambassadeur de Russie, Alexandre Zasypkine, a mis l'accent sur la nécessité pour le Liban d'organiser les élections parlementaires « pour que le pays se porte bien et pour répondre ainsi à une demande populaire ». « Un vide institutionnel est ce qui pourrait arriver de plus grave », a-t-il averti, pendant que la coordonnatrice spéciale des Nations unies pour le Liban, Sigrid Kaag, félicitait, au Sérail, le Premier ministre, Saad Hariri, pour sa tournée au Liban-Sud, au lendemain de celle que le Hezbollah avait organisée pour les médias. « Nous avons très bien perçu cette visite (...) ainsi que le message important qu'elle a véhiculé, à savoir l'engagement du Liban en faveur de la résolution 1701 du Conseil de sécurité et son soutien pour progresser dans sa mise en œuvre en vue d'un cessez-le-feu permanent. »

L'ambassadeur d'un pays occidental, faisant partie du Groupe international de soutien au Liban, confie avoir attiré l'attention des hommes politiques qu'il rencontre non seulement sur les risques d'un blocage au niveau du dossier électoral, mais aussi sur ceux que recèle la série de mouvements de protestation qui sont organisés depuis quelque temps dans le pays. À ses yeux, le...

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